Quel est le lien entre la Banque Nationale qui augmente d'un point de pourcentage le taux de rendement de ses certificats garantis et la Réserve fédérale américaine qui coupe, elle, d'un demi point son taux directeur?

Quel est le lien entre la Banque Nationale qui augmente d'un point de pourcentage le taux de rendement de ses certificats garantis et la Réserve fédérale américaine qui coupe, elle, d'un demi point son taux directeur?

Le lien c'est le credit crunch, ou si vous préférez le krach monétaire, qui frappe actuellement le marché du papier commercial adossé, entre autres, à des créances hypothécaires.

En offrant, comme elle le dit dans ses réclames publicitaires, un "si gros taux pour un certificat de placement garanti", soit environ un point de plus que les institutions financières concurrentes, la Banque Nationale veut séduire le portefeuille des épargnants québécois de sorte à pouvoir gonfler le plus rapidement possible l'encours de ses dépôts.

Cette vaste et coûteuse opération de recrutement de nouveaux dépôts fait suite à la crise que Banque Nationale traverse avec ses investissements massifs dans le marché du papier commercial et à sa décision de racheter pour deux milliards de dollars de papier commercial détenus dans ses fonds de marché monétaire.

La direction de la BN a laissé entendre à la fin d'août que l'importance des sommes en cause et les incertitudes liées au papier commercial "pourraient entraîner une charge importante" à ses prochains résultats financiers .

Cette opération de recrutement de dépôts fait également suite aux retraits massifs (360 millions de dollars) effectués en août dernier par les détenteurs de parts dans les fonds monétaires de la Banque Nationale et de sa filiale Altamira.

Pour sa part, si la Réserve fédérale américaine (FED) a baissé cette semaine si fortement son taux directeur, soit un demi point au lieu du quart de point anticipé par tous les spécialistes financiers c'est parce que la crise du credit crunch du papier commercial risque de s'amplifier au cours des prochains mois aux États-Unis.

En redressant ainsi la barre quant à son taux directeur, la Fed force par le fait même les institutions financières à réduire leurs taux d'intérêt et à se monter plus souple envers les emprunteurs.

De plus, la Fed souhaite redonner un certain regain de confiance envers le marché du papier commercial adossé à des créances hypothécaires.

Ce marché de quelque 2000 milliards de dollars US traverse cette année une crise sans précédent, en raison notamment de l'effondrement du marché américain des prêts hypothécaires à prime.

Revenons à l'opération de séduction de la Banque Nationale.

Si la Banque Nationale se montre si généreuse envers les épargnants québécois c'est parce qu'elle a besoin de leur argent de façon urgente. Point à la ligne!

Sur ses certificats de placement garanti (CPG), la Banque Nationale offre 4,75% pour le terme de cinq ans, un taux de 4,50% pour les termes celui de trois et quatre ans; un taux de 4,30% pour le deux ans et 4,30% pour ceux d'un an et de 18 mois.

Ces rendements offerts représentent un supplément d'un point de pourcentage (près de 30%) par rapport aux CPG offerts par la plupart des banques canadiennes et des caisses Desjardins.

Compte tenu de l'impact de la crise du papier commercial sur la Banque Nationale, bien des épargnants se demandent s'il est dangereux d'investir des milliers de dollars dans les généreux CPG de la banque.

La protection

En tout cas, jusqu'à hauteur de 100 000$, les épargnants ne courent absolument aucun risque puisque ces CPG sont protégés par la Société d'assurance-dépôts du Canada (SADC).

Et comme on sait, la protection de 100 000$ peut même se multiplier lorsqu'on détient des épargnes dans plusieurs comptes.

En effet, les comptes conjoints, les REER, les FERR, les REEE (régimes d'épargne-études) ... bénéficient chacun de la protection de la protection de 100 000$.

Pour bénéficier de l'offre de la Banque Nationale, il faut investir un minimum de 1000$ dans les CPG hors REER et un minimum de 500$ dans les CPG enregistrés (REER, FERR, etc.)