Producteurs et patrons de Radio-Canada ne cessaient de le répéter hier, en conférence de presse, tel un mantra dans une classe avancée de méditation: la nouvelle fournée de cuistots de la téléréalité Les chefs! déborde de talent, c'est un grand cru, c'est une superbe cuvée, la crème de la crème, quoi.

Pourtant, dans le premier épisode des Chefs!, que la SRC diffusera lundi à 20 h, vous verrez cette nouvelle brigade de 13 aspirants chefs se casser royalement la margoulette dans l'exécution d'un plat assez classique: le boeuf Wellington. En fait, il s'agit plutôt d'un filet de bison en croûte façon Wellington à réussir en deux heures, mais vous comprenez le topo.

L'émission commence à peine que les trois juges habituels, soit Normand Laprise, Pasquale Vari et Jean-Luc Boulay, s'arrachent déjà les cheveux. Quoi, ils n'ont pas encore amorcé la cuisson de la viande? Catastrophe! Et ça donne de la sacrée bonne télévision: rythmée, stressante et juste assez assaisonnée.

Pour la première fois dans l'histoire des Chefs!, comme l'annonce solennellement la coanimatrice Julie Bélanger, plusieurs de ces espoirs de la relève culinaire manqueront de temps pour monter adéquatement leurs assiettes, une faute impardonnable dans ce type de concours télévisé. Cela signifie-t-il que la brigade 2012, toujours dirigée par le chef Daniel Vézina, manque de compétence et serait capable de rater une recette d'eau bouillante? Non.

Rappelez-vous l'an passé: plusieurs participants avaient, au départ, cafouillé dans la confection d'une simple crêpe. Pourtant, les Laurence, Guillaume et Émilie nous ont éblouis tout l'été.

La fourchette d'âge des têtes d'affiche de la troisième saison des Chefs! a été réduite. Les deux plus jeunes ont 23 ans, quatre cumulent 24 ans au compteur et la plus «vieille» vient de fêter ses 31 ans. Entre eux, la rivalité est pas mal plus relevée que dans les éditions précédentes, où un esprit de camaraderie flottait dans la grande cuisine laboratoire.

L'ajout du duel en fin d'émission a attiré des jeunes chefs ambitieux, déterminés et préparés à tout. C'est la cas de Constance Tassé-Gagnon, 24 ans, de Montréal, qui se décrit comme une personne acharnée. Constance fait partie du «food club» itinérant Tripes et Caviar, où elle a hérité du surnom «sweet bitch». Fabrizia Rollo, 25 ans, de Montréal, qui travaille au Macaroni bar sur Saint-Laurent, semble avoir un caractère explosif, tout comme Sophie Véronneau, 31 ans, qui se qualifie de personne peu délicate et gaffeuse. Sophie ressort clairement du lot, côté personnalité.

Outre Fabrizia, d'origine italienne, la brigade comprend un aspirant-chef d'origine marocaine (Hakim Chajar, 30 ans), un autre avec des racines libanaises (Jonathan Rassi, 24 ans) et une Française (Émilie Rizzetto, 30 ans). Pierre-Laurence Valton-Simard, 29 ans, bosse au réputé restaurant La Tanière de Québec.

Surprise: il n'y a pas de Guillaume dans la course, après les triomphes de Guillaume St-Pierre l'an passé et celui de Guillaume Cantin en 2010.

Le premier duel de 2012, où s'affrontent les deux personnes ayant le plus gâché leur bison Wellington, monte à un niveau de chaleur dégagé par un four en mode auto-nettoyant. Les aspirants chefs en danger y éminceront une botte de ciboulette, assembleront un concassé de tomates, cisèleront deux échalotes françaises et prépareront une tasse d'aïoli. Le tout, en 15 minutes. La tension est à couper au couteau (premier et dernier jeu de mots culinaire).

Dans ces 60 premières minutes, aucun des trois juges n'a encore parlé du respect du produit ou de mettre de l'amour dans les plats. Par contre, on assiste au retour en force du Thermomix, devenu un classique de cette téléréalité.

La troisième saison des Chefs! durera 12 semaines, et le grand champion - ou la grande championne - repartira avec un prix de 50 000$.

Finale des Dragons

Une belle acquisition que cette émission de téléréalité Dans l'oeil du dragon à Radio-Canada. La finale de lundi soir a attiré 849 000 curieux, battant Mon plan Rona à TVA (711 000).

Des cinq dragons, c'est Normand Legault qui a injecté le plus d'argent avec 519 000$. Il est suivi de François Lambert (406 500$), Danièle Henkel (324 000$), Gaétan Frigon (289 000$) et Dany Vachon (266 500$), le spécialiste du «je n'ai pas les contacts, je passe». Initialement, les dragons se sont engagés à investir personnellement un minimum de 200 000$, pour un total d'un million. C'est donc mission accomplie.