Jusqu'où l'actuelle correction boursière va-t-elle pousser les indices vers le bas ? C'est la question de l'heure qui préoccupe au plus haut point le monde de la Bourse, du petit investisseur au grand gestionnaire de portefeuille.

Et évidemment, vous ne serez pas surpris d'apprendre que les avis sont partagés entre le clan des pessimistes et celui des optimistes. Des pessimistes voient Wall Street chuter au point d'aller tester son creux de mars 2009. Vlan ! la catastrophe. À l'autre extrême, des optimistes voient dans cette correction l'occasion de refaire le plein d'actions avant de revoir les indices venir tester et dépasser leurs sommets historiques. Oh boy ! la grande richesse.

Par rapport au niveau actuel du baromètre de Wall Street, soit les 1270 points de l'indice S&P 500 de la Bourse de New York, les pessimistes s'attendent donc à une débandade de 47% et les optimistes à une hausse respectable de 23%.

Avant que vous choisissiez votre camp, j'aimerais vous rappeler quelques statistiques qui m'apparaissent importantes dans la présente conjoncture boursière.

Par rapport à leurs hauts respectifs des 52 dernières semaines, survenus en avril dernier, voici les corrections accumulées jusqu'à présent :

- S&P / TSE Composite : -10,0%

- S&P 500 : -7,0

- Dow Jones : 7,0%

- Nasdaq : -9,0%

Les deux grands indices américains, le S&P 500 et le Dow Jones, sont rendus à un cheveu de la baisse moyenne de 7,8% qui a été enregistrée lors des sept périodes de correction boursière survenues depuis le creux de mars 2009. Ces corrections ont joué dans une fourchette de -3,8% (novembre 2010) à -16,0% (avril à juillet 2010).

Bien entendu, toute période de correction baissière est forcément suivie d'une période haussière. Lors des sept périodes haussières qui nous ont enrichi depuis mars 2009, le S&P 500 a progressé en moyenne de 20 %. Les périodes haussières ont varié de 8,6% (mars à avril 2011) jusqu'à une hausse de 39,8% (mars à juin 2009).

Que valent de telles statistiques ? Elles servent de repères jusqu'au jour où la réalité les chamboule pour le mieux ou pour le pire. Quoiqu'il advienne, il n'en demeure pas moins que les statistiques historiques permettent aux analystes boursiers de peaufiner leurs prévisions.

Exemple. Tout en se basant sur les statistiques boursières de mars 2009 à aujourd'hui, le stratège Ed Sollbach, de la firme de courtage Valeurs mobilières Desjardins, en est venu à la conclusion que les actions des entreprises composant le S&P 500 de la Bourse de New York se négocient actuellement à bas prix. Le ratio cours / bénéfices du S&P 500 s'élève présentement à 12,1 à comparer à un ratio moyen de 15,3 à long terme.

Cela laisse présager qu'au niveau actuel, le S&P 500 de Wall Street serait sous-évalué d'au moins 20%...

À venir jusqu'à mercredi, Wall Street était en chute depuis six semaines consécutives. Depuis l'an 2000, selon M. Sollbach, nous avons eu droit à des corrections de six semaines et plus seulement à cinq reprises, soit en 2000, 2001, 2002, 2004 et 2008.

À l'exception de 2001, toutes ces longues périodes de correction ont prix fin après six semaines, pour ensuite repartir à la hausse. En 2001, la correction avait perduré durant huit semaines.

Croisons-nous les doigts pour que la correction de Wall Street soit terminée.

Cela ne pourra que nous aider du côté canadien où la correction boursière perdure depuis plus deux mois. Il faut dire que notre secteur des ressources se fait secouer par l'impact négatif des mauvaises nouvelles économiques sur la croissance mondiale. Pensons entres autres à l'endettement de la Grèce, la lente et difficile reprise aux États-Unis et en Europe, etc.