Maître du golf et grand maître de la Coupe Ryder, Severiano Ballesteros jouera un rôle important dans l'équipe européenne en fin de semaine.

Décédé le 7 mai dernier au terme d'un long combat contre le cancer, Seve ne sera pas présent à Medinah. Du moins pas physiquement. Mais sa mémoire, sa passion pour le golf et son amour pour la Coupe Ryder seront perpétués grâce à sa silhouette, qui ornera les sacs des 12 golfeurs de l'équipe européenne.

Pour honorer son compatriote espagnol, son ami, son coéquipier en Coupe Ryder et son mentor, José Maria Olazábal, a eu cette idée afin de s'assurer que Seve servira d'inspiration à tous les membres de son équipe et qu'elle lui permettra d'être bien présent sur le parcours.

«C'est la première Coupe Ryder depuis son départ. Vous savez ce qu'il représentait pour moi et à quel point cette situation est difficile. Mais le fait de le savoir présent sur les sacs alors que les joueurs pourront le voir chaque fois qu'ils prendront un bâton me fait chaud au coeur. En plus, cela servira la cause de l'équipe», a indiqué le capitaine Olazábal.

Si la décision d'honorer Ballesteros a été facile à prendre, le choix de la silhouette brodée sur les sacs a été plus facile encore. Olazábal a choisi la pose adoptée par Seve en 1984 après qu'il eut calé un coup roulé au 18e trou pour concrétiser sa victoire au British Open, à St Andrews, aux dépens de l'Américain Tom Watson.

«Il a toujours décrit ce moment comme étant le plus heureux de toute sa carrière sportive», a expliqué Olazábal.

Ballesteros a connu une carrière glorieuse comme en témoignent ses 91 victoires partout dans le monde, dont 50 sur le circuit européen et ses cinq titres majeurs: trois à l'Omnium britannique et deux au Tournoi des Maîtres.

Ses performances en Coupe Ryder donnent encore plus d'éclat à ses succès sur les circuits professionnels. En huit présences, Seve a acquis 22,5 points lors des 37 matchs qu'il a disputés. Il partage aussi avec José Maria Olazábal une fiche record de 11 victoires et de deux verdicts nuls en 15 matchs par équipe.

«Seve devenait une personne différente en Coupe Ryder. Il a toujours été une source d'inspiration pour moi, que ce soit comme joueur ou comme capitaine de l'équipe européenne. Je me suis beaucoup inspiré de lui et il sera très près de moi tout au long des compétitions en fin de semaine.»

Michael Jordan

D'une manière plus discrète que celle de son homologue européen, le capitaine de l'équipe américaine Davis Love III s'est assuré de souligner l'absence de Seve Ballesteros.

Love, de même que tous les vétérans de Team USA, ont plusieurs fois insisté sur l'influence importante et positive que Seve a eue sur la Coupe Ryder. De fait, cette grande fête du golf ne serait pas devenue ce qu'elle est aujourd'hui, n'eût été de l'entrée en scène de joueurs comme Ballesteros, Bernard Langer et José Maria Olazábal.

«Avant l'arrivée de Seve, les États-Unis gagnaient à une telle fréquence que c'était rendu acquis. La PGA n'arrivait pas à faire lever l'événement. Depuis que nous avons commencé à perdre - l'Europe a gagné huit des 13 derniers duels et un s'est soldé sur un verdict nul -, la Coupe Ryder est devenue un événement majeur. Il y a des gens qui ne suivent pas le golf, mais qui sont au rendez-vous tous les deux ans», a expliqué Love.

Malgré leur respect pour Ballesteros, les Américains se tourneront vers un visage connu pour motiver les troupes. Encore cette année, l'ancienne grande vedette de la NBA et grand amateur de golf Michael Jordan jouera un rôle important.

«Plusieurs amateurs de golf voudraient aider notre équipe, mais bien peu d'entre eux se sont déjà élevés au rang de meilleur athlète de la planète», a mentionné Love pour justifier la sélection de celui qui a guidé les Bulls de Chicago à cinq championnats de la NBA.

Michael Jordan est associé à l'équipe américaine de la Coupe Ryder depuis 1995. Il s'impliquera directement dans les activités du groupe et expliquera aux joueurs américains comment utiliser la pression liée à la compétition pour hausser leur niveau de jeu et non céder devant elle.

À la recherche d'un scandale

Ian Poulter a causé une petite commotion hier matin à Medinah lorsqu'il a indiqué qu'une fois en Coupe Ryder, il est normal de vouloir «tuer» un adversaire même s'il est un ami hors de cette compétition.

Poulter a bien utilisé le mot «kill». C'est un fait. Pris hors contexte, on pourrait croire qu'il s'agit là d'un appel direct à la violence.

Plusieurs collègues britanniques en mal de sensations fortes - il faut dire que l'hôtel réservé aux journalistes de partout dans le monde est situé dans un champ, près d'une autoroute, loin, très loin de la civilisation - ont d'ailleurs tenté à plusieurs reprises de soulever une tempête en lançant la déclaration de Poulter aux deux capitaines et à plusieurs joueurs américains. Heureusement, ceux-ci n'ont pas mordu. Phil Mickelson, après avoir tourné autour du sujet pour éviter le piège qu'on lui tendait, a d'ailleurs fait une «belle tentative» à l'endroit de l'un des journalistes qui voulaient mettre le feu aux poudres.

Le choix de mots de Poulter n'était sans doute pas le meilleur. Mais dans le contexte de la discussion, il était clair que le golfeur britannique parlait d'achever sportivement son adversaire et non de l'envoyer six pieds sous terre.

«Pity!»

_________________________________________________

> Sur le blogue de François Gagnon: Quels seront les duos de Love III et d'Olazabal?

Photo: AP

La silhouette de Severiano Ballesteros a été brodée sur les sacs des 12 golfeurs de l'équipe européenne.