Les incendies de forêt printaniers de Fort McMurray brouillent la vue quand vient le moment de scruter le secteur manufacturier canadien.

Les volumes de production en usines durant juillet, comme mesurés par Statistique Canada, ont augmenté de 0,6 % par rapport à juin.

Cela est dû en grande partie à la remontée des activités de raffinage, perturbées en mai et juin par l'interruption de l'exploitation de presque la moitié des sites de sables bitumineux.

Cette remontée substantielle a été possible en dépit de la diminution observée dans l'aéronautique, segment à fortes fluctuations mensuelles, et dans la production de machines. L'agence fédérale précise dans ce dernier cas que la baisse est en bonne partie attribuable aux perturbations dans l'exploitation des sables bitumineux. Toutefois, l'ampleur du recul se trouve à effacer la moitié du bond de juin.

Cette augmentation des volumes de production est la deuxième d'affilée. Elle est même deux fois plus élevée que celle de juin.

Si cela vient confirmer que la production en usines a rebondi en début d'été, elle reste néanmoins de 0,5 % plus faible qu'un an plus tôt.

En valeur, le recul atteint 2,5 %.

Si la tendance est à la stagnation dans le meilleur des cas, la valeur des nouvelles commandes reçues en juillet n'est pas très rassurante : elle diminue de 2,9 %, portant le recul annuel à 7,7 %. Voilà qui explique que la valeur des commandes en carnet baisse aussi de 6,2 % depuis un an.

Parmi les segments manufacturiers en forte baisse d'activité depuis un an, mentionnons les machines (- 7,5 %), les produits aérospatiaux (- 21,3 %), les produits du pétrole et du charbon (- 20,9 %), le papier (- 3,8 %) et les produits métalliques ouvrés (- 8,5 %).

Les hausses marquées des produits du bois (16,5 %), des aliments (4,3 %), ou des véhicules automobiles (6,8 %) n'arrivent pas à compenser.

À l'échelle provinciale, les usines québécoises ont connu dans l'ensemble un bon mois de juillet avec une augmentation de 0,9 % de la valeur de leur production, la quatrième d'affilée. Elle reste néanmoins inférieure de 3,1 % à celle de juillet 2015. La hausse mensuelle a été portée par le bond de 12,6 % de la fabrication de produits chimiques, et par des hausses dans la première transformation des métaux, les produits métalliques et les aliments.

En Ontario, la production a reculé de 0,1 %, ce qui correspond à son recul annuel. La production est beaucoup plus soutenue en Colombie-Britannique. En juillet, elle a grimpé de 2,2 %, portant l'augmentation annuelle à 4,0 %.

L'activité manufacturière québécoise est largement concentrée dans la région métropolitaine, où elle emploie plus de 220 000 personnes sur un peu plus de 490 000 à l'échelle provinciale.

Voilà pourquoi la Chambre de commerce du Montréal métropolitain a formulé une dizaine de recommandations devant la Commission sur le développement économique et urbain de la Ville de Montréal.

Du nombre, on notera le renforcement de la chaîne logistique métropolitaine « axée sur la complémentarité des infrastructures avec les milieux portuaire, routier, ferroviaire et aérien ».

La Chambre préconise notamment le prolongement du boulevard de l'Assomption vers la rue Notre-Dame et le parachèvement des travaux d'accès à l'aéroport par l'échangeur Dorval.

Il va de soi que la fluidité et la complémentarité des infrastructures représentent un atout compétitif pour les entreprises. À l'heure actuelle, leur état est plutôt un handicap.