Depuis l'éclatement de la crise grecque et du scandale Goldman Sachs, les marchés boursiers subissent d'énormes pressions baissières. Mais hier après-midi, ce fut momentanément catastrophique... Le temps d'aller chercher un café à la cantine et de revenir à son bureau, voilà que le Dow Jones s'effondre littéralement, en chute de presque 1000 points par rapport à la veille.

Puis, ô surprise! une dizaine de minutes plus tard, le vénérable baromètre de la Bourse de New York explose et regagne quelque 600 points! Pour finalement boucler la journée en baisse «normale» d'environ 350 points.

 

Par rapport à la fermeture de la veille, on a ainsi eu droit hier à une variation de quelque 1600 points, le Dow Jones passant de 10 868 points à un creux de 9872, pour fermer à 10 520 points.

En tant que petit investisseur, que faire au lendemain d'une séance boursière aussi débridée?

Selon les informations qui circulent, il appert que la dramatique et soudaine chute d'hier soit notamment attribuable à une erreur humaine... de la part d'un trader d'une grande firme de courtage et ce sur une poignée de titres.

Si Wall Street est à ce point vulnérable devant une erreur humaine sur la négociation de quelques titres, je pense sérieusement à décrocher de la Bourse.

Une telle vulnérabilité laisserait présager que la capitalisation boursière mondiale (une affaire de 50 000 milliards US) pourrait demain matin se volatiliser de moitié à cause d'une simple erreur de pitonnage de la part d'un ou deux traders...

Ça n'a pas de bon sens!

Cela dit, j'ai le sentiment que cette folle séance d'hier va avoir des répercussions fort négatives sur le moral des petits investisseurs. Chose certaine, mieux vaut avoir les nerfs solides quand on a une bonne portion de ses épargnes investies en Bourse.

Maintenant, essayons de voir le bon côté de la chute d'hier.

Au creux de la séance d'hier, les deux grands indices américains (Dow Jones et S&P 500) accusaient ainsi un recul d'environ 12% par rapport à leurs récents sommets respectifs des 52 dernières semaines. Le NASDAQ, lui, présentait une chute de 14%.

Théoriquement, ces baisses de la Bourse américaine représentent une «bonne» correction par rapport à l'impact négatif des mauvaises nouvelles portant sur l'endettement de la Grèce, du Portugal, de l'Espagne... et l'affaire Goldman Sachs.

Sur le plan technique, il est important de surveiller les supports de résistance à la baisse des trois indices américains, soit le niveau des 10 000 points pour le Dow Jones (actuellement à 10 520 points), le niveau des 950 points pour le S&P 500 (présentement 1128 points), et le niveau de 1900 points pour le NASDAQ (hier: 2319).

Si les indices américains ferment en-dessous de ces supports techniques de résistance, les risques de retomber dans un marché fondamentalement à la baisse seront élevés...

Est-ce que cette analyse vaut également pour la Bourse canadienne?

Au pire de la séance d'hier, le baromètre de la Bourse canadienne, soit le S&P/TSX Composite, affichait une baisse de seulement 7% par rapport à son récent sommet des 52 dernières semaines. Et en l'espace d'à peine une heure, il a réussi hier à effacer sa brutale chute de 450 points.

Doit-on croire que la Bourse canadienne est à l'abri de la vulnérabilité de Wall Street?

Absolument pas! On est chanceux de s'en tirer si bien dans la présente conjoncture boursière.

Lors de la crise financière de 2008, la Bourse canadienne avait également affiché la plus longue résistance aux mauvaises nouvelles... jusqu'à ce qu'elle s'effondre à son tour.

Souhaitons que cela ne se reproduise pas!