L'action de Nortel a chuté vendredi sous son creux historique de 6,70$, atteint en octobre 2002, au plus fort de la crise de la bulle Internet.

L'action de Nortel a chuté vendredi sous son creux historique de 6,70$, atteint en octobre 2002, au plus fort de la crise de la bulle Internet.

En cours de séance vendredi, l'action de Nortel s'est momentanément négociée à 6,68$.

D'entrée de jeu, rappelons ici que l'action actuelle de Nortel avait fait l'objet l'an dernier d'une consolidation de 10 anciennes actions pour une nouvelle.

N'eût été de cette consolidation, l'action de Nortel serait ainsi descendue vendredi sous les 67 cents.

En août 2000, Nortel avait franchi un haut historique de 124,50$ (voire 1245$ si on tient compte de la consolidation des actions à raison de 10 pour une).

Nortel est en soi le «parfait» exemple de l'imprévisibilité boursière. Quand il avait touché son creux d'octobre 2002 (67 cents, selon l'ancienne action), plus aucun analyste boursier ne croyait en un retour possible du titre à la hausse.

Eh bien! Nortel réussissait en 2004 à toucher la barre des 12,00$ (120$ l'action consolidée).

Mais depuis ce moment-là, le titre de Nortel ne cesse de perdre des plumes, l'action consolidée passant de 120$ (ou 12,00$ l'ancienne) à seulement 6,75$ (ou 67 cents l'ancienne).

Bien des facteurs ont causé cette autre débandade de Nortel, dont les accusations de manipulation des états financiers de la compagnie portées contre les anciens dirigeants, le coûteux règlement hors cours avec les actionnaires de quelque 3,5 milliards US, le difficile retour à la rentabilité, les grosses mises à pied de personnel, etc.

Cependant, le plus incroyable avec Nortel c'est de constater que même le grand patron de l'entreprise ne peut faire confiance à ses propres prévisions.

En effet, l'été dernier le président-directeur général de Nortel, Mike Zafirovski, avait investi de sa poche la somme de 1 M$ pour acheter sur le marché boursier un bloc de 52 500 actions de sa compagnie au prix moyen de 19,15 $ US.

Au cours actuel de 6,80 $ US, l'action de Nortel se négocie en baisse de 64% par rapport à l'été dernier.

Aussi riche soit-il, aucun président de grande compagnie ne veut perdre de l'argent lorsqu'il achète sur le marché des actions additionnelles de son entreprise.

Ainsi, lorsque Mike Zafirovski a fait l'été dernier l'acquisition de son bloc de 52 500 actions à 19,15$, il devait être persuadé que Nortel se négociait à ce moment-là à son plus bas prix des 12 prochains mois, ou à tout le moins non loin de son plus bas prix potentiel.

On constate aujourd'hui que le grand patron de Nortel s'est lui-même fourvoyé dans ses prévisions boursières.

Cela démontre au moins une chose: même les grosses transactions d'achat d'actions des initiés ne signifient aucunement que le titre représente en soi un achat avec lequel on encaissera éventuellement un plantureux profit!

Avec la Bourse, le risque est toujours omniprésent. On doit voir dans les achats des initiés un bon indicateur, sans plus.

Depuis l'an dernier, plusieurs grosses transactions d'initiés n'ont pas encore donné les résultats escomptés. Je pense entre autres au Groupe des Pages jaunes (YLO: 10,40$) et à Shaw Communications (SJR: 18,35$).