Les négociations entre Shell et Delek n'ont pas abouti. La fermeture de la raffinerie de Shell à Montréal-Est semble donc inévitable. À moins que... Le syndicat des employés demande à Québec d'interdire la fermeture au nom de la sécurité énergétique du Québec. D'autres personnes suggèrent que Québec achète la raffinerie, éventuellement pour y fabriquer des biocarburants. Selon vous, le gouvernement du Québec devrait-il intervenir à nouveau dans le dossier, et si oui, de quelle manière?

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COMMENTAIRES

Un devoir de citoyen

En tant que citoyen, il est de mon devoir de boycotter Shell irrémédiablement et non pas 24 heures comme le recommande la très timide FTQ.

Baudoin Stine

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Illogique

Personne ne semble se rappeler du démantèlement sauvage de la raffinerie Fina, par Golden Eagle (Ultramar). Pierre-Eliot Trudeau avait racheté à prix d'or la pétrolière Fina pour en faire Pétro-Canada. La raffinerie était à la fine pointe de la technologie à l'époque. La première chose que Ultramar a faite, dès le lendemain de l'acquisition, fut d'envoyer des démolisseurs pour casser la raffinerie. Expliquez-moi, pourquoi, aujourd'hui, Shell ne veut pas vendre sa raffinerie et que Ultramar annonce la construction de son pipeline Lévis/Montréal. Il me semble qu'il serait plus simple de raffiner à Montréal que d'importer de Lévis.

Il y a collusion quelque part?

G. Bertrand

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Non, jamais

Chaque fois que le Québec intervient dans l'entreprise privée, ils se tirent dans le pied, et les répercussions se font sentir à long terme. Québec est la province dans laquelle il est le plus facile de démarrer une entreprise, à grands coups de subventions et de beaucoup d'autres bonbons, mais quand on n'y investit, c'est se faire prendre dans une trappe dont il est difficile de s'extirper. Une fois installée, l'entreprise ne peut plus ni fermer ni déménager sans encourir les foudres des syndicats ou du gouvernement. Le mot se passe d'entreprise à entreprise et pendant ce temps le Québec se meurt lentement.

Charles Thibault.

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Toujours victimes

Cette raffinerie est beaucoup trop vieille pour être vendue. L'éventuel acquéreur, en l'occurrence le contribuable, va se faire arnaquer encore une fois. De toute façon, nous sommes habitués.

Alex Cyr

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Voir la réalité en face

Je suis totalement en désaccord  que le gouvernement intervienne dans le dossier Shell, surtout s'il s'agit de subventions.   Shell et le présumé acheteur attendent probablement cela. Nos ministres sont très enclins à subventionner ces milliardaires qui menacent d'aller ailleurs s'ils n'ont pas les millions demandés, et ce, avec nos impôts. Je conseillerais au syndicat de Shell de voir si les employés, qui vont perdre leur emploi, sont prêts à réduire leur salaire. À près de 80,000$ en moyenne par année, il n'est pas certain que plusieurs entrepreneurs paient autant pour de la main-d'oeuvre. Qu'on les disent spécialisés, tout le monde dans leur métier l'est, et il n'y a pas grand monde qui peut faire ce que les poseurs d'asphalte, de bardeaux à toiture, de tôle sur les toits, briqueteurs etc, font . Ce sont toutes des spécialités. Il faudrait peut-être regarder ce que le syndicat et les syndiqués peuvent faire pour s'aider,  à part demander aux gouvernements d'investir nos impôts pour leur payer des salaires bien au-delà de la moyenne. La réponse que je pourrais faire aux Québécois serait de boycotter Shell et qu'on aille s'approvisionner ailleurs. Quand ils ne pourront plus venir prendre d'argent de nos poches, peut-être que les dirigeants de Shell trouveront une solution pour rester dans la ville qui les a nourri pendant des décennies. Que les gouvernements les obligent à dépolluer les terrains contaminés par Shell et les évincent de Montréal, une fois ce travail fini. À ce moment, d'autres sociétés pourront s'établir sur du terrain propre sans devoir injecter des centaines de millions pour dépolluer.

Normand Boulay

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Nationalisation? Non. Transformation en coopérative? Pourquoi pas...

La raffinerie est vieille, et les installations rapporteraient sans doute plus en démantèlement qu'en la maintenant fonctionnelle (quoique les coûts de décontamination des terrains pourraient s'avérer faramineux). L'actuelle Stratégie énergétique du Québec ne mentionne que l'approvisionnement en pétrole, pas le raffinage. Le gouvernement ne pourrait pas justifier la nationalisation de la raffinerie Shell selon le précédent document, mais pourrait toujours se rabattre sur la Stratégie québécoise de recherche et d'innovation pour ce faire. Il ne restera plus que deux raffineries au Québec, soit Petro-Canada à Montréal-Est et Ultramar à Lévis. D'un autre côté, certains exemples latino-américains laisseraient croire à la possibilité pour les employés de la raffinerie de prendre le contrôle de la raffinerie afin de créer une coopérative de travail...

Lynne Champoux-Williams

Stagiaire en développement durable au Réseau de transport de la Capitale

Candidate à la maîtrise en gestion de l'environnement de l'Université de Sherbrooke

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Posons-nous des questions

Je ne crois pas que le gouvernement doive intervenir dans cette fermeture. C'est la responsabilité des entreprises privées. Le gouvernement doit cesser de faire le jeu des syndicats. Il faudrait peut-être regarder de ce côté, pour réaliser qu'il n'y a plus d'investissement majeur au Québec, et se poser la question suivante : pourquoi tant de belles et bonnes entreprises quittent le Québec ou ferment tout simplement leurs entreprises? Il est grand temps que le gouvernement se détache des syndicats et administre cette province.

Marcel Godin