Plusieurs sociétés aériennes européennes ont fait voler leurs avions en fin de semaine pour déterminer si l'immense nuage de poussière projeté par un volcan islandais représentait bel et bien un danger. Ces vols d'essai, menés notamment par KLM, Lufthansa et Air France, se sont déroulés normalement. Ces compagnies et leurs pilotes estiment que le risque a été exagéré et réclament des gouvernements qu'ils rouvrent l'espace aérien. Qu'en dites-vous? Prendriez-vous l'avion dans de telles circonstances? Vos plans de voyage ont-ils été perburbés?

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VOS COMMENTAIRES

La prudence est de mise

Les autorités devraient commander une analyse judicieuse des altitudes sécuritaires ou non pour envisager le transport régional et les avions hélipropulsés qui opèrent à des altitudes plus basses. Toutefois, la prudence est de mise. Le problème que causent les cendres ne consiste pas seulement dans le risque d'étouffement des moteurs, mais puisqu'elles sont très abrasives, elles risquent fortement de dégrader les ailettes de moteurs et interférer avec la lubrification des pièces. Ce n'est certes pas quelques vols d'essai par les compagnies aériennes qui peuvent prouver la sécurité.

Sébastien Blais, Boisbriand

Exagéré?

Mon copain et moi sommes censés partir pour l'Italie mercredi en fin de journée pour visiter sa famille. Nous suivons l'évolution de la situation avec beaucoup d'attention depuis vendredi dernier. Évidemment, nous sommes conscients que les autorités de l'aviation civile ont émis une interdiction de vol dans le but de protéger les passagers, mais, à l'instar des compagnies aériennes, nous commençons à nous demander s'il n'y aurait pas eu des réactions exagérées de la part des gouvernements. La décision de fermer les espaces aériens fut prise précipitamment, sans que de réels tests soient effectués, semble-t-il. Comme les derniers tests faits par les compagnies elles-mêmes ont prouvé qu'il n'y avait aucun risque tangible et aucun impact sur les avions, nous nous demandons ce que les autorités attendent pour autoriser progressivement la reprise du trafic aérien. De plus, les sismologues affirment que l'activité du volcan va en diminuant depuis les dernières heures, ce qui est une nouvelle encourageante. Alors pourquoi rien ne bouge, pourquoi le chaos persiste-t-il dans les aéroports? La gestion de la crise est plus ou moins efficace jusqu'à maintenant...

Mélissa Verreault, Montréal

Mieux vaut la prudence que la désolation

Nous avions planifié sept jours à Prague, pour visiter notre fille qui étudie là pendant un an. Nous devions ensuite passer cinq jours en Autriche et cinq jours en Pologne. Évidemment, tout a été annulé, car il n'y avait pas possibilité de partir. Nous aurions aimé pouvoir reporter ce voyage, mais c'est impossible, car je dois reprendre le travail. Donc pas de vacances dans l'immédiat.

Mais honnêtement, je ne volerais pas en ce moment. Je ne risquerais pas ma vie pour un voyage, d'autant plus que nous avons trois autres enfants à la maison, dont une qui attend son premier enfant ! Je pense qu'il vaut toujours mieux être plus prudent que désolé. L'argent perdu, c'est terrible, mais combien de vies auraient pu être perdues? On ne le sait pas et on ne le saura pas, mais quant à moi, ma vie vaut plus qu'un voyage, aussi attendu soit-il. Tant que les impacts sur les avions, les moteurs et autres n'auront pas été prouvés, je ne volerai pas. Vive le plancher des vaches, je peux me faire frapper, bien sûr, mais au moins j'aurai peut-être la chance de pouvoir l'éviter. Lorsqu'un avion tombe, personne ne peut s'accrocher aux nuages, aussi épais soit-il!

Guyane-Élise Lacoste, Saint-Sauveur

Il y a des solutions

Je suis un Québécois vivant en France depuis quatre ans et je dois revenir au pays d'ici septembre, donc je vis cette situation en direct. Selon moi, il y a de l'exagération dans tout cela, car même les avions à hélices sont interdits de vol, alors qu'ils ne volent pas assez haut pour être incommodés par le nuage de poussière. Je crois que l'espace aérien pourrait être ouvert partiellement avec ce type d'avion. Les tests effectués en fin de semaine démontrent qu'il n'y a aucun problème pour les vols sous 8,000 m et que le nuage de poussière ne perturbe que le Nord. Ils n'ont qu'à dévier les vols vers le Sud, faire voler les avions sous le seuil du danger. Les vols seraient plus longs et les avions consommeraient plus de carburant, mais au moins le service serait assuré. Aujourd'hui, les avions ont une autonomie qui permet cette déviation sans aucun problème.

Pierre Dany, France

Attendons

Je comprends le point de vue des compagnies aériennes qui perdent beaucoup d'argent. Et je comprends les personnes qui ne peuvent se rendre à destination. Mais il ne faut pas trop hâter de lancer tous les avions au risque de perdre des vies humaines pour de l'argent. J'attendrais encore un jour ou deux...

Dyann Trudeau