Rares sont les films d'horreur bien bricolés, qui dosent parfaitement le gore et l'épouvante et qui distillent une tension constante nous rendant complètement paranoïaques. Encore plus rare : une série télé intelligente qui explore ce genre peu fréquenté au petit écran.

À quelques semaines de l'Halloween, American Horror Story, une production léchée de Ryan Murphy (Glee, Nip/Tuck), comblera les téléspectateurs qui adorent avoir peur - et pas juste un petit peu - en se collant à la télé. Ça ressemble à un croisement entre Amityville : La maison du diable, Le bébé de Rosemary de Roman Polanski et The Kingdom de Lars Von Trier. Sans blague.

Dévorer American Horror Story m'a ramené une vingtaine d'années en arrière quand je visionnais frénétiquement, avec mes frères, des classiques de l'horreur comme la franchise des Vendredi 13 (seulement les quatre premiers chapitres, les autres étaient plates), Les griffes de la nuit (avec un jeune Johnny Depp) ou la série des Halloween avec Jamie Lee Curtis (après le deuxième, ça se dégrade royalement).

Vous dire le nombre de cauchemars impliquant les maniaques Jason Voorhees, Freddy Krueger et Michael Myers qui ont ensuite meublé mes nuits. Le croque-mitaine! La musique thème du film Halloween, soit le fameux piano de John Carpenter, me fait encore frissonner (et c'est présentement la sonnerie de mon portable).

Les créateurs de films d'horreur modernes, trop souvent des carnages à la Saw, oublient souvent ce principe fondamental : tout montrer à l'écran, comme le visage du meurtrier ou le moindre détail de ses attaques sanguinolentes, ça effraie pas mal moins que ce qui reste caché, ce qui est suggéré et ce que l'on s'imagine.

American Horror Story en dévoile juste assez pour que, avant le dodo, vous vérifiiez toujours sous votre lit si une créature des ténèbres n'y rampe pas. Ah oui, le coffret DVD de cette inquiétante série est disponible depuis le 25 septembre. AddikTV diffuse également l'émission - sous le titre Histoire d'horreur - les jeudis à 22h, en plus des nombreuses reprises.

Alors, ça raconte quoi, American Horror Story? Ça débute avec l'achat d'une superbe maison victorienne construite dans les années 20 dans un coquet quartier de Los Angeles. Fraîchement débarquée de Boston, la famille Harmon l'achète pour une bouchée de pain (plusieurs meurtres y ont été perpétrés) et s'y installe pour fuir les problèmes qui ont failli faire exploser leur clan nucléaire.

Le papa Ben, un psychiatre campé par Dylan McDermott, a trompé sa femme Vivien (Connie Britton) avec une jeune étudiante. Vivien, très fragile, vient d'accoucher d'un enfant mort-né. Et la fille du couple Harmon, l'ado Violet (Taissa Farmiga) s'automutile. Très joyeux comme atmosphère.

Rajoutez à ce climat familial tendu une ribambelle de phénomènes inexpliqués qui se produisent dans la maison (hantée) des Harmon. Contrairement à un film de série B, on n'attend pas 30 minutes avant de faire le premier saut dans American Horror Story. Le niveau de stress reste dans le plafond pendant 45 minutes, ce qui rend assez intense l'épreuve de la rafale en DVD. Parfois, ça devient étouffant.

Le plus beau personnage de la série s'appelle Constance et est incarné par la formidable Jessica Lange. Constance, voisine des Harmon, a tissé des liens très spéciaux avec la maison mystérieuse. Sa fille Adélaïde, qui souffre de trisomie 21, est d'ailleurs capable de voir tous les gens ayant péri dans la résidence maudite depuis sa construction et de leur  parler. Les victimes de la maison se comptent par dizaines. Et ils ne filent pas un coton très doux.

Ces fantômes reviendront terroriser les Harmon, qui ne comprennent pas d'où proviennent tous ces « étrangers » leur voulant autant de mal. Je ne vous vendrai pas de punch en écrivant que ça risque de bien mal tourner pour cette famille BCBG.

La femme de ménage de la maison, l'intrigante Moira (Frances Conroy, la mère dans Six pieds sous terre), joue aussi un rôle clé dans le développement des intrigues. Prêter attention au générique d'ouverture. Il contient plusieurs éléments importants de l'histoire.

Rajoutez à tout ça un inconnu en latex, un enfant difforme (allô la référence à L'homme éléphant) et un médecin fou qui tente de recoudre son bambin démembré, voilà, vous avez la recette pour passer quelques soirées angoissantes.

Allez-vous maintenant dormir l'esprit en paix avec toutes ces images horrifiantes? Je vous conseille de vérifier dans le placard et derrière les rideaux avant de vous glisser sous les couvertes. On ne sait jamais.

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