Confession en ouverture, comme ça: le premier épisode du nouveau magazine La télé sur le divan, que Radio-Canada lance demain à 20 h, m'a paru bien long. Plus long qu'une heure en tout cas.

Les échanges entre les trois invités Lynda Johnson, Jean-Nicolas Verreault et Normand D'Amour ne coulent pas de source, malgré les efforts déployés par l'animateur Gildor Roy pour faire prendre la mayonnaise. Faut dire que le sujet du jour - l'infidélité - ne porte pas tellement à la confidence publique. Personne, vedette ou non, n'aime admettre qu'il a trompé ou qu'il a été trompé, c'est très facile à comprendre.

Les invités m'ont semblé sur la défensive pendant 60 minutes et n'ont qu'effleuré cette problématique, malgré les propos très éclairants - et rassurants - de la coanimatrice et psychologue Rose-Marie Charest. Même les extraits d'archives, dont la fameuse scène de la «maladie vénérienne» entre Jean-Paul et Lucie Belleau du téléroman Des dames de coeur, n'ont pas eu l'effet de délier les langues.

Le concept de La télé sur le divan se résume très simplement. Gildor Roy et Rose-Marie Charest présentent des images de films, de séries ou de téléromans d'ici, regroupés autour d'un thème précis, et la discussion de groupe décolle. La deuxième émission, mieux ficelée, porte sur l'arrivée des enfants dans un couple. Le comédien Patrice Robitaille y fait des révélations rafraîchissantes sur la paternité.

Même chose pour Élyse Marquis et Véronique Cloutier: elles se livrent en toute candeur, au risque de passer pour des hystériques. «Je peux dire que j'étais limite folle», admet Élyse Marquis à propos de son côté mère protectrice. Avouons-le aussi: Véronique Cloutier est toujours une invitée payante et généreuse sur une émission.

Un peu comme dans Le verdict, le plateau de La télé sur le divan forme un grand demi-cercle. Les décors et les sofas blancs font très rétrofuturiste. Personnellement, j'aurais pris plus de bouts d'archives, question de nourrir davantage les échanges. Car contrairement aux Enfants de la télé, une émission qui roule à cent kilomètres à l'heure, La télé sur le divan comporte des temps morts. Et on aurait le goût d'accélérer le rythme.

En même temps, ce talk-show explorera des sujets plus graves comme le deuil, qui nécessitent des mises en contexte plus étoffées. Tout ne se règle pas en «une ligne, un punch» dans la vie.

Autre point très superficiel, mais qui m'a agacé dans le premier épisode: la tenue vestimentaire des invités. Jean-Nicolas Verreault portait une chemise déboutonnée, fripée et quasiment transparente. Quant à Normand D'Amour, il avait simplement revêtu un t-shirt gris. Franchement les gars, forcez-vous un peu la prochaine fois. Vous faites de la télé, un médium basé sur l'image et qui est censé être glamour. Vous n'êtes pas en train de regarder une partie de hockey avec vos amis dans le sous-sol. Les filles, elles, ont compris qu'il fallait s'habiller chic.

Passons. La télé sur le divan aborde des sujets plus «féminins» habituellement traités dans les émissions d'après-midi à la Dr Phil ou Oprah Winfrey, mais par le biais de la télévision. «C'est certain que c'est un peu plus féminin comme émission. Mais ça ne veut pas dire que c'est négatif. Gildor peut amener les hommes à regarder», croit le producteur de La télé sur le divan, Louis Morissette. Lui-même notait que Raymond, camionneur depuis 28 ans, ne faisait pas vraiment partie du public cible.

Rose-Marie Charest glisse que cette émission n'est pas là pour prodiguer des conseils ou faire de la thérapie en direct, mais bien pour amorcer des réflexions dans les familles québécoises. «Moi, la télévision m'a beaucoup servi comme mère et comme éducatrice», précise la psychologue.

Borgen, une série exceptionnelle

Je sais, ça commence à s'empiler dans l'enregistreur numérique, mais ne ratez pas ce soir le premier épisode de l'excellente série danoise Borgen: une femme au pouvoir, que diffusera ARTV à 21 h. Un thriller politique intelligent, captivant et divertissant à la fois. Borgen raconte l'ascension au pouvoir d'une politicienne idéaliste, mère de famille et épouse comblée, dont l'honnêteté orientera la plupart de ses décisions. Bien sûr, une telle façon de faire de la politique dérange. Ça grenouille autour d'elle, des alliés la trahissent, des relations illicites se tissent entre attachés de presse et journalistes vedettes, des débats télévisés dérapent. Bref, c'est de la politique qui ressemble drôlement à la réalité. Vraiment, Borgen est un produit d'une qualité exceptionnelle. À voir absolument.

Unité 9 en orbite

La première diffusion du téléroman Unité 9 a fait chauffer les audimètres de BBM: 1 276 000 téléspectateurs ont assisté à l'entrée en prison de Marie Lamontagne (Guylaine Tremblay) mardi soir. Un score impressionnant. Unité 9 a complètement envoyé au tapis le nouvel épisode de Donnez au suivant à TVA, qui a été suivi par 695 000 personnes. À 21 h, Mauvais karma a réuni 668 000 fidèles devant leur poste, contre 925 000 qui ont opté pour le retour de Destinées à TVA.