Réuni au 12e étage de la grande tour hier matin, l'état-major de l'information à Radio-Canada a convoqué les journalistes pour discuter - vous vous en doutez sûrement - de la place de l'information sur toutes les plateformes occupées par la SRC.

Attaquons tout de suite le sujet chaud de l'heure: les débats. Les patrons de Radio-Canada se frottaient les mains, hier: leur débat de deux heures sans interruption publicitaire a, jusqu'à présent, fait meilleure figure aux audimètres de BBM (1 623 000) que les face-à-face concoctés par TVA-LCN, qui ont intéressé 1 448 000 téléspectateurs lundi et 1 492 000 autres mardi.

«Nous sommes très heureux des résultats», a dit le directeur général de l'information de Radio-Canada, Michel Cormier, en poste depuis avril dernier. «Et il fallait entendre Québec solidaire dans ce débat», ajoute le responsable des affaires publiques et des bulletins de nouvelles de la SRC, Jean Pelletier.

Deuxième point au menu: l'animation de la soirée électorale du 4 septembre, qui a été confiée à Patrice Roy, et non à Céline Galipeau comme au dernier scrutin fédéral, tenu en mai 2011. Pourquoi? «Patrice Roy mange de la politique comme les chroniqueurs de sport aiment couvrir le Canadien de Montréal. Il en a fait sa spécialité. Il a été chef de bureau à Ottawa, il connaît tous les acteurs, tous les enjeux. Patrice, c'est le choix naturel. Et Céline Galipeau est d'accord avec cette décision», assure Michel Cormier.

Traditionnellement, c'est presque toujours le chef d'antenne du Téléjournal de 22h qui prononce la fameuse phrase: «Si la tendance du vote se maintient...» «Cette ère-là est passée. On passe à autre chose. Ça n'a pas été une grande tragédie avec Céline», affirme Jean Pelletier.

Le soir du 4 septembre, Radio-Canada offrira à ses téléspectateurs des tableaux de résultats clairs et bien lisibles à l'écran. Et pas besoin de gros feux d'artifice technologiques (à la CNN) pour faire de l'esbroufe, prévient la SRC.

Quant aux reportages de l'émission Enquête qui ont ponctué le déroulement de la présente campagne électorale, Radio-Canada appuie à 100% ses reporters, dont les révélations ont coloré et influencé les débats entre les chefs. «Se priver de cette expertise aurait été une démission», lance Michel Cormier.

Sur les ondes de RDI, deux nouvelles quotidiennes couvrant la commission Charbonneau seront mises en ondes dans la semaine du 17 septembre. La première émission débutera à 9h et durera 30 minutes, du lundi au vendredi. Christine Fournier pilotera cet «avant-match». Les audiences en direct de la commission Charbonneau débuteront tout de suite après, soit à 9h30.

À 22h, toujours du lundi au vendredi, Julie Drolet colligera les meilleurs témoignages de la Commission, question de satisfaire les téléphiles qui auront raté les travaux pendant la journée. Les deux émissions du vendredi, journée où la Commission ne siège pas, présenteront des résumés.

L'arrivée de la fameuse Radio X à Montréal (91,9 FM) n'inquiète pas les dirigeants de la Première Chaîne de Radio-Canada. «Je ne suis pas certaine qu'elle viendra nous chercher des auditeurs», note la directrice de l'information au 95,1 FM, Line Pagé.

À la radio, la SRC mise beaucoup sur la nouvelle émission Pas de midi sans info, qui a remplacé la tribune de Pierre Maisonneuve, notamment pour augmenter l'interactivité avec les auditeurs. «Michel C. Auger a un ton convivial et proche du monde. On peut même regarder son émission sur le web tout en clavardant», explique Michel Cormier.

La disparition de la tribune téléphonique de cette plage horaire - Michel C. Auger ne prend plus d'appels en ondes - a irrité une tranche plus âgée des auditeurs du 95,1 FM. «C'est une formule en perte de vitesse», croit Michel Cormier. Pourtant, le 98,5 FM exploite à fond la tribune téléphonique et ça fonctionne plutôt bien, non?

«On n'exclut pas de faire des tribunes téléphoniques, mais pas de façon systématique», a précisé Line Pagé.