La skieuse Mélanie Turgeon a le dos et les articulations d'une femme d'au moins 60 ans. Le hockeyeur Stéphane Richer était tellement anxieux et mal dans sa peau qu'il n'a jamais pu goûter véritablement à son immense succès avec le Canadien de Montréal.

La plongeuse Sylvie Bernier a sombré dans la dépression après son retour des Jeux olympiques de Los Angeles, où elle avait pourtant suspendu une médaille d'or à son cou. Elle avait 20 ans et refusait de demander de l'aide.

La patineuse artistique Josée Chouinard a frappé son Waterloo aux championnats canadiens de 1996, après deux années de compétition hyper décevantes où elle a souvent trébuché sur la glace. À la caméra, elle confiera même que sa personne a alors été «détruite». Et ce ne sont pas les railleries des commentateurs ou les parodies comme celle de RBO - qu'elle a trouvée rigolote, soit dit en passant - , qui l'ont mise au tapis. «Mon pire ennemi, c'était moi», soutient Josée Chouinard, qui entraîne aujourd'hui des jeunes filles à enchaîner axel, lutz et flip en patins.

La série documentaire Ma vie après le sport, qui démarre à Télé-Québec le mardi 7 janvier à 19h30, renferme de touchants témoignages d'athlètes qui ont connu de gros creux pendant et après leur retraite du sport d'élite. Les 12 épisodes de 30 minutes de cette très bonne série ont été assemblés autour d'un thème précis. Le premier traite des corps usés prématurément de ces héros vus comme invincibles par leurs admirateurs. Le deuxième (14 janvier) aborde la dépression qui frappe, en silence, plusieurs sportifs.

Le témoignage de Stéphane Richer, qui a souffert d'une dépression non diagnostiquée, est bouleversant. L'ancien numéro 44 des Glorieux, qui, comme le légendaire Guy Lafleur, venait de marquer 50 buts lors d'une saison, a songé au suicide et a pleuré toutes les larmes de son corps au volant de sa Porsche entre le New Jersey et le Québec. «J'étais fatigué. Je paniquais. Je me cherchais», raconte Stéphane Richer dans Ma vie après le sport.

Sylvie Bernier parle aussi de son mal de vivre passé et de la difficulté à vivre avec la célébrité instantanée. «En deux heures, le Québec m'a connue», raconte Sylvie Bernier dans l'émission.

Je trouve que la portion concernant Sylvie Bernier, qui s'ouvre publiquement pour une rare fois au sujet de sa dépression, reste floue et ne répond pas aux interrogations de base des téléspectateurs. À corriger, peut-être, avant la présentation officielle.

Au premier épisode, on apprend que l'homme fort Hugo Girard, blessé à la suite d'une banale erreur, s'adonne maintenant au culturisme. Et il gagne encore.

Bruno Heppell, ancien numéro 33 des Alouettes de Montréal, a été forcé à la retraite, en mars 2005, après une déchirure d'un muscle fessier. Son corps, usé et magané, ne suivait plus. «Le lendemain des matchs, je descendais les marches de côté», explique l'ex-centre arrière des Alouettes, aujourd'hui commentateur à TVA Sports. Il ajoute: «C'est dur d'admettre que tu es fini.»

Le troisième épisode (21 janvier) est consacré à Étienne Boulay, que l'équipe de Ma vie après le sport suit avant, pendant et après l'annonce de son retrait du monde du football canadien. Une rare incursion dans les coulisses d'un évènement jamais facile à vivre pour un athlète.

Au fil des semaines cet hiver, la série, dont la narration est assurée par Paul Houde, abordera des thèmes comme les études après le sport (Maryse Turcotte et Mathieu Darche), l'après-carrière médiatique (Annie Pelletier et Jacinthe Taillon) ou le poids d'une médaille olympique (Gaétan Boucher et Jean-Luc Brassard).

Dernier TLMEP de l'année

Ça sent le bon sapin d'hiver et les vacances de Noël! C'était en effet dimanche soir le dernier Tout le monde en parle de 2013. Cote d'écoute: 1 636 000 téléspectateurs (et sans agitateur comme Gab Roy). À TVA, la reprise du Banquier de Céline Dion (617 000) a été battue par Découverte (779 000) et par Et Dieu créa Laflaque (711 000).

Vendredi soir, Après tout, c'est vendredi d'Anne-Marie Dussault à Radio-Canada a tiré sa révérence devant 155 000 personnes, se faufilant devant Deux hommes en or de Télé-Québec (96 000), mais derrière Ça finit bien la semaine à TVA (594 000) et Le mentaliste de V (241 000).