Désolé, Carrie Mathison de Homeland ou Sydney Bristow d'Alias. Voici ma nouvelle meilleure amie qui, elle aussi, est une espionne sexy, polyglotte et hardie: Sam Hunter. C'est une Jack Bauer avec de plus beaux cheveux et des lèvres pas mal plus charnues.

Vous ferez la connaissance de cette Nikita à la moue boudeuse dans la captivante minisérie britannique Hunted, que Super Écran a programmée le dimanche 17 mars à 22h. Hunted, une belle découverte, procure la même adrénaline que les premiers films de Jason Bourne avec des cascades époustouflantes et des poursuites endiablées dans les rues d'une ville surpeuplée.

Là où Hunted se démarque, c'est au chapitre de l'intrigue. En fait, des intrigues, qui se superposent et s'entrelacent avec finesse et intelligence. Pour vous sevrer de Homeland, Hunted est le remède idéal (oui, Carrie Mathison, on va t'aimer autant, même plus, quand tu te remettras de ta séance d'électrochocs en septembre sur les ondes de Télé-Québec).

Les fans d'Alias - il y en a plusieurs parmi vous, je sais - reconnaîtront tout de suite l'actrice australienne qui joue cette Sam Hunter: Melissa George. Dans la troisième saison d'Alias, la comédienne a incarné la vilaine agente double Lauren Reed, qui a été assassinée au dernier épisode.

Cette fois-ci, Melissa George et sa Sam Hunter jouent du côté des bons. Du moins, c'est ce que l'on croit dans les deux premiers épisodes. Sam Hunter bosse pour Byzantium, une agence privée établie à Londres, qui se spécialise dans le renseignement de haut niveau. On se croirait dans Mission: Impossible avec tous ces écrans tactiles.

Au début de la série, Sam Hunter mène une mission à Tanger, au Maroc, qui tourne extrêmement mal. Elle finit par se faire descendre (elle survivra, n'ayez crainte) et soupçonne un membre de sa propre équipe de l'avoir trahie. Mais qui? Comme Ben Chartier dans 19-2, Sam Hunter dessine une immense carte avec les photos de tous ceux qu'elle juge suspects, soit à peu près tout le monde qu'elle connaît.

Comme Carrie dans Homeland, Sam est solitaire, sans enfant et ne lâche jamais le morceau. Si Carrie se dévoue corps et âme pour une seule cause - la sécurité de son pays -, la loyauté de Sam n'est pas aussi claire. Son agence la paie pour exécuter des contrats risqués, elle le fait et pose peu de questions, trop occupée à découvrir qui a voulu la tuer au Maroc.

Les moyens financiers ne manquent pas dans Hunted, une minisérie découpée en huit tranches d'une heure. Dans le premier épisode, l'action se déploie à Tanger, à Londres et dans la campagne écossaise. Et dans Hunted, le Maroc, c'est le Maroc, et non une ruelle de Los Angeles décorée avec des draperies achetées au marché aux puces.

Le look délavé de la série est superbe et fait penser à The Killing, avec son esthétisme glauque et angoissant. Le gris londonien colle parfaitement aux couleurs des personnages de Hunted, ni tout à fait noirs ni tout à fait blancs, comme dans une chanson de Michel Rivard.

La deuxième mission de la mercenaire Sam Hunter consiste à infiltrer l'univers de Jack Turner, un milliardaire qui brasse des affaires louches au Pakistan. C'est ici que ça se corse: les gens qui ont tenté de faire disparaître Sam à Tanger tremperaient-ils aussi dans cette affaire complexe? Chose certaine, un médecin psychopathe, qui plante même des aiguilles dans les yeux de ses ennemis, navigue dans les deux histoires.

Là où Hunted s'accroche les pieds, c'est dans l'abus de flash-backs du passé de l'héroïne, qui embrouillent inutilement le récit principal. Il aurait fallu en couper.

Autre point qui a agacé plusieurs critiques de télé: l'actrice Melissa George, ancien mannequin, vue aussi dans In Treatment, est-elle trop belle pour jouer une femme aussi violente et hargneuse? Trop souvent, Sam Hunter passe cinq minutes à se battre à mains nues avec un lourdaud et en ressort le visage lisse et impeccable.

Au chapitre des blessures, Carrie Mathison de Homeland gagne haut la main. Après une explosion ou une poursuite, la caméra nous montre une Carrie échevelée, la face recouverte de cicatrices et des vêtements fripés. C'est de cette façon que l'on aime nos héroïnes à la télé: authentiques et imparfaites. Et un peu folles, aussi. N'est-ce pas, Carrie?

JE LÉVITE

Avec Skyfall de Sam Mendes

Bon, c'est un brin long, mais, pour une location à 5$, vous ne vous sentirez pas floués. Daniel Craig y joue un James Bond plus vulnérable, qui sent le poids des années l'affecter. C'est toutefois Javier Bardem, l'ennemi à la chevelure décolorée, qui vole la vedette à notre brave mais usé agent 007.

JE L'ÉVITE

Les pubs de Proprio Direct

Yves P. Pelletier est un gars brillant et cultivé. Alors pourquoi s'acharne-t-il à ressusciter son personnage de grand nono, surutilisé dans RBO, dans les nouvelles réclames de l'agence immobilière? Ce n'est plus drôle de l'entendre jouer au niais comme ça. Yves P. Pelletier est capable de mieux, beaucoup mieux.