Réfléchissons 30 secondes. O.K., 15 secondes d'abord. Essayons d'épouiller Star Académie de tous les parasites (revues artistiques, boutiques Archambault, Zone Vidéotron, Salut, bonjour!, le réseau Énergie) qui s'abreuvent à ses nombreuses mamelles. Il reste quoi? L'émission de télé. Juste l'émission de télé.

Rendons à la sainte Trinité de Star Académie - Julie Snyder, Jean Lamoureux et Stéphane Laporte - ce qui leur appartient: ils concoctent des galas du dimanche de grande qualité, où les plus grands artistes du showbiz explosent dans des mises en scène à la fois ingénieuses, inventives et innovatrices.

 

En 2004, le retour de la recluse Marjo sur le plateau de la Star Ac québécoise a été époustouflant. L'énergie, la fougue et la fébrilité de l'ex-chanteuse de Corbeau ont traversé le petit écran et électrifié des centaines de milliers de téléspectateurs de Gatineau à Cabano. Vraiment, un grand moment de télé.

Et en cette période de fragmentation, de surspécialisation de l'écoute et de son éparpillement sur le web, il ne reste presque plus de gros «feu de camp télévisuel», comme Star Académie ou Tout le monde en parle, qui réunissent des millions de Québécois devant leur poste de télévision, semaine après semaine.

Le problème avec Star Ac, émission phare de TVA, c'est que le feu de camp ne s'éteint pas tout doucement dans nos foyers après deux heures bien remplies de gala. Dans les jours qui suivent ou qui précèdent, toutes les branches de l'Empire y ajoutent des bûches, quand ils n'y déversent pas le bidon d'essence au complet, ce qui déclenche des incendies médiatiques incontrôlables, dévastateurs et ravageurs.

Difficile pour un téléspectateur de ne pas se sentir agressé par les flammes que crache Star Académie à la radio, à la télé, sur le web ou dans les kiosques à journaux. Quand le brasier perd de l'intensité, paf!, il se trouve toujours quelqu'un pour souffler sur les braises encore chaudes et rallumer cette énorme machine qui, entre vous et moi, ne manque jamais de papier journal pour l'alimenter.

Prise seule, sans tenir compte du système dans lequel elle gravite, Star Académie comble le fan de musique et de télé que je suis. Malheureusement, personne ne peut analyser ou critiquer Star Académie en faisant abstraction de son positionnement dans la galaxie de Quebecor. Un positionnement en plein centre d'une stratégie économique visant à vendre des disques, des magazines, des forfaits de téléphonie cellulaire, des abonnements au câble ou à internet haute vitesse.

Personnellement, je rêve d'une édition de Star Académie en version acoustique (unplugged, disent les Chinois), où le bruit des dizaines de satellites n'enterrerait pas la musique s'échappant du vaisseau amiral. Je rêve d'une cuvée d'académiciens qui généreraient de la couverture médiatique non pas parce qu'ils ont reniflé de la cocaïne ou combattu un cancer, mais parce qu'ils pondent des chansons originales et intéressantes.

Mais comme le chantait Céline Dion, l'épouse du directeur de l'académie, «ce n'était qu'un rêve, ce n'était qu'un rêêêêve». D'ailleurs, le droit de rêver, n'est-ce pas le nouveau slogan de Star Académie? Voyez, je m'imprègne déjà de son esprit.

Je lévite

Avec À l'ouest de Pluton de Myriam Verreault et Henry Bernadet. Un film d'ados graveleux, doux-amer, hyperréaliste et entièrement tourné à Loretteville, en banlieue de Québec, qui s'apparente plus à Paranoid Park et Tout est parfait qu'À vos marques... party! Le DVD sort à la fin du mois. En prime avec ce voyage intergalactique? Une bande sonore réunissant Navet Confit, Duchess Says, We Are Wolves et Boards of Canada.

Je l'évite

L'omniprésence d'Akon. En solo, en duo, en trio, le rappeur américain d'origine sénégalaise s'acoquine musicalement avec tout ce qui bouge (Lil Wayne, Young Jeezy, Colby O'Donis, Kardinal Offishall, T-Pain ou Wyclef Jean). À quand une collaboration avec Sylvain Cossette?