En région, le développement n'est pas chose facile, surtout par les temps qui courent. Bien souvent, la concertation et la coopération sont la planche de salut des petits villages.

C'est exactement ce qui passe à Saint-Joachim-de-Shefford, dans les Cantons de l'Est. Pour survivre, les villageois ont lancé une coopérative de services en 2006, permettant d'avoir un dépanneur, un restaurant et une station-service. Le village de 1200 habitants, qui se distingue dans la production de la poire, est cité en exemple sur le site du ministère des Affaires municipales pour son unicité.

Or, la Coop au Coeur du village est menacée de fermeture en raison d'un projet mal ficelé de nouveau bâtiment, en 2012. Depuis quelques mois, les créanciers ne sont plus payés, et il ne reste que quelques jours de liquidités pour survivre.

Les villageois supplient le ministre Pierre Moreau de les aider à sortir de l'impasse. Ils ne demandent pas d'argent, seulement d'autoriser la Ville de Saint-Joachim à cautionner un prêt de 1,8 million du Mouvement Desjardins. Le nouveau prêt à 2,64% permettrait de dégonfler les frais d'intérêts de 100 000$, une étape essentielle dans la sauvegarde de la coop et de ses 12 emplois.

Le maire appuie l'initiative, et les citoyens sont conscients de la responsabilité que leur incombe cette caution. Récemment, ils ont approuvé l'idée à 85% dans un référendum. Et si la coop ferme, le bras financier du gouvernement, Investissement Québec, perdra beaucoup d'argent. Bref, la vitalité du village est entre les mains du ministre.

Au bureau de Pierre Moreau, on ne semble pas constater l'urgence de la situation. «On analyse le dossier. La décision n'est pas prise», indique la porte-parole, Catherine Poulin.

Un petit dossier qui reflète le grand désarroi régional...

Obama et la rémunération des médecins

Devinez quoi? Cette semaine, l'administration Obama m'a donné raison sur la rémunération des médecins. Enfin, façon de parler. Le pays le plus riche du monde juge que la rémunération à l'acte des médecins est inappropriée et a annoncé un chambardement.

Pour le gouvernement américain, il n'est plus question de payer les médecins selon le seul volume de services offerts sans tenir compte de la qualité des soins et de l'efficacité des actes.

Dès l'an prochain, 30% des paiements aux médecins par le truchement de Medicare tiendront compte de la qualité des soins et des résultats sur la santé des patients, selon l'agence Bloomberg. Cette proportion passera à 50% en 2018. Medicare est l'organisme qui couvre les 50 millions d'Américains moins fortunés.

Aux États-Unis, le paiement à l'acte est souvent perçu comme l'un des responsables des coûts astronomiques du système de santé, selon Bloomberg.

Au Québec, 80% de la rémunération des médecins est à l'acte, le plus haut niveau au Canada. Toutes les commissions depuis 40 ans au Québec recommandent de changer ce système pour passer à une rémunération mixte, mais sans succès. On attend quoi pour bouger?

Retour du déficit au Québec

Il fallait s'y attendre: le gouvernement du Québec a renoué avec un déficit au septième mois de son exercice annuel. Au début du mois de janvier, j'écrivais que le Québec avait atteint le déficit zéro après seulement six mois, une première depuis plusieurs années pour cette période de l'exercice.

Dans son rapport mensuel publié hier, le ministère des Finances indique que le déficit du 7e mois (octobre) est de 481 millions. Compte tenu du léger surplus des 6 premiers mois, le cumul des 7 premiers mois donne un déficit de 438 millions. L'objectif de déficit annuel est de 2,35 milliards.

Le rapport contient de bonnes et de mauvaises nouvelles. D'abord, le déficit de 481 millions d'octobre est presque 2 fois moindre que celui de l'année précédente (798 millions).

Ensuite, les dépenses continuent d'être rigoureusement contrôlées. De fait, elles sont même en recul de 1,8% en octobre, un fait rare. Ce recul s'explique par la diminution des paiements d'intérêt (- 6%), mais aussi par la compression de 1,3% des dépenses de programmes. La cible annuelle, rappelons-le, est une augmentation de 1,9%, qui est une moyenne pondérée entre la hausse des dépenses de programmes (+ 2,1%) et la hausse du service de la dette (0%).

Les mauvaises nouvelles? Cinq des six postes de revenus autonomes du gouvernement sont en baisse en octobre. Entre autres, l'impôt des sociétés (- 12,8%), les taxes à la consommation (- 3,1%) et les revenus des sociétés d'État (- 6,1%) ont reculé. Fait étonnant, l'impôt des particuliers a bondi de 28,8%. À suivre...