Alors, combien de médailles raflera le Canada aux Jeux olympiques de Londres, qui décollent officiellement vendredi? Une vingtaine, estime l'animateur de Réseau des sports, Pierre Houde. Une récolte similaire à celle de nos athlètes à Pékin en 2008.

C'est une semaine historique qui s'amorce pour nous, consommateurs frénétiques du plus gros évènement télévisuel de la planète, ainsi que pour toute l'équipe de la chaîne sportive appartenant à Bell Média. Quand Radio-Canada détenait les droits de diffusion des Jeux, les têtes d'affiche de RDS, jouant les seconds violons, héritaient des disciplines les moins populaires comme le hockey sur gazon ou le ping-pong.

Plus maintenant. Les Pierre Houde, Chantal Machabée, Alain Crête, Claude Mailhot, Yanick Bouchard et Frédéric Plante brilleront aussi fort que la flamme londonienne et meubleront des centaines d'heures dans vos téléviseurs.

En théorie, V et RDS codiffuseront ces 30es Jeux d'été. Dans les faits, c'est RDS qui orchestre tout, V ne prêtant que son antenne afin de satisfaire le Comité international olympique, qui exige que les compétitions passent sur une chaîne généraliste, donc gratuite.

Le studio olympique de V, en noir et gris, a été aménagé directement dans les locaux de RDS, boulevard René-Lévesque Est. RDS a aussi prêté à V deux chefs d'antenne, soit Yanick Bouchard et Frédéric Plante, les deux complices du 5 à 7. De tous les animateurs, seul Jean Pagé, ancien de V, ne bosse pas à RDS.

V et RDS démarreront leurs couvertures tous les matins à 4h avec deux émissions distinctes. Yannick Bouchard pilotera sur V et Claude Mailhot officiera à RDS. Vers midi, Frédéric Plante (V) et Alain Crête (RDS) leur succéderont, tandis que Jean Pagé (V) et Chantal Machabée (RDS) boucleront la journée entre 19h et 23h.

Quant à la station numérique RDS2, elle servira de déversoir aux disciplines impossibles à caser sur les antennes principales.

Et comment V et RDS se sépareront les sports à diffuser? Difficile à déterminer. Faudra donc zapper compulsivement entre les deux chaînes et choisir l'épreuve qui nous convient. «On refait la grille de programmation tous les matins», glisse Lucien Gallant, producteur de cette couverture olympique, qui se planifie depuis 36 mois déjà.

Si Alexandre Despatie plonge pour la médaille d'or, par exemple, V et RDS pourront relayer le même signal. D'ailleurs, parlant de récompenses, c'est dans l'eau que les Canadiens risquent d'en pêcher le plus, notamment en canoë-kayak, en aviron et en plongeon, prédit Pierre Houde. «On pourrait aussi être surpris en nage synchronisée, en équipe et en duo. Les filles préparent un gros coup d'éclat», note le reporter de RDS Félix Séguin, qui décrira le plongeon avec l'excellente Annie Pelletier, ainsi que la nage synchronisée aux côtés de Sylvie Fréchette.

De son côté, Pierre Houde, en plus de ses fonctions de descripteur en athlétisme, commentera la cérémonie d'ouverture de vendredi flanqué du vétéran Richard Garneau et du médaillé olympique Alexandre Bilodeau.

«Les Jeux nous ramènent à notre enfance. On vit dans des dortoirs, on se promène avec des sacs à dos et tout ça ravive notre faculté d'émerveillement», constate Pierre Houde, qui s'envole pour la capitale britannique ce soir.

Honnêtement, que l'on soit journaliste ou pas, à peu près tous les téléspectateurs qui se vissent à leur petit écran pendant les Jeux crient, hurlent et sifflent pour que les athlètes d'ici triomphent. C'est plus fort que nous.

Mais comment les chefs d'antenne, eux, parviennent-ils à doser leurs émotions afin de ne pas passer pour des groupies finis ou, à l'opposé du spectre, avoir l'air se s'en foutre royalement? «Il n'y a pas de recette. C'est une question de logique et de dosage. À Nagano, j'ai crié «Go Brian» pendant la descente du skieur Brian Stemmle alors qu'il s'apprêtait à gagner (ce qu'il n'a pas fait). C'est sorti tout seul, dit Pierre Houde. Il faut être le relais entre les téléspectateurs et le drame qui se vit. Bien sûr, il faut demeurer journaliste et être très bien préparé. Mais moi, quand j'ai une boule dans la gorge, je ne la retiens pas.»

Comme téléspectateur, c'est exactement ce que j'aime voir chez un commentateur: de la passion, mais aussi de la raison. On dirait quasiment le titre d'un roman de Denise Bombardier, finalement. Peu importe.

RDS mise beaucoup sur les réseaux sociaux pour bonifier sa couverture. Soit. Entre vous et moi, les Jeux olympiques, c'est quelque chose qui se vit en direct, devant un téléviseur alors que tout le bureau arrête de travailler et retient son souffle quand un athlète frôle la gloire ou la déchéance. Bref, partout, sauf sur un fil Twitter ou une page Facebook.

Je lévite

Avec Blow Me (One Last Kiss) de Pink. La chanteuse vit toujours avec son fiancé Carey Hart, mais réussit encore à composer la parfaite chanson «rentre dedans», qui convient à d'intenses séances de gym (ou à un match de boxe). Beaucoup de talent chez cette Américaine, qui confectionne de la pop-rock aussi intelligente qu'efficace. Et Blow Me (One Last Kiss) nous donne le goût de réécouter So What ou Raise Your Glass pour chanter le poing en l'air.

Je l'évite

La pub de Scores pour ses plats asiatiques. Un père et son fils ouvrent le menu de la rôtisserie et pouf!, un clone masculin de KD Lang apparaît sur la table et se met à chanter, avec un accent chinois prononcé, Flagrant délit de Herbert Léonard. Relisez cette phrase à voix haute et comptez le nombre d'éléments qui clochent. De mon côté, je n'ai pas eu assez de doigts sur mes deux mains.