Les ayatollahs de l'automobile

Les ayatollahs de l'automobile

J'habite boulevard Saint-Joseph, près de Christophe-Colomb, et je subis les «dommages collatéraux» causés par les nouveaux sens uniques autour du parc Laurier. Comment suis-je supposée rentrer chez-moi en venant du nord maintenant? Je vais perdre du temps, et générer plus de pollution en ayant à faire des détours et des attentes aux feux rouges. Si le résultat souhaité par ces changements est une ville plus verte, on est mal parti! Ces changements sont donc pour beaucoup de résidents du Plateau (et non pas juste pour les automobilistes de transit prétendument visés) une source d'irritation et de frustration. Même si je lis les explications fournies par nos élus, je ne comprends toujours pas à quoi servent ces modifications. Je trouve les solutions pires que le problème... Pour moi (et beaucoup d'autres j'en suis certaine), LA priorité à Montréal, c'est de réparer nos rues qui sont dans un état plus qu'horrible. C'est devenu carrément dangereux. Bien plus que l'était la circulation autour du parc Laurier. Et pourtant, je ne suis pas une mordue de l'automobile à tout prix. Mais, il y a des moments où elle m'est indispensable, et je ne vois pas pourquoi je serais punie de m'en servir. Après les ayatollahs du tabac, voilà qu'on a maintenant affaire aux ayatollahs de l'automobile...

Danielle Dubé, Montréal

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Conflit de générations

S'il y a si peu de parents qui économisent pour les études de leurs enfants, c'est qu'il règne au sein de la génération de nos parents une mentalité désolante. J'ai rencontré à l'université une étudiante dont la mère et le père sont médecins, disposant donc amplement des moyens financiers pour aider leur fille à payer ses frais d'études, d'autant plus que celle-ci caressait le rêve de devenir médecin. Eh bien non, ses parents n'ont jamais voulu l'aider, car ils considéraient leur argent comme étant le leur et les frais d'études de leur fille comme «son» problème. Finalement, elle étudiera en pharmacologie et non en médecine. Les gens de ma famille, dont certains ont aujourd'hui de bons emplois, grâce aux faibles coûts de leurs études, contestent le mal que peut engendrer une trop grande hausse des frais de scolarité. Ils me répètent: «Il est temps de payer votre part.» Quelle part? Si l'on calcule le coût des études du temps de nos parents, avec le salaire minimum de l'époque, il fallait une centaine d'heures pour payer une année d'université. Avec la nouvelle hausse, il me faudra 800 heures de travail pour payer cette même année. En vérité, cette part que, selon nos parents, nous devons payer, est celle qu'ils ont refusé de payer dans leur jeunesse. Étudier, c'est «notre» problème. Choix de mot intéressant, n'est-ce pas ? On a un problème, parce qu'on veut bâtir notre avenir et réaliser nos rêves, dans un monde où les études sont devenues primordiales pour avoir un emploi décent. Ce phénomène découle d'une veille mentalité du «ma génération est meilleure que la tienne» qui est à son paroxysme aujourd'hui. Est-ce que la hausse entraînera un changement de mentalité? J'en doute et les répercussions sociales et économiques dans quelques décennies seront affreuses. Mais comme c'est très loin, la génération de nos parents s'en moque.

Véronique Côté

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Ma mère, mon héroïne

Vous savez, ces cours de premiers soins que l'on suit pour le travail et ce massage cardio-respiratoire que l'on nous y apprend, auriez-vous le courage de le pratiquer? Vous en souvenez-vous? Aujourd'hui, ma mère a vu mon père s'effondrer sur le sol. Elle l'a entendu se plaindre d'un engourdissement au bras droit. Aujourd'hui, ma mère a eu le réflexe de composer le 911. Elle a aussi vu le visage de mon papa tourner au mauve, l'écume sur ses lèvres. Puis elle a eu le courage de pratiquer le massage cardiaque au moment opportun. Aujourd'hui, ma mère a sauvé mon père d'un arrêt cardiaque, et c'est mon héroïne. Alors que la vie a voulu faire un croche-pied à ma famille, ma mère a su quoi faire, car elle avait suivi ses cours de premiers soins. Et les vôtres, sont-ils à jour? Car bien souvent, ce sera un membre de votre famille que vous sauverez...

Catherine Boissy

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Je composte, tu compostes, il composte...

La municipalité de Val-des-Monts a décidé d'offrir à sa population plus de 300 bacs de compostage pour ceux qui voulaient commencer à composter à la maison. Les gens faisaient la file à la pluie battante pour obtenir leurs bacs. Je dois admettre que parfois le dossier de la protection de l'environnement est un dossier imposant, mais des journées comme aujourd'hui me donne espoir que nous pouvons relever le défi. Il s'agit simplement de se donner les outils pour y parvenir.

Guy Dostaler

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Un travail d'équipe

Le service d'oncologie de l'hôpital Notre-Dame m'a guéri d'un cancer des lymphomes en 2004. Je suis suivi actuellement pour limiter un retour de ce même cancer. Je consulte mon oncologue tous les trois mois depuis plus de sept années. Nous avons eu le temps de discuter. Ce qu'il m'a dit du traitement du cancer au Québec m'a surpris. À l'hôpital Notre-Dame, les oncologues travaillent en équipe, font de la recherche et utilisent le meilleur traitement pour chaque cancer. Mais dans plusieurs autres centres en oncologie au Québec, ce n'est pas le cas. Un oncologue n'est pas obligé de travailler en équipe. Il peut prescrire un traitement bon il y a quelques années, mais dépassé maintenant selon les avancés de la recherche. De plus, le patient qui arrive à l'HND en phase terminale ne peut apporter son dossier médical que si son oncologue en région le permet, ce qui rend le traitement plus difficile.Mon oncologue rêve d'un système pour nous au Québec, comme celui en place en Colombie-Britannique. Le diagnostic est posé par une équipe provinciale d'oncologues qui indique le traitement à suivre. Si l'oncologue, dans son petit hôpital éloigné, décide de faire autrement, il ne sera pas remboursé par la Régie de la santé. Les risques d'erreurs sont donc ainsi de beaucoup diminués.

Loyola Leroux, Prévost