Elle se brosse les dents avec du Jack Daniels, du moins c'est ce qu'elle prétend, s'éclate toutes les nuits avec ses copines, prend de grosses grosses cuites, texte des garçons en état d'ébriété et se questionne: devrais-je m'inscrire en cure de désintox?

Non, il ne s'agit pas d'un résumé de l'adolescence d'Amy Winehouse, mais bien de paroles pondues par la nouvelle coqueluche de la pop, la Californienne Ke$ha, 22 ans, Kesha Rose Sebert de son vrai nom. Pourquoi le signe de dollar dans son prénom? Parce qu'elle a prêté sa voix à la pièce Right Round de Flo Rida et qu'elle n'a pas collecté un seul sou pour cette collaboration, qui a pourtant trôné au premier rang du palmarès Billboard.

Effrontée, baveuse et impertinente, la blonde Ke$ha dégage un peu la même énergie qu'Avril Lavigne tout en cultivant un look moins propret, dans le style «j'ai passé la nuit sur la corde à linge mais je ne porte pas beaucoup de linge, finalement».

Autoproclamée fille de party et fauteuse de troubles professionnelle, Ke$ha, c'est l'anti-Taylor Swift. Et pour polir cette image de jeune femme rebelle, libérée et «oh-mon-Dieu-tellement-cool», Ke$ha se vante d'avoir déjà vomi dans le placard de Paris Hilton et raconte constamment pourquoi elle a uriné dans un évier au gala des Q Awards, tenu à Londres fin novembre. Merci pour les détails, ça va.

Le disque Animal - son premier - qu'elle a lancé au début du mois, cimente en sons électro, pop et rap cette image de «mauvaise fille en contrôle de sa sexualité» qu'elle projette publiquement. Sur scène, même fougue pour prouver qu'elle a des couilles, comme ont pu le constater une poignée de fans au cabaret Juste pour rire, mardi soir, dans le cadre d'un spectacle privé qui aura duré une vingtaine de minutes top chrono (pour un total de cinq chansons).

Le corps tartiné d'une chaudière d'huile pour bébé et de brillants, les cheveux ébouriffés, Ke$ha s'est pointée en camisole noire, bas résille et shorts très courts. Évidemment, les bombes Tik Tok et Blah Blah Blah, deux pièces hyper accrocheuses, ont fait bondir la foule compacte qui grouillait au parterre. Et bien honnêtement, Ke$ha bouge assez bien et ne chante pas trop mal non plus. C'est pas mal mieux que ce qu'a accompli Britney Spears lors de son dernier passage (désastreux) au Centre Bell.

Le problème avec Ke$ha, c'est que tout son personnage sent la préfabrication et l'usinage en série. Quand elle se laisse verser un verre de bière sur le corps ou quand elle se roule par terre avec une musicienne, impossible de ne pas y voir des manoeuvres racoleuses et calculées pour alimenter le mythe de la rock star qui se sacre de tout et qui fait ce qui lui plaît.

Ke$ha a beau écrire elle-même ses textes, qui contiennent quelques jolies perles de culture pop, la plupart ont été emballés musicalement par Dr Luke et Max Martin, deux des grands manitous de la musique FM commerciale. Pour votre info, Dr Luke a notamment produit et concocté Since U Been Gone de Kelly Clarkson, I Kissed A Girl de Katy Perry et Circus de Brit-Brit. Il a sensiblement insufflé la même énergie au disque de Ke$ha, lui procurant un son convenu et sucré, pas désagréable du tout à l'oreille, mais qui sonne comme tant d'autres artistes.

Cette Ke$ha durera-t-elle plus longtemps qu'une Lady GaGa, par exemple? Non. Faudra d'abord qu'elle se déniche une démarche artistique bien à elle et qu'elle évite les ballades insignifiantes comme Stephen. Sinon, tic, tac, sa carrière prendra le chemin de celle du Tac au tac.

Je lévite

Avec Radio-Canada.ca. Quel plaisir de pouvoir visionner en ligne des épisodes de Mirador ou de Trauma en un seul bloc de 44 minutes sans coupure. À quand un service de dépannage semblable chez TVA?

Je l'évite

Heidi Montag. À 23 ans, la starlette et vedette de la téléréalité The Hills a tellement subi de chirurgies plastiques qu'elle ne se ressemble plus du tout. Ça va être joli dans dix ans tout ça.