Vous pensez que les participants des téléréalités n'oublient jamais la présence des caméras et qu'ils déploient leurs charmes artificiels en permanence pour les kodaks? Vous vous trompez royalement. Ce qui se trame dans les maisons barcelonaises d'Occupation double depuis une semaine prouve exactement le contraire.

Le triangle amoureux formé par Kaled, Cintia et Ann-Sophie a donné des scènes de chicane dignes d'une telenovela mexicaine. Quand ces trois-là reverront les épisodes à leur retour au Québec, c'est évident qu'ils se gratteront les rallonges: qu'est-ce que la production a mis dans notre sangria Pépito pour nous rendre aussi impudiques?

Pour résumer rapidement cette saga digne des Dames de coeur, il faut savoir que Kaled (celui qui arbore fièrement un tatouage Hugo Boss) et Ann-Sophie (la future croque-mort) ont couché ensemble lors de leur escapade dans les îles grecques. Hon! Le hic, c'est que Kaled s'était déjà laissé tâter le triceps par la voluptueuse Cintia, dont le caractère oscille, en période calme, entre les niveaux «dynamite» et «bombe nucléaire».

Évidemment, comme nous sommes à Occupation double, le secret charnel de Kaled et Ann-Sophie a été conservé pendant une grosse seconde. Et c'est là que tout a dérapé et que la téléréalité de TVA a montré son visage moins glamour. Un visage sans maquillage, aux traits très durs.

Après avoir été mise au parfum des escapades de son coup de coeur «numéro un», Cintia-la-furie a déboulé dans la chambre de ses petites copines: «On a une traînée parmi nous, qui baise pendant les voyages, qui ne dit rien. Et elle va sur lui. Dégueulasse. J'ai envie de la frapper», a gueulé Cintia, la Brésilienne de Brossard.

Faut dire que Kaled, dans un autre joli manque de classe, avait pratiquement accusé Ann-Sophie d'avoir abusé de lui en jurant que c'est elle - succube! - qui lui avait sauté dessus, qui l'avait chevauché et qui avait fait tout le travail. «Je n'ai pas bougé, s'est lâchement défendu Kaled. Je n'appellerais pas ça faire l'amour, ça n'a même pas duré cinq minutes.»

Pas fort, Kaled, pas fort. On n'a pas besoin de connaître autant de détails inélégants. «Je me sens vraiment comme une idiote, une conne. T'es vraiment facile», a répliqué Cintia, en larmes.

Honnêtement, à cet instant précis, j'ai eu une petite pensée pour les familles, amis et collègues de cette belle jeunesse tatouée, qui assistent à ce grand effeuillage romantico-sexuel en direct de leur salon. «J'ai eu l'air d'un tata», s'est plaint Kaled. «Moi, j'ai eu l'air d'une salope», a renchéri Ann-Sophie. Bang.

Tout ça n'est pas très joli ni édifiant. Julie Snyder, dont la compagnie produit Occupation double en Espagne, devrait peut-être leur envoyer une couple de Janettes féministes, question de sacrer Kaled dans le lac, comme cela se fait régulièrement en 2013.

En même temps, on ne jouera pas à l'autruche ici, ce sont ces scènes de vie (extra) conjugale qui titillent les téléspectateurs. Toute la semaine, TVA a fait mousser ces querelles dans des publicités diffusées en heure de grande écoute. Les extraits compromettants ont aussi été téléversés sur YouTube pour faire mousser la controverse de façon encore plus crémeuse et les cotes d'écoute ont été fouettées.

Sans blague, je commençais quasiment à prendre certains des célibataires d'OD en pitié quand j'ai entendu Mathieu dire «Moi, personnellement, c'est l'hôtel la plus belle dans laquelle j'ai eu la chance de dormir», j'ai tout de suite repris mes esprits. Ces gens, majeurs, vaccinés et enrôlés de façon volontaire, sont entièrement responsables de leurs actes. Personne ne les force à faire «la totale» en voyage.

Sur une note légèrement moins décourageante, la grande Marie-France (ma candidate préférée) a commis un lapsus typiquement «occupationdoublien» et digne d'une parodie de RBO. Quand l'animateur Sébastien Benoît a annoncé que le prochain party serait typiquement espagnol, en l'honneur du pays hôte, Marie-France s'est questionnée: «On va-tu avoir des sombreros nous autres là»? Le Mexique, l'Espagne, c'est vrai que ce n'est pas très loin. Olé!

Ann-Sophie, qui ne donne jamais sa place côté grammaire déficiente, a conjugué un verbe qui n'existe qu'à l'infinitif: ravoir. «Avec Yannick, on a re-eu la discussion sur les rapprochements entre moi et Kaled», a-t-elle expliqué sans ciller. Vraiment, nous en avons re-eu pour notre argent. Re-merci Ann-Sophie.



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