Avec la fin de Star Académie, qui a solidement dégonflé les cotes d'écoute monstrueuses de TVA, l'ordre télévisuel dominical a été rétabli. Tout le monde en parle trône en première place des émissions les plus populaires (1 500 000 fidèles), suivi par Et Dieu créa Laflaque (806 000) et de l'émission spéciale En route vers le gala Artis (797 000).

Évidemment, le passage olé-olé d'Anne-Marie Losique chez Guy A. a de nouveau déclenché une pluie de commentaires acides. Et vous savez quoi? C'est exactement ce que recherche l'animatrice et productrice: que vous parliez d'elle, que nous commentions ses apparitions. En bien ou mal, peu importe. Si son nom circule, sa pérennité est assurée.

Le jour où plus personne n'embarquera dans sa (fausse) joute de séduction, le jour où plus personne ne se scandalisera de ses propos sucrés-salés ou de ses émissions classées X, la soi-disant sulfureuse AML rangera ses tenues révélatrices au placard et se présentera sous son vrai jour, celui d'une femme d'affaires redoutable, intelligente et qui sait s'exprimer.

Avouez que son rôle de nunuche de service, car c'est un rôle qu'elle répète et peaufine depuis 15 ans, ça ne passe plus. La voir s'écrouler de rire pour des broutilles agace au plus haut point. Et ça occulte toutes les remarques pertinentes qu'elle peut glisser en entrevue.

Entre vous et moi, Jean-Michel Anctil aurait pu éviter de se mettre le nez - littéralement - dans le décolleté de la blonde invitée. En même temps, c'est exactement ce type de réaction qu'Anne-Marie Losique recherche en portant un corset aussi révélateur. Tout semble calculé chez elle, même si elle affirme se foutre royalement de ce que les gens pensent d'elle. Derrière cette insouciance calculée se cache une femme extrêmement sensible aux regards des médias et, surtout, à leur immense pouvoir.

Voyez? Anne-Marie Losique gagne encore, car elle occupe l'espace médiatique. Pour combien de temps, par contre? On s'en reparle demain après le visionnement VIP (jaloux?) de sa nouvelle série sur les danseuses, Pole Position Québec.

Maux de lofteurs

Autre dimanche soir de télé, autre fournée de citations croustillantes entendues sur le plateau de Loft Story 6 - La revanche. D'abord, l'analyste et ex-lofteuse Lysandre Mailhot-Perron a prouvé aux 644 000 téléspectateurs du dernier talk-show qu'elle s'exprimait aussi bien qu'un joueur de hockey junior. «Ça l'a aggravé son ennui face à son chum», a lâché Lysandre en commentant l'effet pervers de la lettre d'encouragement qu'a reçue Kevins-Kyle.

Parlant du coiffeur KK, avant de démissionner de «l'aventure» du Loft (oui, oui, c'est possible), il a montré au Québec ses épatants talents en conjugaison de sacres: «Je m'en crisse. Crisse, je suis à boutte. Je veux juste crisser mon camp.» Au moins, c'est clair, contrairement à 75 % de ce que marmonnent les lofteurs au quotidien.

Dominique, croyant envoyer des fleurs à son ami Hugues, lui a aussi tiré le pot par la tête: «J'adore le monde niaiseux. Pis Hugues, c'est le chef des niaiseux.»

Sans préambule, l'animateur Pierre-Yves Lord a réexpliqué pourquoi les internautes et télé-spectateurs se souvenaient autant de Hugues, participant à Loft Story de 2003: «Ça, c'est le colon qui a fourré dans le loft.» Indiscrète, Geneviève a trahi un secret de plateau en révélant une vilaine habitude de Mathieu «Big» Baron: «Il fume les botches du foyer!» Une info ultra pertinente, peu ragoûtante et franchement désolante.

Puis, David a ressorti son vocabulaire de quatrième année B pour glousser: «En ce moment ousse qu'on se parle.» Oui les amis, Loft Story 6 ou la revanche du mauvais français, tous les soirs sur les ondes de TQS.

Susan Boyle Superstar!

Jay Leno l'a imitée. Larry King l'a interviewée à CNN. Et Rosie O'Donnell l'a même comparée à l'ogre Shrek. Pour la dernière portion, oui, il s'agit d'un compliment (déguisé). «Voici une femme laide et grosse qui, comme Shrek, s'est animée et a dirigé toute son énergie vers son âme. C'est tellement rare qu'un événement aussi authentique se produise dans notre monde pré-usiné. Ce fut un moment parfait qui ne se reproduira jamais», a commenté Rosie O'Donnell au magazine People.

Le conte du vilain petit canard de Susan Boyle, 47 ans, enchante encore toute la planète grâce à YouTube et aux réseaux sociaux comme Twitter et Facebook, qui ont catapulté l'Écossaise au firmament médiatique. Selon le Washington Post, toutes les vidéos mettant en vedette Susan Boyle (entrevues, prestations, etc.) ont déjà été visionnées plus de 85 millions de fois. Et à lui seul, le clip de sept minutes de sa spectaculaire audition à Britain's Got Talent a été regardé 34 millions de fois. Barack Obama et son discours triomphal aux dernières élections américaines se classent loin derrière, à peine vu 18,5 millions de fois.

La popularité monstre de Susan Boyle, surnommée la Spinster Songster (la chanteuse vieille fille) par les tabloïds britanniques, montre à quel point les vieux médias et les nouveaux frappent fort ensemble. Pensez-y. Un internaute a craqué pour la timide Susan à Britain's Got Talent, a mis sa performance en ligne et boum! vous savez la suite. Sans la télé, la chanteuse «qui n'a jamais embrassé un garçon» n'aurait jamais quitté l'obscurité de son village de Blackburn, en Écosse. Sans l'internet, son histoire n'aurait jamais voyagé et grossi aussi rapidement.

Flairant le coup de marketing, une entreprise californienne - Kick Ass Pictures - a même proposé à la dame qui habite avec son chat Pebbles de perdre sa virginité dans un film XXX en échange d'une coquette somme de 1 million de dollars. Et attendez la suite: le producteur offre même à Susan son billet d'avion pour Los Angeles sur les ailes de... Virgin Airlines. Mauvais goût, vous dites? Pas mal, oui.

 

Photo: Radio-Canada