Pas facile de faire de l'argent avec nos épargnes ces temps-ci. La Bourse va mal. Les fonds communs tirent le diable par la queue. Les placements sécuritaires ne rapportent pas grand-chose... Pendant ce temps-là, on voit sur des sites internet des annonces de placement qui promettent des rendements d'intérêt allant de 6 à 7,5% et même plus parfois.

Est-ce trop beau pour être vrai? A-t-on raison de se méfier de ces offres de placement à rendement élevé?

En matière de placement, sachez que le rendement potentiel est directement proportionnel au niveau de risque du véhicule financier dans lequel on investit.

Avec la Bourse et les fonds communs d'actions, on peut faire par moments beaucoup d'argent, du moins sur papier, tout en courant toutefois le gros risque de se retrouver le portefeuille dans le rouge foncé.

Par contre, avec les CPG (certificats de placement garanti) et les obligations d'épargne, on encaisse un faible rendement, mais on ne court pas de risques. Donc, pas de danger de voir fondre son capital.

Existe-t-il un entre-deux? Oui, avec les obligations négociables gouvernementales, émises par le fédéral, les provinces, les municipalités ou les sociétés d'État. À vrai dire, si vous conservez vos obligations gouvernementales jusqu'à échéance, vous serez assurés de remettre le grappin sur le capital investi, tout en encaissant le rendement promis à l'achat.

À l'heure actuelle, avec les obligations fédérales venant à échéance d'ici de 8 à 15 ans, vous pouvez obtenir un rendement annuel allant de 3,0 à 3,6%. Si vous optez pour des obligations provinciales d'un terme équivalent, vous encaisserez un rendement annuel qui chevauchera de 3,9 jusqu'à 4,7%.

Vous allez me dire que ce n'est pas la mer à boire. Vous avez totalement raison. Mais, dans cette conjoncture économique où les taux d'intérêt sont extrêmement bas, les gouvernements ont la chance de pouvoir emprunter sur le marché obligataire (en émettant leurs obligations négociables) à des taux historiquement bas. Et ce, malgré les lourds déficits gouvernementaux.

En dépit de la nouvelle tendance à la hausse que prendront les taux d'intérêt sitôt la reprise économique solidement enclenchée (un jour ça devrait... arriver!), des experts du marché obligataire doutent que cela puisse se répercuter sur le rendement des obligations de longue échéance.

Ils croient que la hausse éventuelle des taux d'intérêt frappera uniquement les obligations de courte échéance (moins de cinq ans). Les obligations de long terme, pensent-ils, ne devraient pas offrir un rendement significativement supérieur.

Revenons à nos annonces de placement au généreux rendement de 6,0 à 7,5%.

Oui, ça existe, des placements qui rapportent des revenus d'intérêt aussi alléchants.

Je vous donne quelques exemples avec des obligations émises par des grandes sociétés, ou leurs coupons détachés.

> Coupon Bell, échéance décembre 2045: 7,44%

> Coupon Bell, décembre 2036: 6,87%

> Obligation TransAlta, novembre 2030: 6,57%

> Obligation Sobeys juin 2040: 6,49%

> Obligation Rogers, novembre 2039: 6,29%

> Obligation YPG Holdings (Pages Jaunes), mars 2020: 6,82%

Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le marché obligataire, là où se négocient quotidiennement les obligations et leurs coupons détachés, sachez que toutes les firmes de courtage participent activement à ce vaste marché des obligations négociables. Chaque firme y détient même un imposant portefeuille. Pour connaître les obligations et coupons facilement disponibles sur le marché, il suffit de le demander à son conseiller financier ou de naviguer sur le site de sa firme de courtage en direct.

Une parenthèse: généralement, les firmes de courtage de plein exercice offrent non seulement un plus vaste choix d'obligations négociables, mais également un meilleur rendement que les firmes de courtage à escompte. Et cela, même si les deux firmes appartiennent à une même institution bancaire. Autre remarque: dans le cas des obligations et coupons négociables, la commission de courtage est habituellement incluse dans le prix de vente (ou de rachat) desdits placements.

Dernier point à signaler: si les obligations émises par les entreprises rapportent un rendement plus élevé que celles émises par les divers ordres de gouvernement, c'est tout simplement parce qu'elles sont plus risquées.

Et plus la société émettrice est financièrement fragile, plus le rendement offert sur ses obligations sera élevé. Voilà pourquoi les obligations de pacotille offrent d'énormes rendements, mais trop souvent éphémères.

Comme quoi, le rendement d'une obligation pousse avec le risque... de voir son capital fondre avant échéance!

Allez-y mollo avec les obligations à haut rendement.