Novembre, les amis, ça plombe le moral. C'est mouillé, c'est sombre et on ne sait plus s'il faut enfiler son petit coupe-vent ou une grosse doudoune d'hiver. C'est aussi 30 jours à endurer les moustaches molles des collègues. Antidote à cette froide déprime du mois des morts? Quelques sitcoms rigolotes qui illuminent les grandes chaînes américaines.

Mise en garde, ici: pas besoin d'appeler Pauline, Agnès ou l'Office de la langue française. Certains lecteurs détestent quand j'écris sur de la «maudite télévision en anglais du diable», d'autres adorent. C'est donc le temps de plaire aux autres, d'accord?

Si vous vous ennuyez de Friends autant que moi (Seigneur, que c'était bon!), vous allez beaucoup aimer Happy Endings, qui joue les mardis à 21h sur ABC. On y suit, comme dans Friends, six amis, mais qui habitent Chicago. Il y a Brad, un homme d'affaires à cravate un tantinet métrosexuel, il y a sa femme, Jane, une personne contrôlante à l'extrême, il y a Dave, qui cuisine de la bouffe de rue dans son camion, il y a Penny (ma préférée avec Jane), l'éternelle célibataire un peu gaffeuse, il y a Alex, une blonde un peu écervelée qui possède une boutique de vêtements, et il y a Max, qui est sarcastique, sans emploi et gai.

Cette série n'a pas obtenu beaucoup de couverture médiatique, car la première saison n'a pas été extraordinaire. Mais depuis un an et demi, elle est extrêmement divertissante.

Ces six amis charmants et attachants parlent comme des dictionnaires de culture populaire. C'est fascinant le nombre de films, chansons ou émissions de télévision que les personnages peuvent citer dans un seul épisode. À consommer sans modération.

Autre comédie très intéressante cette saison: la nouveauté The New Normal, qui passe les mardis à 21h30 sur les ondes de NBC. L'histoire? Celle de Bryan et David, un couple de riches professionnels (Bryan est producteur de télé et David, gynécologue) qui décide d'avoir un enfant avec une mère porteuse.

La mère porteuse, c'est Goldie, une jeune femme naïve qui fuit un mauvais mariage en Ohio pour refaire sa vie en Californie avec sa fille de 9 ans, Shania. Cette Shania est encore plus adorable et excentrique qu'Abigail Breslin dans Little Miss Sunshine.

On parle beaucoup des nouveaux modèles de familles, qui diffèrent du standard nucléaire que l'on voit, par exemple, dans Les Parent. À eux quatre, Brian, David, Goldie et Shania forment une cellule différente, loin d'être dysfonctionnelle. D'où le titre de l'émission: ces clans reconstitués seront-ils considérés, un jour, comme la nouvelle normalité?

Attendez que la grand-mère de Goldie débarque pour foutre le bordel dans cette famille moderne. Cette dame acide, bien habillée, homophobe et raciste, jouée avec panache par Ellen Barkin, montre le point de vue d'une autre Amérique.

Un peu comme dans une comédie romantique, The New Normal navigue entre le sarcasme et le sentimentalisme. Et comme la série a été créée par Ryan Murphy, (Glee, Nip/Tuck, American Horror Story), qui carbure à la provocation, préparez-vous à ce que certaines répliques aillent très loin.

Entendu à Occupation double

Vous connaissez l'expression «se tirer dans le pied»? Pas la belle Roxane. Commentant les tergiversations de son coup de coeur Alexandre, la blonde Rox a lancé: «Il sait qu'il va se planter un pied s'il fait ça». Se planter un pied en s'enfargeant dans le clou de son cercueil, c'est bien ça, Roxane?

Parlant d'Alexandre, il a une vision de faucon. Lors d'une balade dans les rues de Tokyo, Alexandre a eu cette brillante remarque architecturale: «Surprise, bang, on arrive devant un espèce de gros bâtiment super construit total japonais.» Pensons-y un peu. La surprise, ç'aurait été - bang! - d'arriver sur une espèce de gros bâtiment super construit total coréen, non?

Toujours à Tokyo, Roxane a trouvé une nouvelle façon de décrire les fameux pousse-pousse japonais. «C'est des calèches, mais version humaine», a-t-elle constaté dans un éclair de lucidité. Bravo. Puis, Roxane a poussé un soupir de soulagement très sincère: les conducteurs de ces pousse-pousse sont bien nourris parce qu'ils n'ont pas la peau sur les os. Ceci veut nécessairement dire cela, Rox.

Un habitué de cette rubrique, Nicolas, a de nouveau sombré dans un état de philosophie extrême, sans doute illuminé par le soleil couchant sur la plage de Malibu. «Je veux juste qu'on profite de cette journée-là pour en profiter», a-t-il susurré à sa douce, la rugueuse Laurie. En toute logique, on souhaite maintenant à Nicolas et Laurie de prendre le temps d'enfin prendre le temps. Comme dans une chanson de Léandre.