Vous raffolez des séries d'époque bien emballées comme The Hour ou Mad Men et vous souffrez présentement d'un gros manque? Syntonisez Télé-Québec ce soir, à 21h, pour attraper la première de l'excellente minisérie britannique SOS sages-femmes, version française de Call the Midwife.

En Angleterre, SOS sages-femmes a remporté un succès éclatant et a même coiffé la série chouchou Downton Abbey dans la course aux cotes d'écoute. Ce triomphe n'a rien d'étonnant, car la qualité de cette oeuvre de la BBC, découpée en six tranches d'une heure, est remarquable. La société qui produit SOS sages-femmes appartient au talentueux cinéaste Sam Mendes (Beauté américaine, Skyfall). Et la scénariste principale a aussi collaboré à la deuxième incarnation de l'émission-culte Maîtres et valets (Upstairs, Downstairs).

Le téléspectateur entre dans cet univers d'après-guerre avec la jolie et naïve Jenny Lee, qui vient à peine de terminer ses études pour devenir sage-femme. Nous sommes à Londres, en 1957, dans les balbutiements du système de santé public, une époque remplie d'espoir pour les Britanniques.

Issue d'une famille aisée, Jenny atterrit au sein d'une communauté de soeurs infirmières de l'East End, quartier pauvre, violent et peuplé de gens peu éduqués. Le choc sera brutal pour Jenny, sorte de Peggy Olson des sciences infirmières, surtout quand elle découvrira les conditions de vie insalubres dans lesquelles la plupart de ses patientes accouchent. Leurs draps sont sales, les matelas empestent l'urine et les femmes qu'elle épaule ont des notions rudimentaires d'hygiène personnelle, mettons.

Toujours à vélo dans les rues cabossées, Jenny et ses collègues se dévouent corps et âme pour ces futures mères déjà poquées et trop souvent miséreuses. Dans l'East End, sorte de tiers-monde londonien, ces sages-femmes sont de véritables anges sur deux roues.

À ce moment précis, vous pensez sûrement: ça sonne donc bien cucul et fleur bleue, tout ça. Que non. Une des grandes forces de SOS sages-femmes, c'est de montrer la réalité de l'époque telle qu'elle était, sans lunettes roses. Les nombreuses scènes d'accouchement sont difficiles, sanguinolentes et aucun détail ne nous est épargné. Pas même les lavements, qui étaient administrés d'une manière on ne peut plus rudimentaire. La scène où Jenny découvre qu'une de ses patientes a un énorme chancre syphilitique sur les parties génitales est d'ailleurs très comique.

Comme Mad Men et Downton Abbey, la reconstitution historique dans SOS sages-femmes est irréprochable. C'est hallucinant de voir à quel point les divers instruments médicaux, dont le stéthoscope, se sont perfectionnés en à peine 50 ans. L'aspect «vintage» de la minisérie est franchement séduisant.

Au-delà des histoires strictement médicales, SOS sages-femmes raconte, en toile de fond, le mouvement d'émancipation des femmes, qui se mettent à rêver à autre chose que d'être confinées à leur foyer. C'est cliché à écrire, mais on rit, on pleure et on frissonne en regardant cette minisérie. Vous m'en donnerez des nouvelles.

Ah oui, si vous préférez les versions originales, Call the Midwife a déjà été commercialisée en DVD et coûte une douzaine de dollars sur iTunes.

Retour des Soprano

Pas de panique, chers lecteurs, vous aurez droit à la suite de la formidable série Les Soprano à Radio-Canada, mais vous devrez prendre votre mal en patience. Tony et ses amis mafieux ont quitté les ondes avant Noël et n'y reviendront que le samedi 9 février, toujours à 23h. Entre-temps, la SRC repassera la première saison de Musée Eden.

La diffusion des Soprano reprendra ensuite à l'épisode 11 (sur 13) de la cinquième saison, pour ensuite enchaîner avec la sixième et dernière saison de cette saga passionnante.

Pour joindre notre chroniqueur: hdumas@lapresse.ca