Il y a des soirs où la défaite ne dit pas toute la vérité. Et ce qu'il faut retenir du match d'hier, c'est que le Canadien a joué sans aucun complexe contre les Bruins de Boston, la meilleure équipe dans l'Est.

L'ennui, et je sais qu'il est de taille, c'est que le Canadien s'est contenté de jouer sans complexe pendant 20 minutes seulement. En fait, non. Il a connu quelques autres bons moments en période médiane et au dernier tiers. Mais comme il l'a fait trop souvent en première période, le Tricolore a gaspillé ces occasions.

Est-ce que c'est Tuukka Rask qui a volé le Canadien ? Est-ce que c'est le Canadien qui s'est lui-même privé d'un point ? Peut-être même de deux en multipliant les occasions ratées ? Les réponses varieront selon que vous soyez partisans du Canadien ou des Bruins. Mais ce qui est clair, c'est que pour se faire voler par Rask ou pour bousiller autant d'occasions, il a fallu que le Canadien en provoque. Qu'il contrôle le match du moins les portions qu'il a contrôlées.

Du premier au quatrième trio, le Canadien a pris d'assaut les Bruins en première période. Colby Armstrong a privé Lars Eller d'un point qui lui aurait fait grand bien en ratant une cage ouverte à la suite d'une belle passe du Danois. Eller a aussi bousillé une longue échappée. Dougie Hamilton a volé un but à Plekanec en plaçant la lame de son bâton sur la ligne rouge. Tuuka Rask s'est ensuite illustré devant Bourque, Galchenyuk et Pacioretty. Loin de s'en laisser imposer physiquement, le Canadien a dominé les batailles le long des bandes. Les Bruins ont attendu plus de 11 minutes avant d'obtenir le premier de leurs quatre tirs.

Tout allait tellement bien qu'on se disait que le Canadien n'aurait pas à payer ses trop nombreuses occasions ratées. Que la rondelle finirait bien par entrer. Le Canadien a bien marqué. Il a même marqué le premier. Il a marqué grâce à P.K. Subban en avantage numérique. Un but qui a fait du bien et qui a effacé bien des petites taches rebelles, alors qu'Andrei Markov a sauté dans les bras de son flamboyant coéquipier.

Mais voilà ! Le Tricolore n'a pas assez marqué pour gagner. C'est toujours dommage de gaspiller une avance, aussi mince soit-elle, après deux périodes. Mais la tenue du Tricolore en première période a prouvé bien des choses. Elle a prouvé qu'en jouant à fond la caisse, comme Michel Therrien le demande, comme ses partisans le souhaitent, le Canadien peut rivaliser avec n'importe qui. Même les Bruins ! Pourvu qu'il le fasse pendant 60 minutes...