Sous l'angle environnemental, la campagne présidentielle en cours aux États-Unis est d'un ennui mortel. Les positions des deux candidats sont si proches qu'aucun accrochage digne de ce nom n'a pu nourrir la réflexion à ce sujet.

Jusqu'à maintenant.

Car l'arrivée de Sarah Palin dans le paysage change tout, bouleversant l'harmonie qui régnait entre les deux camps en matière d'environnement, particulièrement en ce qui a trait au réchauffement de la planète.

Barack Obama et John McCain ont en effet rangé les gants de boxe sur les questions climatiques, étant tous deux partisans d'une rupture radicale avec le laisser-faire de l'administration Bush. Obama propose de couper les émissions de gaz à effet de serre de 80 % d'ici 2050, McCain de 66 %. Blanc bonnet, bonnet blanc.

Les deux hommes présentent aussi un bon bilan en matière environnementale. Obama a toujours voté du «bon bord» lorsqu'il s'est prononcé sur des projets de loi visant la protection de l'environnement. Idem pour McCain, qui a le mérite d'avoir présenté au Sénat, en 2003, la toute première pièce législative majeure visant à s'attaquer aux changements climatiques.

D'où l'importance d'accorder aux colistiers de chacun une attention toute spéciale.

À ce titre, Joe Biden renforce encore un peu plus le sérieux de la candidature d'Obama. Ayant longtemps siégé sur le comité des Affaires étrangères au Sénat – qu'il préside actuellement – , il jouerait un rôle de choix dans les négociations internationales en cours.

«Je serais en mesure d'asseoir à nouveau les États-Unis à la table de négociations internationales en matière climatique et ce, rapidement et avec de grandes chances de réussites», a-t-il d'ailleurs affirmé.

Mais autant Biden consolide la position du candidat Obama, autant Sarah Palin mine celle du candidat McCain.

Certes, on la dit favorable aux énergies renouvelables, sensible à la protection de la nature et soucieuse des questions environnementales en général. Dans le communiqué annonçant sa nomination, on précise même qu'à l'instar de McCain, la gouverneure de l'Alaska croit en l'existence des changements climatiques.

Et pourtant, sa nomination change tout.

Pourquoi? Parce que l'essentiel ne se trouve pas dans ce que l'on met de l'avant, plutôt dans ce que l'on cache derrière. Palin croit peut-être que les changements climatiques sont en cours, mais elle refuse d'y voir une quelconque responsabilité humaine.

«Je ne suis pas de ceux qui croient que l'homme est responsable des changements climatiques», a-t-elle précisé en entrevue, il y a quelques jours.

Cette nuance fait-elle vraiment une différence? Oui, pour deux raisons. D'abord, cela démontre que la candidate à la vice-présidence ne fait pas confiance aux données scientifiques, comme l'a prouvé sa récente opposition à l'inscription des ours polaires à la liste des espèces menacées. Elle a alors poursuivi le département de l'Intérieur et ce, contre l'avis des scientifiques de son État.

Ensuite, cela ne peut qu'influencer la position d'une éventuelle administration McCain-Palin dans le dossier climatique. Si l'homme n'est pas responsable du réchauffement, les gaz à effet de serre qu'il émet ne le sont pas non plus. Inutile, donc, de tenter de les réduire...

Contrairement aux élections précédentes, l'inquiétude du milieu environnemental ne tient donc pas, cette fois, aux positions du candidat républicain, plutôt à l'influence de son entourage. Immédiat, s'entend.

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Marchez, avec Google

Google évolue avec la société. Mais un peu plus vite. C'est la conclusion à laquelle on arrive en voyant les récents ajouts au site Google Map, qui permet de se retrouver peu importe la ville dans laquelle on se trouve. Vous choisissez un point A, puis un point B, et le site vous indiquera le chemin le plus rapide. Au début, on prenait pour acquis que l'internaute était en voiture. Depuis, on a ajouté le transport en commun. Puis tout récemment, la marche. Ne manque maintenant qu'à perfectionner le tout et à ajouter le vélo. Une pétition en ligne circule d'ailleurs à cet effet. À suivre.

Une batterie, svp?

La dernière livraison du Wired fait état d'un petit projet en cours en Israël... qui pourrait bien révolutionner le transport dans le monde. Ancien informaticien en vue, Shai Agassi a fondé dans ce pays la compagnie Better Place, dont l'objectif est d'implanter un système de voitures électriques et un réseau de stations-service nouveau genre. L'automobiliste ayant un abonnement avec l'entreprise n'aurait qu'à s'y pointer : en cinq minutes, le «pompiste» échangerait sa batterie vide pour une batterie pleine. Ayant l'appui de Nissan et du président Shimon Peres, Agassi vise les 100 000 véhicules d'ici 2011.

Avions (en hausse)

Émissions (en baisse)


Ceux qui culpabilisent en prenant l'avion se réjouiront des plus récentes statistiques de l'industrie aérienne : les passagers ont beau augmenter, les émissions de gaz à effet de serre piquent du nez. Selon le Air Transport Association, l'affluence des avions américains a bondi de plus de 20 % entre 2000 et 2007, alors que les émissions ont diminué de 3 %. Plusieurs raisons expliquent cette baisse, dont une efficacité accrue des avions et une réduction de leur poids. Il y a donc au moins une raison de se réjouir de l'existence de bouteilles de vin en plastique.