Marc-André Fleury est encore loin du trophée Conn Smythe et d'une deuxième conquête de la coupe Stanley. Mais en réalisant 24 arrêts dont 14 au cours d'une troisième période qui lui a permis de reconquérir le coeur de ses partisans, le gardien québécois a protégé la mince avance d'un but que ses coéquipiers lui avaient offerte pour mener les Penguins à une victoire de 3-2.

L'une des nombreuses victimes de Fleury au cours de ce match du tonnerre offert par les deux équipes, Scott Hartnell a indiqué que le gardien des Penguins avait littéralement volé la victoire. Avec raison.

Entraîneur-chef des Penguins, Dan Bylsma a toutefois tenu à partager la responsabilité de cette deuxième victoire consécutive des siens. «Nous avons eu de grosses performances de plusieurs joueurs dont Jordan Staal et Marc-André qui doit être parmi nos meilleurs si nous voulons gagner. Il l'a été ce soir et il aura la chance de l'être encore lors du prochain match.»

Fleury et sa bande ont donc évité l'élimination qui les guettait pour une deuxième partie de suite. Elle leur pendra encore au-dessus de la tête dimanche après-midi alors qu'ils croiseront les Flyers, à Philadelphie, dans le cadre du sixième match de cette guerre de la Pennsylvanie. Une guerre qui est loin d'être terminée.

«Ce n'est qu'une victoire et il en faut encore deux autres pour gagner la série. Nous avons contrôlé la rondelle beaucoup plus ce soir. Derrière nous, «Flower» avait retrouvé sa forme. Il a su élever son niveau de jeu et nous l'avons suivi», a commenté Sidney Crosby en frottant une barbe des séries encore timide. Une barbe qui profitera d'au moins deux autres journées pour prendre un brin, ou deux, de vigueur...

Première étoile

Première étoile de la rencontre, Fleury s'est distingué à plusieurs reprises hier. Le gardien québécois a particulièrement brillé alors que lui et ses coéquipiers écoulaient un cinquième désavantage numérique en milieu de troisième période. Une séquence qui a marqué le match.

«Disons qu'on a rendu ça intéressant avec les pénalités. Mais ça fait du bien d'avoir un match plus normal», a ajouté Fleury qui a été victime de 20 buts lors des quatre premiers matchs, 17 lors des trois premières rencontres.

Avec ses arrêts, particulièrement deux réalisés aux dépens de Scott Hartnell et à la suite d'un saut qui lui a permis d'éviter d'être atteint par une rondelle provenant de l'arrière du but, Fleury a entendu son nom être scandé à plusieurs reprises par les fans des Penguins. Des partisans qui lui ont offert une ovation monstre à son retour sur la patinoire en fin de rencontre à titre de première étoile.

«Il y avait de beaucoup d'ambiance, c'était vraiment le fun. Quant au saut, je voulais simplement éviter de recevoir la rondelle dans les patins et de la faire dévier dans le but», a convenu en souriant le gardien qui a été victime de plusieurs mauvais bonds lors des trois premiers matchs.

Damné premier but et indiscipline

Maxime Talbot badinait après l'entraînement matinal lorsqu'il a indiqué que le plan de match des Flyers consistait, entre autres choses, à laisser les Penguins enfiler le premier but.

Talbot et les Flyers auraient peut-être dû y songer sérieusement. Car pour la cinquième fois de suite dans cette série, l'équipe qui a inscrit ce premier but a encaissé la défaite. Un non-sens quand on compare cette statistique avec les résultats habituels en saison régulière. Mais en séries, le bon sens ne prévaut pas toujours...

Implorée sur tous les tons et dans toutes les langues par les entraineurs-chefs et les joueurs des deux équipes en matinée, la discipline a cruellement fait défaut au cours du match d'hier. Particulièrement en première période. Particulièrement du côté des Penguins.

Redoutables depuis le début des séries en attaques massives, les Flyers ont profité d'une pénalité écopée par Deryk Engelland pour s'inscrire au pointage. Véritable poison autour du filet, Daniel Brière n'a pas ajouté un cinquième but sur le jeu. Mais la bataille qu'il livrait au défenseur Brian Strait dans l'enclave a empêché Marc-André Fleury de stopper une rondelle déviée.

Les Penguins ont profité à leur tour d'une supériorité numérique pour niveler les chances. Steve Sullivan, oublié à la droite d'Ilya Bryzgalov a marqué dans un filet désert en complétant d'un tir sur réception un bel échange amorcé par James Neal et Kristopher Letang.

Ce but a ravivé les espoirs à Pittsburgh. Evgeni Malkin les a éteints. Malkin qui ne joue pas à la hauteur de son talent depuis le début de la série en dépit de ses deux buts et sept points, a écopé une pénalité stupide pour rudesse après un coup de sifflet. Comme si les Flyers en avaient vraiment besoin, Craig Adams est allé rejoindre Malkin au cachot.

Scott Hartnell a profité des 18 secondes offertes aux Flyers à cinq contre trois pour donner les devants 2-1 à son équipe en fin de période.

Avec ce but, les Flyers ont gonflé à 11 en 17 (64,7 %) leur efficacité en attaque massive. La tenue de Fleury et des spécialistes qui l'accompagnaient ont freiné les Flyers qui ont terminé la rencontre avec 11 buts en 20 occasions après cinq matchs.

À titre de comparaison, le Canadien a eu besoin de 20 matchs et de 73 occasions avant de marquer son 11e buts en attaque à cinq la saison dernière. Rien que ça...

Jordan Staal sur un puissant tir qui a déjoué Ilya Bryzgalov du côté de la mitaine a nivelé les chances en début de deuxième période. Tyler Kennedy sur un tir que le gardien des Flyers n'a pu voir venir en raison de la présence de deux joueurs devant lui, a ensuite donné les devants aux Penguins pour la première fois du match. Une avance que Marc-André Fleury a su protéger.

Après avoir échangé 45 buts lors des quatre premières rencontres, un record en quatre matchs de séries dans la LNH, les Penguins et les Flyers se sont contentés de cinq buts hier. Et pour la première fois en 15 périodes, les deux équipes ne sont pas arrivées à marquer au cours du dernier tiers hier.

Flyers et Penguins se croiseront à nouveau dimanche à 12 h au Wells Fargo Arena à Philadelphie.