Un projet de télésérie dramatique sur le monde des huissiers, concocté par le noyau dur de l'équipe de (feu) Vice caché, mijote présentement à Radio-Canada. À l'interne, on parle même de cette émission comme d'une sorte de Soprano en version québécoise.

Selon les informations glanées au cours des derniers jours, les scénaristes Louis Saïa et François Camirand ont écrit le rôle-titre d'Huissier, c'est le titre temporaire, pour François Papineau, une des têtes d'affiche de Vice caché à TVA. Si l'éclosion de la série se poursuit normalement, Papineau y jouerait Alex, huissier au début de la quarantaine qui traîne un passé complexe et qui flirte avec le côté croche de son travail.

«On s'entend, la référence aux Soprano vient du fait qu'on ne devrait pas aimer le personnage principal en raison de son métier. Avec le gars des tickets et le collecteur d'impôts, l'huissier fait partie des corps de profession parmi les plus détestés», relate l'auteur Louis Saïa, joint hier au Costa Rica où il profite de ses vacances.

Comme pour Vice caché, cosigné par Louis Saïa et François Camirand, Huissier s'inscrit dans la lignée des «dramédies», où le drame se désamorce par des éléments plus comiques. Richard Goudreau, de chez Melenny, l'homme derrière Les boys, produira les épisodes d'une heure. «C'est lourd comme propos, mais il y aura toujours de l'humour», assure Louis Saïa, un des pionniers de l'univers des Boys.

Pour documenter leur écriture, les auteurs ont embauché des recherchistes qui ont déniché des cas de saisie inusités. «C'est un univers qui ratisse très large. Les huissiers ne visitent pas que du pauvre monde. Ils vont chez des gens riches de Westmount, ils cherchent des criminels à cravate, ils donnent des papiers dans des causes de divorce à la Éric et Lola et se retrouvent dans toutes sortes d'histoires incroyables. Ce sont aussi eux que l'on envoie chercher des enfants dont les parents ne peuvent plus s'occuper», note Louis Saïa.

Dans Huissier, Alex (François Papineau) dirigera un bureau de Montréal comptant une dizaine d'employés, dont deux femmes. Quatre ou cinq cas de saisie seront exposés dans chacun des épisodes et l'action se déploiera autant à Westmount que dans Parc-Extension.

TVA a présenté deux saisons de Vice caché, dont la dernière remonte au printemps 2006. Les critiques ont été hyper élogieuses, mais la série sur la vie secrète en banlieue n'a pas été rentable. Selon des chiffres fournis par Pierre Karl Péladeau à l'époque, Vice caché avait coulé le vrai réseau de 600 000 $.

La distribution de Vice caché était pourtant d'une solidité à toute épreuve: Maude Guérin, Guy Nadon, Isabel Richer, Luc Picard, Sylvie Léonard, Christian Bégin, Alexis Martin et Micheline Bernard. «Il y a des comédiens de Vice caché qui risquent de se retrouver dans Huissier, c'est certain», note le producteur Richard Goudreau. Louis Saïa vise un tournage à l'automne.

Fin de 3600 secondes

On savait l'émission 3600 secondes d'extase en danger et voilà que le collègue Marc Cassivi obtient la confirmation fatale: Marc Labrèche tire la plogue. Y a-t-il moyen de le faire changer d'avis? On commence une pétition en ligne? On fait quoi maintenant les jeudis soirs pour rigoler et pleurer de rire? Qui imitera Céline Dion, Julie Snyder, Julie Couillard et Josée di Stasio? Qui nous produira toutes ces délicieuses parodies d'émissions de télévision et de pubs moches? Qui comblera ce vide, hein? Quelle mauvaise nouvelle à encaisser.

Quelle rivalité?

Oui, le calibre de jeu de La série Montréal-Québec 2 de TVA a progressé par rapport à l'an dernier. Lors du premier vrai match dimanche soir, l'analyste Yvon Pedneault a chiffré - plusieurs fois - la hausse du niveau à 30 %. Comprendre: c'était pénible rare l'an passé, finalement.

Alors, est-ce que les correctifs apportés par Stéphane Laporte nous accrocheront à cette ligue amateur propulsée par Quebecor? Pour ma part, non. Même en version améliorée, ça reste quand même plusieurs coches sous la Ligue nationale de hockey (LNH). Et comment s'intéresser à ces joueurs toujours inconnus, malgré les efforts herculéens mis par la production pour nous les rendre attachants et sympathiques? La patate, le fils de Raby, l'histoire de la soeur et du frère Ouimet, ça ne m'a pas touché.

Sans la présence du canon Tout le monde en parle, qui revient en ondes dimanche, la partie entre Montréal et Québec - et gagnée 2-1 par Montréal - a attiré 1 221 000 fans. Ces chiffres se maintiendront-ils avec Guy A. Lepage à l'autre poste? Probablement pas.

À part le micro de Pedneault qui est resté ouvert pendant une pub de Cialis (on l'a entendu pester en direct), la télérivalité de TVA n'a pas connu de pépins majeurs. On a très peu vu Marie-Claude Savard, dont une partie de la tâche a été confiée à Yvan Ponton.

Pendant la première période, les avantages numériques ne s'affichaient pas à l'écran. Ça s'est réglé en deuxième, mais il aurait fallu un télescope pour lire les chiffres tellement ils étaient minuscules. Et il y a eu tellement de pénalités que c'était pénible à suivre.

Que penser du concours de tir de vedettes entre la première et la deuxième période? Ouf. Sylvain Cossette en a arraché dans cette fusillade et a été copieusement hué. Roch Voisine a triomphé les doigts dans le nez.

Tout ça est gros, gros, gros. Les gros plans de Pierre Karl Péladeau dans les gradins pendant les arrêts du match, les pubs omniprésentes de Vidéotron ou la présence d'Yvon Pedneault qui plogue son «scoop» sur les millions qu'investirait Quebecor dans un futur Colisée au bulletin d'information de TVA à 22 h, mettons qu'une petite gêne, des fois, ça ne fait pas de mal à personne.

Photo: André Pichette, La Presse

François Papineau