À sa sortie de la salle d'audience d'un tribunal de New York hier midi, Dominique Strauss-Kahn était redevenu l'homme élégant, sûr de lui et souriant que, avant son arrestation en mai dernier, bien des Français voulaient avoir comme prochain président. Les procureurs de l'État ont fait savoir au juge qu'ils entretenaient maintenant de sérieux doutes sur la crédibilité de la victime présumée dans cette affaire. Le magistrat a libéré M. Strauss-Kahn sur parole, lui interdisant toutefois de quitter les États-Unis.

À sa sortie de la salle d'audience d'un tribunal de New York hier midi, Dominique Strauss-Kahn était redevenu l'homme élégant, sûr de lui et souriant que, avant son arrestation en mai dernier, bien des Français voulaient avoir comme prochain président. Les procureurs de l'État ont fait savoir au juge qu'ils entretenaient maintenant de sérieux doutes sur la crédibilité de la victime présumée dans cette affaire. Le magistrat a libéré M. Strauss-Kahn sur parole, lui interdisant toutefois de quitter les États-Unis.

Ce rebondissement spectaculaire vient rappeler à tous l'importance fondamentale de la présomption d'innocence. À la suite de l'inculpation du politicien français, plusieurs médias et commentateurs, tout en rappelant du bout des lèvres que la culpabilité de DSK n'était pas prouvée, l'avaient bel et bien traité comme s'il était coupable. Cela était d'autant plus tentant que les procureurs de New York semblaient absolument convaincus de la véracité du témoignage de la femme de chambre, au point d'aller cueillir M. Strauss-Kahn dans un avion, quelques minutes avant le décollage vers Paris.

Dans une lettre envoyée aux avocats de l'ancien patron du FMI, les procureurs ont fait savoir que la victime présumée leur avait menti à plusieurs reprises. Notamment, la femme de 32 ans avait raconté en sanglotant le viol collectif dont elle aurait été victime dans son pays natal, la Guinée. Or, lors d'interrogatoires subséquents, elle a admis avoir inventé cette histoire au moment de demander l'asile au gouvernement américain.

Dans les rangs du Parti socialiste français, on s'est réjoui de ces développements. Certains ont suggéré que le processus du choix du candidat de la formation pour l'élection présidentielle soit suspendu, de sorte que Dominique Strauss-Kahn puisse présenter sa candidature. Gare aux conclusions hâtives! Le procureur-chef de l'État de New York, Cyrus Vance Jr., n'a pas encore laissé tomber les accusations contre M. Strauss-Kahn.

Il est vrai que la cause des procureurs semble maintenant très affaiblie. Néanmoins, il y a preuve incontestable qu'il y a eu relation sexuelle entre le politicien et la femme de chambre. La relation fut-elle consensuelle, comme le prétend M. Strauss-Kahn? Furieux, l'avocat de la dame a décrit en détail hier l'agression dont elle dit avoir été victime: «Il lui a saisi violemment le vagin et lui a fait mal. Les infirmières ont constaté les hématomes à son vagin!»

Si DSK sort blanchi de cette affaire, les socialistes lui offriront-ils l'investiture sur un plateau d'argent? Si c'est le cas, les électeurs français devront se demander s'ils peuvent faire confiance à un homme qui, agression ou pas, s'est comporté comme il l'a fait ce jour-là dans la suite 2806 du Sofitel de New York.