Maintenant que la saison de télé automnale a atteint sa vitesse de croisière et que nos enregistreurs numériques débordent de tous les côtés, il est temps de penser à l'élagage. Qu'est-ce qui encombre inutilement nos soirées devant le petit écran et qui mériterait une coupe franche, sans bavures?

Pas facile de trancher. Lundi soir, j'aurais volontiers expédié La galère de la SRC au centre de compostage. Par contre, j'ai bien de la difficulté à abandonner une série québécoise. Alors, je persiste. Et très souvent, je ne le regrette pas. Sauf peut-être pour Belle-Baie, mais ça, c'est une autre histoire.

Encore la semaine dernière, le tout premier épisode de Mémoires vives m'a paru bien ennuyeux. Puis, mardi soir, ça s'est replacé, l'intrigue a progressé plus rondement et de nouveaux personnages, comme celui de la voisine Karine Bellerose (Catherine Trudeau), ont apporté des indices franchement intrigants.

Vous le savez tout aussi bien que moi, trop souvent, nous restons accrochés à un téléroman pour une seule raison: savoir comment ça va finir. Nous avons investi beaucoup trop de temps dans cette émission pour la larguer comme ça, en plein milieu, sans connaître le dénouement, non? Je connais quelques personnes qui refusent d'abandonner Destinées à TVA, même si l'intérêt n'y est plus, pour cet unique motif, celui de persévérer jusqu'au bout.

D'ailleurs, ce commentaire rebondit régulièrement dans ma boîte de courriels: «J'ai commencé à regarder (titre d'un téléroman), c'est rendu mauvais, mais je souhaite me rendre jusqu'à la fin.»

Les personnages des séries télé font, malgré nous, partie de nos vies et on finit par s'attacher. Par exemple, j'ai adoré les premières saisons de Dexter, un peu moins les dernières. Conséquence: j'ai accumulé deux saisons de retard dans mon rattrapage télévisuel. Comme Dexter a tiré sa révérence dimanche dernier, je piaffe bien sûr d'impatience de découvrir le sort réservé au tueur en série le plus sympathique de Miami. Vais-je me rendre jusqu'au bout? Certainement. Quand? Peut-être autour de Noël. En attendant, je fuis les spoilers comme la peste.

Fidéliser les téléspectateurs est un immense défi alors que l'offre d'émissions ne cesse de se bonifier. C'est très tentant d'aller voir ailleurs. Reste qu'on se tanne rapidement de casser de nouvelles chaussures et on préfère retrouver nos bonnes vieilles pantoufles.

Entendu à OD

Énormément de matériel à décortiquer, autour d'une flûte de J.P. Chenet, entre deux «si j'aurais» et plein de «quand qu'on». Commençons avec Kaled, ce grand mathématicien de l'univers féminin. «Sept brunettes, c'est sûr que ça l'a de l'impact, ç'a une bonne impact visuel», a-t-il marmonné en exposant son tatouage du logo Hugo Boss, tandis que des milliers de dictionnaires partout au Québec entraient en combustion spontanée.

Puis, Marie-France, probablement la candidate ayant le moins de filtre de toute l'histoire d'Occupation double, a énuméré ce qu'elle remarquait en premier chez un homme: «Critère numéro un, grandeur. Critère numéro deux, ta face. Critère numéro trois, ta shape. Pis après ça, la personnalité pis toutes les autres gréements qui vont avec.» Après chest-bras, voici grandeur-face-shape. Merci, Marie-France, d'avoir replacé les priorités au bon endroit.

Cette même Marie-France, qui n'aime pas les affaires de fifilles «comme manger du tartare pis boire du vin», a poursuivi sa montée de lait contre les épicuriens: «j'haïs les vins, j'haïs tout ce qui englobe les vins», a-t-elle lâché. On ne lui présentera pas Christian Bégin. Oh que non.

Autre observation mathématico-féminine, mais de Shaun, cette fois: «Il y a juste sept personnes dans la maison, les chances que ça clique sont vraiment maigres», a-t-il confié à la «délicate» Ann-Sophie. Maigre, ce n'est pas un adjectif que l'on accole à de la viande hachée? Passons.

Sur le yacht, Giulio a été ébranlé quand Cintia lui a reproché de trop parler aux filles. «Ç'a m'a pris un peu de choc», a-t-il déclaré en fixant la caméra. De choc, de court, bah, ça se ressemble tellement.

La palme de la lucidité linguistique revient cependant à Shaun, qui devait composer, à l'intention des princesses bronzées, une déclaration d'amour en espagnol. Un de ses camarades s'est plaint: «faut conjuguer les verbes pis toute»? Shaun a enchaîné: «j'ai déjà assez de misère en français.» C'est probablement la parole la plus intelligente qui a été prononcée depuis le début de l'aventure d'OD en Espagne. Salud!

Ce personnage d'adolescente «full fru», jouée par Lili-Anne Paquette, est formidable. Devant sa mère (Catherine Trudeau), Élodie joue la carte de l'incomprise et de la pitié, alors qu'à l'extérieur de la maison, c'est une jeune femme bourrée de confiance en elle, une fille hyper populaire et une manipulatrice de calibre international. On l'a vue cette semaine faire le trafic de sucre à la crème comme une pro. Très beau rôle d'adolescente.

JE L'ÉVITE

Le Tic tac show de V

D'abord, l'humoriste Jean-François Mercier, que j'aime beaucoup, n'est pas du tout à sa place dans cet univers de jeu. On le sent coincé dans un carcan qui le limite énormément dans ce qu'il pourrait dire ou faire. Très dommage. Et que dire du jeu final, où le participant ne fait que choisir des enveloppes au hasard? C'est tout simplement moche.