Les «vieux» actionnaires de Bell Canada Entreprises (T.BCE) , c'est-à-dire ceux qui détiennent des actions depuis plus de 10 ans, ont eu la chance de faire fortune avec ce titre faussement qualifié de pépère.

Ah oui? Peut-on savoir quand et comment?

Supposons que, le 1er janvier 2000, vous déteniez 1000 actions de BCE. Le 5 mai 2000, vous vous retrouviez avec 1570 actions de Nortel et 1000 actions de BCE. Été 2000, vos actions de Nortel valaient quelque 157 000$ et celles de BCE, au moins 33 000$, pour une valeur totale de 190 000$.

 

Si vous avez conservé vos actions de Nortel [[|ticker sym='T.NT'|]] , elles ne valent évidemment plus rien aujourd'hui. En fait, vos titres de Nortel d'une valeur de 157 000$ sur papier ne valent plus aujourd'hui que 17,27$.

L'an passé, à pareille date, les actionnaires de BCE ont de nouveau eu la chance de faire un petit coup d'argent, l'action réussissant à rebondir au-dessus de la barre des 40$ à la suite de l'offre de privatisation de l'entreprise par le consortium dirigé par Teachers', la caisse de retraite des enseignants de l'Ontario.

Comme on le sait, le fabuleux projet de privatisation de BCE (à 42,75$ l'action) est tombé deux semaines avant Noël. Et l'action de BCE s'est retrouvée, le temps de l'annoncer, sous la barre des 21$.

Question: à quand la prochaine occasion de refaire un coup d'argent avec les actions de BCE?

Qui sait, peut-être qu'on en saura plus mercredi, lorsque les analystes des maisons de courtage auront l'occasion de «cuisiner» les deux grands patrons de BCE, George Cope (président et chef de la direction) et Siim A. Vanaselja (chef des affaires financières).

Si ça vous intéresse, sachez que cette téléconférence destinée aux analystes est diffusée simultanément sur le web, à partir de 9h. Pour plus de renseignements, allez sur le site internet de BCE: www.bce.ca.

Une des questions de l'heure, qui sera vraisemblablement débattue à cette conférence, sera celle-ci: qu'entend faire la haute direction de BCE avec ses liquidités de 3 milliards de dollars?

Les analystes essaieront également de savoir si BCE a encore des chances de faire l'objet d'une nouvelle offre de privatisation de la part de Teachers' ou de tout autre groupe financier. Une entreprise qui a les coffres remplis de liquidités, ça vaut cher sur le marché des fusions et acquisitions, même si celui-ci est totalement déprimé en raison de la crise financière qui sévit depuis l'été dernier.

Huit des 13 analystes des firmes de courtage qui suivent de près les activités de BCE-Bell Canada recommandent l'achat du titre. Les cinq autres lui donnent une cote neutre (du genre à conserver).

L'action de BCE se négocie actuellement autour de 25$. Il s'agit d'une hausse de 19,3% par rapport au creux (20,94$) du 12 décembre dernier. Mais par comparaison à son sommet (40,29$) des 52 dernières semaines, BCE accuse actuellement un recul de 38%.

La veille de Noël, la direction de BCE a lancé une offre publique de rachat d'un maximum de 40 millions d'actions ordinaires, soit 5% des actions ordinaires émises et en circulation de l'entreprise. L'offre publique de rachat prendra fin le 22 décembre prochain.

L'entreprise a réinstauré son dividende sur actions ordinaires de 1,46$ par année. Par rapport au cours actuel de BCE, le dividende rapporte un rendement de 5,7%.

Au nombre des plus importants actionnaires de BCE se trouvent Teacher's, avec 50,8 millions d'actions, Crédit Suisse (26,6 millions), Harris Financial (23,2 millions) et IG Investment (20,5 millions). La Caisse de dépôt et placement du Québec arrive au 23e rang avec 5,2 millions d'actions.