La séparation de Michel et Luce dans Un sur 2, le couple dans tous ses états chez Adam et Ève de Claude Meunier ou la peine d'amour colossale du photographe Fred de Tu m'aimes-tu?, la télé québécoise retourne cet automne à ce qui a longtemps été son pain et son beurre, soit les problèmes domestiques entre hommes et femmes.

En explorant ce sujet universel, ces nouvelles séries de fiction n'ont rien inventé. Avant elles, Rémi et Francine se picossaient dans Jamais deux sans toi, tandis que Gérard et Fernande en hallucinaient de toutes les couleurs (psychédéliques) dans Quelle famille!

Mais ce retour de notre télé à la cellule de base marque-t-il un signe de repli ou de non-ouverture sur le reste du monde? Peut-être. Quand on se regarde constamment le nombril, on voit difficilement la vie qui grouille autour de nous.

C'est peut-être une coïncidence aussi, car les réseaux comme TVA ou Radio-Canada ne se consultent pas vraiment pour concocter leurs grilles de programmation, même s'ils épient mutuellement.

En fait, l'attrait des chaînes pour les projets de couples s'explique sans doute par le contexte économique difficile et incertain dans l'univers cathodique. Mettre en ondes des émissions aux thématiques audacieuses, mais qui n'attirent pas assez de commanditaires, ça plombe un budget. Alors, les directrices des programmes - les décideurs du petit écran au Québec sont presque toutes des décideuses - privilégient des sujets universels comme les relations homme-femme. Une valeur sûre, qui le restera toujours.

Parlant de couples, ça ne va pas super bien pour nos quatre héroïnes de La galère. À part Isa (Geneviève Rochette), qui file le parfait amour avec Jean L'Italien, Steph, Mimi et Claude en arrachent côté coeur.

Au moins, Mimi (Brigitte Lafleur) s'est débarrassée de son curé violent. Vraiment, cette situation matrimoniale frisait le ridicule. Steph (Hélène Florent), aussi, jouait dans le pathétique, lundi soir, en suppliant son ex de lui faire un quatrième bébé.

La galère produit toujours cet effet-là. On chiale tout le temps contre l'invraisemblance des situations et on trouve les quatre filles complètement hystériques, déconnectées de la réalité. Malgré tout ça, on reste fidèles, parce que Renée-Claude Brazeau réussit toujours à boucler ses épisodes en nous tirant une petite larme. Et parce qu'on s'est attachés à ces quatre femmes au bord de la crise de nerfs. Alors, on revient la semaine suivante.

En même temps que La galère, Toute la vérité a également lancé sa nouvelle saison lundi. Que s'est-il passé la nuit où Brigitte (Hélène Florent) a été droguée par l'ami du caméraman de Lisanne (Geneviève Brouillette)? La vidéo de surveillance prise à l'hôtel a anéanti Samuel (Patrice Robitaille). Brigitte semblait tout aussi étonnée de se voir flirter dangereusement avec l'inconnu du bar (Alexandre Goyette). Mon hypothèse: Brigitte était sous l'influence d'une nouvelle substance hallucinogène, plus forte que le GHB.

Je l'écris souvent: Toute la vérité est une excellente série. Toujours lundi, j'avais hâte que Marc (Denis Bouchard) allume et qu'il réalise son statut de dindon de la farce au palais de justice. Son couple survivra-t-il à l'infidélité mortelle de Lucie (Sylvie Boucher)?

Chez Les Parent, un nouveau générique plus rock'n'roll a été collé au début de l'émission. Très joli. Après cinq saisons à l'antenne, pas de signe de fatigue dans cette comédie, le propos reste pertinent et amusant, notamment parce que nous voyons les enfants grandir à l'écran, comme dans la vraie vie. Et Zacharie a perdu sa petite voix fluette!

Vous trouvez que ça fait beaucoup d'émissions à suivre en même temps? Moi aussi. Et n'oubliez pas que TVA achève son automne cette saison en catapultant en ondes O', Un sur 2, Lance et compte, Fidèles au poste, On connaît la chanson sans oublier, demain soir, le grand retour d'Occupation double en Californie avec Sébastien Benoit à l'animation.

Vous en voulez des problèmes de ménage et de la surexposition de l'intime, vous en aurez. Dans le fond, c'est peut-être pour ça qu'Occupation double cartonne depuis aussi longtemps. C'est la bonne vieille recette de Quelle famille!, mais en plus trash, en plus siliconé. Manque juste un Macaire dans le décor, finalement.

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Je lévite

Avec Normand Daneau dans Vertige

Dans tout le brouhaha des Gémeaux, on a tous oublié de souligner l'excellente performance de ce comédien dans la peau d'Adrien, le frère aîné de Daphnée (Fanny Mallette) qui magouille dans son dos et qui dilapide sa deuxième hypothèque au poker. Un beau personnage de vilain, très nuancé, dans une minisérie primée huit fois dimanche dernier.

À revoir sur le site web de Séries +.

Je l'évite

Le personnage d'Alicia dans Yamaska

Vraiment, c'est joué très gros pour qu'on croie à la folie (ou la démence?) de cette jeune étudiante, qui a voulu tuer sa rivale Ingrid avec un couteau de boucher. Depuis le début de la saison, Alicia est catatonique et balade son regard vide dans la maison des Carpentier. Vivement son procès dans Toute la vérité.