Samedi, j'ai posé une question grosse comme la scène de Star Académie: que manque-t-il à la télé québécoise, qu'aimeriez-vous voir apparaître dans vos téléviseurs si nos grandes chaînes puisaient dans des sacoches sans fond?

Mes suggestions s'éparpillaient dans toutes les directions: un talk-show de fin de soirée à la Jay Leno, un Saturday Night Live québécois, des sitcoms de qualité, des émissions de fin d'après-midi comme celle d'Anderson Cooper, une Oprah de chez nous ou un concurrent à Star Académie. Comme vous l'avez noté, mes choix ont beaucoup été influencés par la télévision américaine.

Heureusement, vos fantasmes télévisuels hors de prix, qui ont illuminé ma boîte courriel, merci encore, ont ratissé beaucoup plus large. Voici quelques-unes de vos propositions.

L'émission Kiosque, consacrée à l'actualité internationale et relayée par TV5, compte plusieurs fans, qui souhaiteraient que le Québec produise sa propre version. Excellente idée, que nous acheminons gratuitement à Radio-Canada. Vous nous remercierez plus tard.

Toujours sur les chaînes françaises, vous repêcheriez On n'est pas couché de Laurent Ruquier sur France 2 (et TV5 ici) pour en faire une version 100% Québec. Qui verriez-vous au gouvernail? Marc Labrèche? Sur Twitter, la suggestion de ressusciter l'émission culturelle Le cercle de minuit, avec Christiane Charette ou Marie-France Bazzo aux commandes, a beaucoup circulé. Moi, je regarderais ça volontiers.

Plusieurs d'entre vous souhaiteraient regarder un talk-show plus politique inspiré du Daily Show de Jon Stewart ou du Colbert Report de Stephen Colbert. Pourquoi pas? Mention spéciale à Infoman qui exploite habilement ce filon depuis plusieurs années.

J'ajouterais le recrutement d'une animatrice à l'humour caustique comme Chelsea Handler, qui pilote Chelsea Lately sur la chaîne E!, une émission tout sauf «politically correct». Mais survivrait-elle dans notre petit milieu tricoté serré? J'en doute. Les invités fuiraient ce type d'environnement télévisuel où à peu près tout peut se dire, sans censure.

Dans un courriel, Samir Siagh propose ceci: «Il manque une émission du type Charlie Rose sur PBS. Un journaliste de calibre (l'image d'un Pierre Nadeau me vient spontanément) qui serait en mesure de mener des entrevues de fond sur des sujets éclectiques d'actualité aurait sa place dans notre paysage télévisuel.»

Autre suggestion de votre cru: éliminer quelques chaînes spécialisées québécoises et regrouper leurs meilleurs contenus sur un nombre plus restreint d'antennes, question d'éviter la dilution des produits. Pas fou comme idée.

Pour Marc Bisson, il serait essentiel de créer une chaîne québécoise «qui oserait nous présenter le meilleur des chaînes privées françaises comme Canal +, TF1 et M6». On prend des notes.

Une lectrice d'origine haïtienne en profite pour se plaindre de la blancheur de notre petit écran. «Ce qu'il manque à la télé québécoise? De la diversité. C'est beige. Il n'y a que des Blancs. Et si les personnages ne sont pas blancs, ils sont adoptés, voyons. Il n'y a rien à la télé québécoise qui me ressemble. Ça ne m'interpelle pas, ça manque beaucoup de réalisme. C'est dommage», constate-t-elle.

David Beauchamp, dans la jeune vingtaine, déplore la monopolisation des ondes par les plus vieux. «Où se trouve la jeunesse créatrice sur nos écrans? Elle est présente bien sûr, mais à trop petite échelle, surtout considérant l'immense talent de celle-ci. Une télévision de baby-boomers, voilà ce que c'est», tranche-t-il.

Évidemment, la frilosité des décideurs a été décriée par plusieurs téléphiles. «Ce n'est pas simplement une question de budget et de cotes d'écoute. Il y a aussi les directeurs des programmes de tous les réseaux, des gens frileux qui ne prennent pas de risques, qui ne donnent pas la chance à de nouveaux talents autant devant que derrière la caméra», note Pierre William Oliver.

Star Académie domine

Après avoir glissé à 1 907 000 téléspectateurs la semaine dernière, victime du Super Bowl, le gala dominical de Star Académie s'est remplumé avec 2 111 000 fans à l'écoute. À Radio-Canada, Tout le monde en parle a encore chuté, se stabilisant à 910 000 fidèles. Il s'agit de la pire performance de Guy A. Lepage et Dany Turcotte aux audimètres depuis l'existence de ce grand plateau. Pire que leur score de 919 000 personnes de la semaine passée. Découverte a bien tiré son épingle du jeu avec 833 000 curieux.

Aux États-Unis, la fête des Grammy a été vue par près de 40 millions de téléspectateurs, soit la deuxième meilleure cote d'écoute de l'histoire de ce gala. La mort de Whitney Houston a bien sûr contribué à cette hausse de 41% par rapport à l'an passé. Il faut remonter à 1984 pour retrouver une performance plus éclatante des Grammy (43,9 millions), année où Michael Jackson a tout raflé. Il n'a pas été possible d'obtenir hier les chiffres de Global au Québec, qui a retransmis la cérémonie ici.