Bon, me voilà de retour à la télécommande après une saucette fort agréable à Paris - quelle ville magnifique. Alors, au diable les effets désagréables du décalage horaire (allô les maux de coeur) et reprenons le cours de la programmation régulière, d'accord?

Tous nos réseaux ont atteint leur pleine vitesse de croisière, et ça paraissait dimanche soir avec l'abondance d'émissions qui se cognaient dans les écrans plasma.

Le dernier épisode de L'été indien à TVA, vu par 1 719 000 téléspectateurs, a renfermé plusieurs surprises agréables, dont les apparitions inattendues de Serge Postigo, Ginette Reno, Robert Charlebois et Michel Therrien. Personne ne reprochera à Julie Snyder de ne pas plancher fort sur ses émissions. Il y a beaucoup de boulot dans cet Été indien, notamment dans les portraits d'artistes qui enfilent une multitude de détails. Le montage saccadé de la première émission a laissé place à plus de fluidité dimanche. Une nette amélioration.

Véronic DiCaire est vraiment épatante. D'ailleurs, la talentueuse imitatrice et Julie Snyder commencent à drôlement se ressembler, physiquement parlant. Le blooper d'Isabelle Boulay qui a écopé du fond de teint de Corneille à l'ADISQ est toujours aussi rigolo. Bref, ce dernier Été indien a été divertissant, même si Julie Snyder se démène un peu trop à l'animation. Un peu plus de retenue de sa part ne nuirait pas, je trouve. Michel Drucker n'a pas cessé de le lui rappeler.

Du côté de Tout le monde en parle, qui a rameuté 1 187 000 personnes à Radio-Canada, l'entrevue avec la popstar Taylor Swift a été menée rondement par un Guy A. Lepage bien préparé. L'auteure-compositrice-interprète américaine, qui n'a que 24 ans, a été charmante, brillante et pleine d'esprit, remettant même (poliment) le fou du roi à sa place. Bon moment de télévision.

Je suis extrêmement ambivalent par rapport à Vol 920, un mélange de Survivor, The Amazing Race, Occupation double, National Geographic et un camp de scouts. Cette nouveauté n'a pas encore trouvé son ton, sa direction ni son orientation. Et, de grâce, raccourcissez les défis ennuyeux, qui grugent beaucoup trop de temps d'antenne.

Les cotes d'écoute de Vol 920 ont dégringolé sous la barre magique du million, dimanche soir, se posant à 908 000 curieux. C'est trop peu pour une production de cette envergure. Les patrons de TVA ont dû lancer une fusée de détresse dans leurs bureaux, c'est certain. Vol 920 a subi une deuxième défaite en deux semaines aux mains de Guy A. Lepage et Dany Turcotte. Même les quotidiennes de Vol 920, qui ont respectivement attiré 865 000 et 793 000 accros, en arrachent. Mayday!

Le troisième dimanche sera crucial pour Vol 920. Pour moi, ça passera ou ça cassera.

Il y a un aspect «nous sommes tous des citoyens du monde» dans Vol 920 qui agace. Du genre: oh, regardez cette jolie tribu de gens primitifs, apprenons à découvrir leurs coutumes et devenons leurs amis! Ça énerve, ce tourisme humanitaire à la Vision mondiale, qui sonne particulièrement faux.

Les téléspectateurs (coucou!) qui aimaient regarder Occupation double pour rigoler au deuxième degré ne retrouvent pas ce plaisir coupable dans Vol 920, où les concurrents passent pour des Prix Nobel de physique nucléaire en comparaison avec les Dany et Christyna des villas du Portugal. À l'inverse, ceux qui détestaient la vacuité et les triangles amoureux d'Occupation double apprécient l'esprit de coopération qui se dégage des premières émissions de Vol 920.

Reste que le bitchage ne se cache jamais loin dans une téléréalité. Certains «personnages» typiques ressortent déjà du lot, dont la magouilleuse (Henriane), la face à claques (Mathieu le barbu, qui est le frère de Maripier Morin), le rassembleur (Charles-Olivier) et la féroce compétitrice (Marie-Claude). Enfin du croustillant. Mais trop peu, trop tard? Redresser cet appareil qui plonge nécessitera une manoeuvre d'expert.

Petits meurtres entre amis

Vous aimez The Good Wife, Scandal et Grey's Anatomy? Vous allez flancher pour How to Get Away With Murder, le dernier bébé télévisuel de la productrice le plus influente des États-Unis, Shonda Rhimes.

C'est captivant, stressant, sexy et drôlement bien raconté. L'histoire de ce thriller? Celle d'Annalise Keating (excellente Viola Davis), une criminaliste et prof de droit dans une université prestigieuse de Philadelphie qui recrute des stagiaires directement dans sa salle de classe. Les quatre protégés sélectionnés par la redoutable Annalise au premier épisode, un peu comme les médecins résidents zélés dans Grey's Anatomy, sont prêts à tout pour se démarquer et satisfaire leur mentor.

Pour rajouter une couche de suspense à l'histoire, ces quatre futurs avocats sont eux-mêmes impliqués dans une mystérieuse histoire d'assassinat (attendez de découvrir l'identité de leur victime), qui nous est révélée, petit à petit, sous forme de courts «flash-backs». How to Get Away With Murder baigne dans des zones grises inquiétantes: tous les personnages semblent cacher un secret inavouable et personne n'arrive encore à déterminer si Annalise Keating joue du côté des bons ou des méchants.

Programmez vos enregistreurs les jeudis à 22h sur ABC ou CTV. Un seul épisode, ficelé avec un soin maniaque, a été diffusé jusqu'à présent. Il n'est vraiment pas trop tard pour se raccrocher à l'intrigue.