Bof. La semaine n'a pas été très jojo: dislocation des Invincibles, extinction de Lyne-la-pas-fine, abolition de 800 postes à Radio-Canada, disparition de Macadam tribus et diffusion de l'avant-avant dernier épisode d'Annie et ses hommes (oui, ça, c'est du sarcasme).

Pour se remettre un peu de pep dans le soulier, ou pour entamer le ménage du printemps, attaquons ce glorieux samedi matin avec une suggestion musicale géniale: le disque The Spirit of Apollo de N.A.S.A. Une fois le CD glissé dans le lecteur, ou ajouté à la bibliothèque iTunes, choisissez, votre bassin gigotera comme dans une pub de yogourt Activia, c'est garanti.

 

Ça ressemble à quoi cet ovni musical? À tout et à rien à la fois. Mais ça décolle en ta... Un duo de bidouilleurs, l'Américain Squeak E. Clean et le Brésilien DJ Zegan, se cache derrière l'acronyme N.A.S.A. (pour Amérique du Nord, Amérique du Sud). À deux, ils fusionnent avec beaucoup de doigté le hip hop américain et le funk brésilien, tout en s'appuyant sur une liste de collaborateurs quasi intergalactique.

Évidemment, toutes les pièces ne voyagent pas aussi bien dans l'espace musical. Mes préférées? D'abord, Strange Enough, un délicieux rap-rock-électro où se côtoient Karen O des Yeah Yeah Yeahs, Ol' Dirty Bastard et Fatlip.

Ensuite, Money, une collaboration festive de David Byrne, Chuck D., Seu Jorge et Z-Trip. Allô le mélange des genres. La percutante Hip Hop sonne comme du bon vieux... hip hop. Merci KRS-One.

La dansante pièce Gifted, qui réunit Kanye West, Lykke Li et Santogold, allumera sans doute de nombreux partys semi-branchouilles de hipsters du Mile-End. Quoique Lykke Li et Santogold sont sans doute devenues «comme, pfft, tellement trop commerciales» pour cette faune cool qui s'habille comme ta grand-mère en 1934.

Finalement, l'électrique Whachadoin?, avec ses bruits de téléphones rétro mêlés aux voix de M.I.A. et Santogold, vous élèvera au-dessus du marasme ambiant.

Autre suggestion remplie de bonheur: le mignon film Nick&Norah's Infinite Playlist (rien à voir avec La Playlist de... sur MusiquePlus, rassurez-vous). Enfin, un film d'ados intelligent qui n'oppose pas le quart-arrière épais à la nerd à lunettes ironique. Michael Cera, alias George Michael Bluth dans Arrested Development, y joue Nick, un musicien au coeur écrabouillé par une rupture amoureuse. Un soir de concert, le timide Nick croise la tout aussi timide Norah, assoifée de bonne musique. Tiens, tiens. Comme Nick.

Au volant d'une Yugo jaune, Nick, Norah et leurs potes partent aux trousses a) d'une copine complètement saoûle et b) de Where's Fluffy, un mystérieux band qui donne des spectacles secrets dans des clubs perdus de Manhattan et Brooklyn.

Vous vous en doutez sûrement, la trame sonore de Nick&Norah contient plusieurs bijoux confectionnés par Devandra Banhart, We Are Scientists, The Submarines, Band of Horses et Vampire Weekend.

Pour une dernière bonne dose de ravissement, louez Happy-Go-Lucky, le dernier film de Mike Leigh. C'est un ordre. Impossible de ne pas s'esclaffer en regardant cette enseignante de 30 ans (craquante Sally Hawkins) répandre la joie de vivre autour d'elle. Un film tout simple qui rappelle que, oui, ça existe encore des gens peu cyniques qui croient être capables de changer le monde un sourire à la fois.

Je lévite

Avec Babine de Luc Picard. Un film touchant, intelligent et charmant, qui donne le goût de répéter «vous pareillement, vous pareillement» au jour de l'An. Ce joli conte fantastique imaginé par Fred Pellerin luttera pour neuf prix Jutra demain soir. Et le DVD sort en mai.

Je l'évite

Les pubs télé de l'Industrielle Alliance. Après l'assommante ritournelle «Lebeau répare, Lebeau remplace», y a-t-il moyen de faire disparaître les pubs télé où Jean-Thomas Jobin saute dans les bureaux beiges de l'Industrielle Alliance - Assurance auto et habitation? Celle où l'humoriste parle à un éléphant en peluche n'est guère mieux, soit dit en passant.