On ne pourra jamais reprocher aux gens et à la Ville de Québec un manque d'effort et d'enthousiasme dans leur quête d'une nouvelle équipe de hockey de la LNH. Encore hier, on nous annonçait qu'il est possible de suivre EN TEMPS RÉEL la construction du nouvel amphithéâtre sur le site web de la mairie.

Bon, pas de besoin de passer des heures à regarder une immense pelle mécanique creuser un trou, mais la pelle a été repeinte en bleue, et on a le droit de l'applaudir et de l'encourager. Creuse, belle pelle bleue! Creuse, c'est pour la Cause... Les mauvaises langues - il y en a toujours, il suffit de regarder autour de vous, votre voisin de bureau, par exemple, quelle ordure, celui-là! - diront que certains politiciens, personnages publics et stations de radio en profitent pour en tirer des avantages, comme pour faire oublier leur gaffes, faire parler d'eux en bien ou faire mousser leurs cotes d'écoute. C'est la vie.

Il reste que si Gary Bettman persiste à regarder ailleurs, à favoriser les grandes métropoles américaines, ça sera triste. S'il y a une ville qui mérite et qui aimerait de tout son coeur son équipe de hockey, ce n'est pas Seattle, Phoenix ou Atlanta.

La vie n'est pas toujours juste, on le sait.

L'exemple des carrés rouges

Dans un journal anglophone, The Montreal Gazette évidemment, une lettre de lecteur plutôt allumé a été publiée récemment. Un monsieur nous disait, comme bien d'autres, qu'il fallait punir les propriétaires d'équipes et les joueurs pour leur avidité insatiable et qu'il n'y avait que les clients pour le faire.

Il était question de boycotter autant de matchs que ceux qu'un lock-out nous enlèverait, de ne plus consommer de bière, de hot dogs et autres produits dérivés lors des matchs, de prendre le métro pour éviter de payer le stationnement au Centre Bell...

Rien de neuf, sauf que le monsieur terminait son plaidoyer en nous citant l'exemple des étudiants québécois. Il nous rappelait qu'avec un peu de solidarité, de détermination et de discipline, on pouvait faire bouger les choses et même renverser un gouvernement.

Au nom de tous les carrés rouges, merci pour les bons mots, monsieur.

P.K.

Les connaissances que je ne rencontre pas souvent n'ont jamais perdu l'habitude de me poser des questions sur le hockey, même si je ne fais plus partie de ce milieu d'intimes depuis quelques années. S'il s'agit d'une personne que j'aime bien, je parle un peu de hockey; sinon, je réponds que je ne fais plus partie de ce milieu d'intimes depuis quelques années.

Ces jours-ci, on me demande ce qui se passe dans le dossier P.K. Subban et pourquoi le Canadien ne lui accorde pas tout de suite ce qu'il veut... Le public semble se ranger du côté du jeune défenseur.

Ma vraie réponse est que je m'en fous complètement, mais à force d'entendre la question... J'aimerais bien voir la relation qu'entretient le jeune hockeyeur spectaculaire, extrêmement talentueux et un peu indiscipliné avec son nouvel entraîneur, Michel Therrien, et sa diplomatie de gardien de prison.

Ça pourrait causer les flammèches et nous donner une de ces tragédies dont Montréal et le Canadien ont le secret.

Imaginez les tribunes téléphoniques, les envolées lyriques de Ron Fournier et des autres, les grandes réflexions songées à L'Antichambre, la division dans toute la province entre ceux qui ne tolèrent rien chez les jeunes et ceux qui choisissent de les écouter.

Bref, nous n'avons pas toujours besoin d'élections pour nous enflammer et nous chicaner.

La Longue Marche

Vous ne le savez peut-être pas, mais la Coupe Grey s'en vient, même qu'elle a entrepris, sur les bords du Pacifique, une longue marche à travers le Canada. Elle saluera les partisans émus des Stamps, des Esks, des Riders et autres Bombers.

Elle devrait passer chez nous à temps pour le détail, à moins qu'elle ne décide de contourner le Québec, de peur de je ne sais quoi... Alors les gens marchent derrière le trophée, ils crient leur fierté d'être Canadian et il ne manquera pas de commanditaires pour se joindre à la parade.

Sauf que la Coupe Grey n'est pas la Coupe Stanley. Si elle représente un symbole fort au Canada anglais, une sorte de castor en métal, aussi canadien que la tuque et la caisse de 12, au Québec, la Coupe signifie une seule chose: les Alouettes vont participer à la finale. Sinon, on zappe sur la NFL.

C'est comme ça, sans vouloir offenser qui que ce soit, même si je sais que c'est déjà fait.

Et puis, en passant, essayez tout de même de ne pas échapper la Coupe et de l'abîmer. Avec l'alcool et tout, ça s'est déjà vu.

Photo: Reuters

Le train de la Coupe Grey a quitté Vancouver hier pour traverser le Canada. Le commissaire de la Ligue canadienne, Mark Cohon, était fier de montrer le précieux trophée.