La Bourse c'est le «parfait» véhicule financier pour spéculer sur le dos des catastrophes! Prenons la saga de la grippe A (H1N1).

Le fait de produire ou de développer des produits (vaccins, médicaments, désinfectants, etc.) susceptibles d'enrayer la grippe A (H1N1) s'est transformé en un outil de spéculation comme les aiment les grands spéculateurs institutionnels.

 

Il suffit de jeter un rapide coup d'oeil à la performance boursière des titres pharmaceutiques et de biotech qui ont un quelconque lien avec la H1N1 pour s'apercevoir qu'ils font l'objet d'une lucrative bulle boursière.

Faisons maintenant le tour d'un certain nombre de titres qui s'agrippent à la H1N1, tout en soignant bien le portefeuille de leurs actionnaires.

Chez nous, nous avons trois petites sociétés qui misent sur la H1N1 pour stimuler le cours de leurs actions.

Il y a Medicago, une biotech de la ville de Québec qui tente de mettre au point un vaccin contre ladite grippe. L'action de Medicago (MDG: 0,75$) a grimpé depuis son creux de l'année de 400%. Qui est le principal actionnaire de Medicago? La multinationale Philip Morris International, qui détient près de 50% des actions en circulation. Oui oui! Philip Morris, le plus grand fabricant de cigarettes au monde, dont la Marlboro.

Pour sa part, Noveko International (EKO: 2,55$), dont le siège social est à Montréal, a développé un masque antiviral et antibactérien de haute qualité. Il est distribué partout dans le monde, à l'exception des États-Unis, faute de ne pas avoir reçu jusqu'à présent le feu vert de la FDA (U.S. Food and Drug Administration). Précisons que le fameux masque n'a pas encore réussi à faire son entrée dans le réseau québécois de la santé, même si la qualité de ces masques dépasse grandement celle des masques répondant aux critères d'achat du réseau. Noveko International produit également des gels désinfectants.

Afin d'accélérer la mise en marché de son masque aux États-Unis, Noveko a annoncé hier qu'elle réorientait sa stratégie en retirant sa demande de certification déposée auprès de la FDA, le processus étant trop long. Noveko va plutôt soumettre une demande d'autorisation de commercialisation de ses masques auprès du National Institute for Occupational Safety and Health pour les certifications (N95, N99).

Le titre de Noveko a reculé hier. Mais il affiche tout de même une hausse de 450% à comparer à son récent creux.

Chez Warnex Inc. (WNX: 0,17$), de Laval, on a développé un test diagnostique pour dépister les victimes de la grippe A (H1N1). L'entreprise a conclu une entente avec la firme Biron-Laboratoire médical, laquelle s'occupe de distribuer et de faire passer ledit test dans les entreprises le demandant.

«Warnex utilise la technologie RT-PCR afin de détecter spécifiquement le virus de l'influenza A incluant la souche A (H1N1). Warnex offre un service accéléré par lequel les résultats sont livrés en seulement huit heures. Warnex a également lancé récemment un test qui détecte spécifiquement la mutation H275Y du virus pandémique de l'influenza A (H1N1), qui est associée à la résistance au TamifluMD, un médicament utilisé pour le traitement et la prévention de la grippe.»

En février dernier, l'action de Warnex s'échangeait à seulement 4 cents. Le titre a donc grimpé de 325% depuis neuf mois.

Autre petite biotech explosive: l'américaine Novavax (NVAX: 3,90$), en hausse de 650% depuis son bas des 12 derniers mois.

Bien entendu, les grands fabricants des vaccins anti-H1N1 ont largement profité de l'appel mondial à la vaccination pour rebondir en Bourse. Comme ces multinationales pharmaceutiques produisent mille et un produits médicaux, il va de soi que la H1N1 a eu un effet haussier plus modeste sur ces titres, à comparer à l'explosion boursière des petites biotechs précédentes.

Pour chacune des grandes pharmaceutiques, vous trouverez le symbole du titre négocié à la cote de la Bourse de New York, avec la hausse enregistrée par rapport au prix plancher de l'année cours: GlaxoSmithKline (GSK: "49%); Novartis (NVS: "58%); Sanofi Aventis (SNY: "65%); Baxter International (BAX: "20%); Roche (RHHB.Y: "52%).

Ont également bénéficié de la H1N1 les compagnies Clorox (CLX: " 33%) et Gilead Sciences (GILD: "18%).

Si l'on se fie aux autorités fédérales, la pandémie de la grippe A (H1N1) va prendre de l'ampleur au fil des prochains mois. Cela laisse présager que les titres des pharmaceutiques et des biotechs ayant des produits appropriés pour contrer d'une quelconque façon la virulente grippe vont donc continuer de se gonfler au rythme de croisière de la H1N1.

Des spéculateurs attendent avec impatience la deuxième vague à la hausse!