Même si on ne s'attendait pas à grand-chose du duel Sabres-Canadien, on était en droit de s'attendre au moins à quelque chose. Ce quelque chose est venu alors qu'on n'y croyait plus beaucoup.

S'il s'est contenté de trop peu lors des 50 premières minutes de jeu, le Canadien a prouvé qu'une fois en marche, il est difficile à arrêter. Il a nivelé les chances avec deux buts sans riposte au dernier tiers. Mais il ne faudrait pas oublier que Gallagher a aussi frappé un poteau. Il ne faudrait pas oublier non plus que le gardien des Sabres a sauvé le match avec un arrêt du désespoir aux dépens de Brian Gionta. Un arrêt sans lequel les Sabres n'auraient pu profiter de la vilaine pénalité écopée par P.K. Subban en prolongation pour marquer leur but gagnant.

Doit-on en vouloir à Subban pour sa pénalité coûteuse? Oui! Car c'était une mauvaise pénalité. Cela dit, on doit davantage lui en vouloir d'avoir bien mal choisi son moment pour tenter une mise en échec foudroyante que pour son geste proprement dit. Je veux bien croire que les Sabres sont lamentables cette saison, qu'ils le sont plus encore en attaque massive, et qu'en prime Tomas Vanek était toujours confiné au vestiaire où il a retraité en deuxième période après avoir été atteint par un tir devant le but de Carey Price. Mais à quatre contre trois, les chances de marquer sont doublées, triplées, quintuplées. Même pour les Sabres.

Cela dit, avec tout ce qu'il a fait de bien et de bon cette saison, il serait injuste de pendre P.K. haut et court pour le point perdu hier. Surtout que de la façon dont il joue, il pourrait le rembourser rapidement. Avec intérêt...

Il serait important aussi d'ajouter que les 47 tirs du Canadien qui ont raté la cible ou ont été bloqués ont sans doute fait bien plus mal au Tricolore que la pénalité écopée par Subban. Mais cette pénalité, tout le monde l'a remarquée...

Avant le survoltage en fin de rencontre, le meilleur moment du duel Sabres-Canadien, c'est avant la partie qu'il s'était produit lorsque Lucian Bute et Jean Pascal se sont retrouvés au centre de la patinoire pour y déposer une mise en jeu protocolaire. Il n'y avait rien de protocolaire dans cette mise en jeu.

Pascal et Bute se sont toisés sous l'écran géant où ils se retrouveront à nouveau le 25 mai prochain. Il fallait voir Brian Gionta et Jason Pominville s'avancer avec prudence pour comprendre que ce coup de marketing était le premier d'une longue série qui pavera la voie à ce combat qui pourrait marquer l'histoire de la boxe au Québec. Au Canada.