Yamaska, ô Yamaska, que se passe-t-il avec toi? On dirait que depuis l'automne, tu n'es plus aussi divertissant qu'avant. Et c'est décevant.

La décision des auteurs Anne Boyer et Michel d'Astous de mettre les ados du téléroman au premier plan, plutôt que les adultes, ne semble pas avoir été fructueuse. Du point de vue du récit, du moins. Parce que les cotes d'écoute de Yamaska n'ont pas du tout été touchées par ce changement. Encore lundi, l'émission de TVA a ancré 1 259 000 personnes au bord de la rivière Yamaska.

J'aime beaucoup le tandem Boyer-d'Astous, des scénaristes sensibles et allumés. Mais là, ils jouent avec nos nerfs en étirant leur sauce inutilement. Le personnage d'Alicia (Audréane Carrier), pourtant au coeur de la tourmente, a complètement disparu depuis plusieurs semaines déjà. Pour les besoins du scénario, la blonde Alicia a été exilée et internée à Sherbrooke, ciao, bye.

Les chicanes de quincaillerie entre Phillipe (Denis Bernard), Zachary (Michel Dumont) et Lewis (Claude Laroche), beaucoup trop longues, me laissent de glace.

L'idylle entre Brian (Yan England) et Marie-Pierre (Sarah-Jeanne Labrosse), que l'on voit venir à des kilomètres depuis des mois, fait du surplace.

Marthe (Patricia Nolin), qui semblait avoir développé un début d'Alzheimer, a aussi été évincée de Granby et n'est revenue que lundi soir.

Bon, vous allez me dire: Yamaska, c'est un téléroman et c'est bien normal que les intrigues se déploient plus lentement. Peut-être. Peut-être que les nouveaux téléromans comme O', Unité 9 ou Mémoires vives racontent et emballent leurs histoires de manière plus efficace, ce qui fait paraître ringards les anciens modèles de téléromans.

Peut-être aussi que je m'ennuie du Yamaska «vintage» où ça brassait pas mal plus. Rappelez-vous la mort racontée en flashback de Lambert Harrison, de Julie (Chantal Fontaine) qui couchait avec l'ado Geoffroy (Pascal Darilus), des menaces de Régis (René-Richard Cyr), de l'adultère entre Olivier (Émile Mailhiot) et Ingrid (Roxane Gaudette-Loiseau), ainsi que de Réjanne (Élise Guilbault) qui ne contrôlait pas sa colère. Là, c'était croustillant. Aujourd'hui, ça manque de piquant.

D'ailleurs, le personnage de Réjanne est sous-utilisé. C'est probablement dû au fait que son interprète a traversé dans 30 vies à Radio-Canada le temps d'incarner la prof d'art dramatique Angie Caron. Anne-Marie Cadieux, qui joue l'avocate alcoolique Hélène, pourrait aussi servir à autre chose qu'à écouter Rachel (Nathalie Malette) lui déverser ses malheurs.

Et l'amitié censée unir les cégépiens Olivier, Geoff et Théo, ainsi que leurs pères, paraît beaucoup moins forte que dans les premières saisons.

Je le répète avec toute la compassion possible: j'espère qu'un coup de barre sera donné à cette oeuvre. Qui aime bien châtie bien, non?

Par contre, l'emploi de chansons québécoises dans Yamaska, et très souvent interprétées par des artistes de la relève, mérite d'être souligné et imité par d'autres émissions.

Tout de suite après Yamaska, la série Toute la vérité a introduit lundi une nouvelle juge campée par Guylaine Tremblay. Un beau personnage qui, on le souhaite, reviendra dans de futurs épisodes. Guylaine Tremblay s'ajoute ainsi à la solide distribution de Toute la vérité, qui a également accueilli cet hiver Marc Messier et Anne-Élisabeth Bossé.

Selon ce qui a été révélé dans le dernier épisode, le personnage d'Isabelle Vincent, nouvellement promue aux assises, risque aussi d'avoir beaucoup plus de temps d'antenne. Dans la case du lundi à 21h, l'excellente télésérie policière 19-2, regardée par 1 322 000 accros, a cependant eu le dessus sur Toute la vérité (1 121 000).