Si je vous disais que Google se lance dans la culture du riz grâce à une nouvelle technologie de récupération de l'eau, je parie que vous ne seriez même pas surpris. Pas une semaine ne passe sans que Google ne s'aventure dans un nouveau domaine qui soit plus éloigné des moteurs de recherche.

Tenez, pas plus tard que mardi, on a appris que l'économiste en chef de l'entreprise ambitionnait de créer un nouvel indice pour mesurer l'inflation à partir des transactions conclues en ligne. Pourquoi attendre trois semaines pour avoir les résultats de l'enquête menée par les 80 «faux magasineurs» qui comparent les prix pour Statistique Canada, quand on peut avoir une lecture en temps réel?

La mission de Google est de structurer toute l'information de la planète pour la rendre accessible au plus grand nombre. Ce que les cyniques traduisent par la domination de toutes les formes d'information de la planète pour avoir accès au plus grand nombre de sources de profits.

L'ambition de Google est notoire. Malgré tout, sa dernière initiative dans l'énergie éolienne offshore, annoncée mardi, étonne par son envergure. Il n'est pas exagéré de dire qu'Hydro-Québec devra composer avec une nouvelle série d'acteurs dans le nord-est des États-Unis.

L'entreprise californienne va investir dans la construction d'un réseau de transport d'électricité sous-marin dans l'Atlantique. Avec 560 kilomètres de câbles s'étirant de la Virginie au New Jersey, ce réseau relaiera l'électricité produite par des parcs d'éoliennes installés au large des côtes. Le plancher marin de l'Atlantique est peu profond, ce qui permet d'éloigner les éoliennes en mer jusqu'à 30 kilomètres, où elles indisposent moins les résidants côtiers.

Selon les promoteurs du projet Atlantic Wind Connection, ce réseau de transport permettra d'acheminer 6000 mégawatts d'électricité d'ici 2011. Cela équivaut au sixième de la puissance installée des centrales d'Hydro-Québec!

Le réseau de transport représente à lui seul un investissement de 5 milliards US. La participation de Google dans cette coentreprise s'élève à 37,5%.

L'intérêt de Google pour l'énergie n'est pas nouveau. Dès 2007, sa fondation à but non lucratif s'est engagée à investir des dizaines de millions de dollars dans le développement des énergies renouvelables. Son initiative s'appelle REs.

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