Il est extrêmement difficile de faire de l'argent en Bourse. C'est de toute évidence le cas des investisseurs peu actifs.

S'asseoir sur son portefeuille d'actions ou de fonds d'actions en pensant que le temps jouera en notre faveur ne s'est pas révélé une stratégie payante, surtout depuis les 12 dernières années.

Nul doute que le portefeuille s'est de temps à autre apprécié de façon importante, après avoir profité des périodes haussières de la Bourse.

Mais si l'investisseur s'est contenté de regarder passer le train sans encaisser une partie de ses profits accumulés sur papier, les reculs boursiers ont par la suite eu pour conséquence de «manger» ses gains théoriques.

Des exemples. Le S&P/TSX Composite de la Bourse canadienne se négocie présentement autour de la barre des 11 550 points, soit un minable gain de 3% par rapport à celui de septembre 2000.

Pendant cette même période, le principal indice américain, le S&P 500 de la Bourse de New York, a fait pire, accusant un recul de 9%. En septembre 2000, il est vrai que les marchés boursiers avaient atteint des niveaux élevés en raison de la fameuse bulle internet.

Mettons que vous avez eu la chance d'investir en Bourse après la sévère débandade qui a suivi l'éclatement de la bulle des titres de l'internet, des médias et des télécoms.

Si vous vous êtes contenté d'investir dans un portefeuille de grands titres canadiens, eh bien, bravo! vous avez sans doute profité de la hausse annualisée de 7,6% que la Bourse canadienne a enregistrée au cours des 10 dernières années, de juillet 2002 à juin 2012.

Mais si vous avez suivi la stratégie d'une diversification géographique de votre portefeuille d'actions en croyant minimiser votre niveau de risque, la malchance vous a de nouveau frappé.

En raison de l'impact négatif du taux de change, les investisseurs ont dû se contenter, pour la période des 10 dernières années, d'un rendement annualisé de seulement 1,2% avec les titres américains du S&P 500 convertie en dollars canadiens.

Avec les autres actions ou fonds d'actions internationales, le rendement ne fut guère mieux. Les titres des compagnies composant l'indice MSCI E.A.E.O ont rapporté un gain annualisé de 1,0% et ceux de l'indice MSCI Monde, un dixième de point de plus, soit 1,1%.

Pour les investisseurs qui ont commencé à investir en Bourse en juillet 2005, alors que Wall Street était de nouveau en pleine ascension boursière, le rendement ne fut guère plus avantageux pour les titres étrangers.

Pour cette période de sept années, le S&P 500 a rapporté un maigre rendement annuel composé de 1,4% en dollars canadiens.

L'ensemble des titres européens et asiatiques a fait pire, avec 0%. Il fallait miser sur la Bourse canadienne (facile à dire après coup!) pour obtenir un rendement relativement potable. Les titres canadiens du S&P/TSX Composite ont enregistré une plus-value annualisée de 5,1%.

Vous allez me dire que ce n'est tout de même pas très payant, compte tenu des risques que l'on doit prendre en investissant une portion de son pécule en Bourse.

Mais c'est tout de même mieux que la piètre performance dont sont victimes les investisseurs qui font le plein d'actions alors que Wall Street et les autres grandes Bourses mondiales étaient gonflés à bloc juste avant l'éclatement de la crise financière de 2008.

Les gens qui ont investi à l'été 2007 se retrouvent encore dans le rouge s'ils ont conservé les mêmes positions.

Pour cette période de cinq ans, le S&P/TSX affiche une perte annualisée de 0,7% et le S&P/TSX des petites capitalisations canadiennes, un recul annuel composé de 3,7%.

Les actions américaines du S&P 500 présentent une fiche de -0,6%. Si vous faites partie des investisseurs qui ont privilégié les actions européennes et asiatiques, ce fut pire encore.

Le MSCI Monde affiche une perte annualisée de 3,8% et le MSCI E.A.E.O, une perte de 6,9%.

Bien entendu, si vous avez eu le flair de commencer à investir en Bourse après la dernière déconfiture boursière qui a pris fin en mars 2009, vous vous retrouvez en territoire positif.

De juillet 2009 à la fin de juin dernier, le S&P/TSX de Toronto a progressé au rythme annualisé de 6,7%. Les petites capitalisations canadiennes ont mieux fait avec un gain annualisé alléchant de 12,7%.

En dollars canadiens, les titres du S&P 500 ont permis aux investisseurs de bénéficier d'un rendement annuel composé de 11,4%, comparativement à 6,3% pour les titres du MSCI Monde et de seulement 1,5% pour ceux du MSCI E.A.E.O.

Il s'agit ici d'une performance triennale relativement bonne compte tenu de la correction qui a sévi lors de la période allant de juillet 2011 à la fin de juin 2012. La Bourse canadienne a accusé un recul de 10,3% et le MSCI E.A.E.O., un repli de 9,0%.

La meilleure Bourse? Il fallait miser sur le S&P 500, qui a gagné 11,4% depuis un an.

J'ai raté mon coup, merde!