Que reste-t-il du Mouton noir après la tonte à blanc de cette semaine? Quelques poils épars ici et là, dont André Arthur le midi et le rendez-vous des sportifs de fin de soirée 110%. Sinon, c'est le bulldozer de Remstar, piloté par Maxime Rémillard, qui a rasé une bonne partie de la bergerie.

Les premières têtes, soit celles d'Érick Rémy et Benoît Gagnon, ont roulé le soir du sombre et douloureux vendredi 13 février. Mardi, bang! au tour de François Maranda, Valérie Simard et Dominic Paquet, le trio à la barre de Deux laits, un sucre, de passer à l'abattoir. Irrité et en colère, le producteur de l'émission réveille-matin de TQS, Joël Quesnel, de chez Nexzo, a très mal digéré les critiques qui ont tracé des parallèles avec Ciné-Quiz et ridiculisé son décor de style Épopée rock.

 

«C'est vrai que le premier show de Deux laits, un sucre, a été le pire show de marde de notre vie. Je l'avoue. Mais nous avons amélioré cette émission-là. Personne n'en a parlé. Nous avons été victimes d'acharnement», tonne Joël Quesnel à l'autre bout du fil.

Combien de gens dans la province, pensez-vous, buvaient leur premier Maxwell House en syntonisant TQS? Une maigrelette audience de 14 200 téléspectateurs. C'est moins de monde que dans les gradins d'un Centre Bell dégarni. Ouf.

Les contrats des trois émissions passées à la guillotine expiraient à la fin juin. Deux lait, un sucre s'éteindra vendredi, tandis que Le retour et Monsieur Showbiz vivotent jusqu'au 20 mars.

Pour que Remstar les débranche aussi abruptement, et c'est la seule explication possible, j'imagine que ces trois nouveautés engloutissaient des montagnes de billets verts (bien qu'en regardant les fauteuils Tullsta rouges de Monsieur Showbiz, on se dit que le budget du mobilier n'a pas été défoncé).

Tout ça est bien mélangeant. Quand nous avons décrié la perte des journaux télévisés et dénoncé la piètre qualité de Deux laits, un sucre, Maxime Rémillard ne cessait de répéter: donnez-nous une chance, bla, bla, bla, les émissions vont s'améliorer, bla, bla, bla, programmation de transition, bla, bla, bla, faites-nous confiance, bla, bla, bla.

Puis, kaboom! une bombe a détruit presque toute la grille de jour de TQS. Et la rumeur ramène même un bulletin d'information en fin de journée, la toute première chose qui a été sacrifiée dans le rachat du Mouton noir par Remstar. Euh. Décidément, une brebis n'y retrouverait pas ses agneaux.

Dans ce méchoui géant, 110% a été épargné, même si son capitaine, le producteur, Bernard Brisset, a lui aussi été remercié cette semaine. Selon mes espions dans le vestiaire, pas question que 110% subisse un Kovalev, le nouveau terme à la mode pour désigner une mise au repos forcé.

Dans sa case de 22h, les cotes d'écoute de 110% fluctuent en fonction du calendrier du Tricolore. Les soirs de match, l'équipe de Jean Pagé perd plusieurs joueurs. Par exemple, le soir du 11 février, où les Glorieux affrontaient les Oilers d'Edmonton, 97 000 téléspectateurs ont assisté aux débats. Le lendemain, jour de congé pour la troupe de Guy Carbonneau, l'audience de 110% a gonflé à 157 000 fans.

À l'inverse, L'antichambre de RDS score très fort lorsqu'elle suit directement un match du Canadien (moyenne: 230 000 fidèles), mais ses chiffres s'étiolent les soirs de relâche (moyenne: 90 000 mordus). Comme quoi, le bonheur des uns fait vraiment le malheur des autres. Ou vice-versa. Genre.

Je lévite

Avec la deuxième saison de Mad Men. Le coffret DVD ne sort qu'à l'été, mais CTV la rend disponible gratuitement sur son site web. Super, non?

Je l'évite

Le gala des Jutra. Quoi, le meilleur film de l'année, Tout est parfait, n'apparaît même pas dans la catégorie la plus prestigieuse? Hein, Susan Sarandon se bat pour le trophée de la meilleure actrice? Pas fort, pas fort.