Doug Gilmour est entré au Temple de la renommée en compagnie de ses coéquipiers d'une autre époque Ed Belfour et Joe Nieuwendyk et d'un adversaire redoutable, Mark Howe.

Maintenant que sa place est confirmée parmi les plus grands de l'histoire de la LNH, Gilmour gardera les portes du Temple bien ouvertes pour être le premier à y accueillir son ancien coach, Pat Burns. «Pat a sa place ici et je la surveillerai en attendant qu'il m'y rejoigne», a lancé Doug Gilmour, rencontré lundi matin dans le grand hall où sont regroupées toutes les plaques immortalisant les membres du Temple du hockey.

Dernier joueur intronisé lors de la cérémonie officielle, Gilmour a rendu un hommage émotif à celui qui est devenu un proche ami au fil des ans. «Je m'ennuie de Pat. On s'ennuie tous de Pat. Le hockey s'ennuie de lui», a lancé Gilmour en guise de conclusion à son discours d'intronisation.

Un Leafs d'abord et avant tout

Les nouveaux intronisés ont défendu les couleurs de 13 équipes de la LNH. S'ils avaient eu à choisir le chandail dans lequel ils auraient fait leur entrée, les sélections auraient donc été déchirantes.

Parce qu'il a joué pour sept équipes, Doug Gilmour aurait eu l'embarras du choix. Il aurait été facile d'écarter les chandails du Canadien, des Sabres, des Blackhawks et des Devils. Gilmour reconnaît toutefois qu'il aurait été beaucoup plus ardu de choisir entre St.Louis, où il n'était qu'un gamin frêle, mais courageux, lorsqu'il a fait son entrée dans la LNH, Calgary, où il est devenu un homme avec sa conquête de la Coupe Stanley, et Toronto, où il est devenu un héros.

«J'ai vécu de grands moments à St. Louis et Calgary. Mais c'est ici que j'ai vécu les moments les plus électrisants. La passion des partisans, le vieux Garden qui vibrait.  L'unité au sein des joueurs n'avait pas son pareil. Pat tirait le meilleur de nous avec sa manière bien à lui d'être dur et respectueux tout à la fois. Après un mauvais match, il n'avait qu'à te regarder dans les yeux pour que tu lui promettes d'être meilleur lors du prochain match. Je ne peux qu'imaginer ce que nous aurions vécu si nous avions eu la chance d'affronter Montréal en grande finale en 1993», lance Gilmour.

Parmi les nombreuses déceptions essuyées au fil de sa carrière, c'est l'élimination aux mains de Wayne Gretzky et des Kings de Los Angeles au printemps 1993 qui lui a fait le plus mal. Surtout la pénalité que Kerry Fraser n'a pas imposée à Gretzky, qui l'avait pourtant atteint au visage avec la lame de son bâton. Une erreur que Fraser a toujours reconnue et qui a coûté la série aux Leafs. Une erreur que Gilmour lui a aujourd'hui pardonnée... ou à peu près. «Des fois, je me dis que ce serait bien de revenir au jeu pour disputer un seul match, ne serait-ce que pour avoir la chance d'aller dépeigner Fraser avant de se retirer au vestiaire.»

S'il est un Leaf pour toujours, Gilmour garde de très bons souvenirs de son séjour avec le Canadien. «J'aurais aimé offrir plus aux partisans. J'aurai aimé que nous connaissions plus de succès. Mais être témoin de la victoire de Saku Koivu contre le cancer, être à ses côtés lors de son retour sur la patinoire à temps pour les séries et le fait de battre Boston en première ronde, ça occupe une place de choix dans les souvenirs les plus touchants de ma carrière.»

Flames, Hawks et Flyers

Bien qu'il ait gagné la Coupe Stanley avec les Stars de Dallas dont il est aujourd'hui le directeur général et qu'il ait réalisé un rêve de jeunesse en endossant l'uniforme des Leafs, l'équipe de son enfance, c'est le chandail des Flames de Calgary que Nieuwendyk chérit le plus.

Ed «The Eagle» Belfour a amorcé sa carrière à Chicago. C'est là qu'il a choisi de porter le numéro 20 en l'honneur de son premier coach des gardiens, Vladislav Tretiak. Et c'est dans ce chandail qu'il aurait choisi d'être immortalisé.

Même si son style cadrait bien plus avec celui des Hawks que celui des Broad Street Bullies, Mark Howe aurait préféré être intronisé dans l'uniforme des Flyers.

«J'ai été très fier de compléter ma carrière dans l'uniforme des Red Wings.  L'équipe de mon père. Mon choix s'arrêterait toutefois sur Philadelphie. Car c'est une fois avec les Flyers, après la retraite de Gordie, qu'on  m'a reconnu pour le joueur que j'étais et non seulement comme le fils de Monsieur hockey», a commenté Howe.

Mark Howe a toutefois terminé son allocution en racontant que son père lui avait mentionné qu'il aurait bien aimé le voir porter «son» chandail ne serait qu'une fois au cours de son séjour avec les Wings. Seize ans après avoir pris sa retraite, Mark Howe a exaucé le souhait de son père. Il a sorti un chandail numéro 9 blanc et rouge des Wings, il l'a enfilé avant de quitter la scène sous le regard admiratif d'un père finalement comblé.

Les prochains en lice

Les plaques des nouveaux intronisés maintenant accrochées, place à la sélection 2012. À leur première année d'admissibilité, Joe Sakic et Brendan Shanahan représentent des choix incontournables. Les noms des Mats Sundin et Eric Lindros seront aussi étudiés. Sans oublier Pat Burns...

Photo: Reuters

Doug Gilmour est maintenant parmi les plus grands de l'histoire de la LNH.