La politique québécoise de recyclage arrive à échéance à la fin de l'année, ce qui oblige le gouvernement Charest à réfléchir à sa prochaine mouture. Les attentes sont grandes puisque le Québec, incapable d'atteindre le taux de recyclage fixé, se dirige vraisemblablement vers un échec. Dans la foulée du colloque sur les déchets qui s'est tenu cette semaine à Montréal, voici 10 idées pour la prochaine politique...

1 Faire payer les citoyens, à l'aide de vignettes, pour chaque sac mis «au chemin». Le concept est largement répandu dans le monde parce que, chaque fois qu'il a été implanté, on a constaté une réduction moyenne de la quantité de déchets de 40%... et une augmentation à l'avenant des matières récupérées.

 

2 Renverser le fardeau de l'effort au cours de la distribution des Publisac et des bottins téléphoniques: ces quantités phénoménales de papier ne devraient pas être distribuées à tous sans discrimination, seulement à ceux qui en font la demande.

3 S'attaquer au suremballage. Le Canada a créé en 1988 le Protocole national sur l'emballage, qui a obligé l'industrie à réduire le poids des matières utilisées. Le problème: une entreprise qui remplaçait un petit emballage en verre par un énorme emballage en plastique était félicitée. Vingt ans plus tard, il est temps de forcer les entreprises à réduire les quantités d'emballage.

4 Influer sur les habitudes individuelles. Certains proposent une consigne sur les gobelets à café, d'autres suggèrent l'instauration d'une «taxe pique-nique» sur la vaisselle et les couverts jetables. Mais peu importe la manière, il est temps de manier le bâton pour forcer les gens à prendre de plus saines habitudes.

5 Interdire l'enfouissement des matières organiques. La Nouvelle-Écosse l'a fait, avec des résultats probants. Mais cela implique d'abord et avant tout l'élargissement de la collecte des matières compostables.

6 Implanter la récupération dans tous les lieux publics. On promet la récupération hors foyer depuis bien longtemps au Québec. Mais on tarde à voir la couleur des bacs, même au centre-ville de Montréal... où il y en a pourtant déjà eu.

7 Élargir la consigne. Les bacs de récupération en ville sont si rares qu'il vaut mieux imposer une consigne sur plus de contenants (canettes de jus, bouteilles d'eau, bouteilles de vin, etc.) que de l'éliminer bêtement.

8 Hausser les prix de l'enfouissement. La redevance à l'élimination (10$ la tonne) nous a fait avancer d'un pas; il est temps d'aller plus loin encore, afin de rendre obsolète cette solution très «XXe siècle» ...

9 Obliger les commerces et les industries à recycler. À lui seul, ce secteur produit plus de déchets que le secteur municipal et que celui de la construction...

10 Imposer une pénalité financière aux villes qui n'atteindront pas les objectifs de la prochaine politique. L'échec de la politique 2008 succédera à l'échec de la politique 2000. Souhaite-t-on faillir une troisième fois?

FINI, L'AUTOMNE?

Les couleurs rouge et orangé qui prennent d'assaut nos arbres l'automne venu vont-elles pâlir avec les changements climatiques? Des chercheurs de l'Université du Vermont ont lancé une vaste étude sur la question pour mieux comprendre l'effet du réchauffement sur le changement de couleur des feuilles. Le retarde-t-il? Influe-t-il sur l'intensité des couleurs? Bref, fera-t-il perdre au nord-est de l'Amérique une de ses plus magnifiques particularités?

LE COURRIER DU BAC

Q: Le contenant en plastique «cassant» dans lequel on achète ses croissants se recycle-t-il?

RCette matière transparente et fragile est, habituellement, un polystyrène non expansé (code de plastique no 6). Le cas échéant, il n'est pas encore récupéré dans la collecte sélective et ce, dans l'ensemble du territoire québécois, précise Recyc-Québec. Comme bien des matières, il est en théorie recyclable, mais il ne l'est pas en pratique, soit parce qu'il n'y a pas de débouchés, soit parce que les équipements de tri ne l'acceptent pas.

Recyc-Quebec.gouv.qc.ca

POCHE, MA VILLE?

Le recyclage est ancré dans vos habitudes. Mais l'est-il aussi pour votre voisin? Voilà la question à laquelle répond le «Tableau de bord» de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), un outil d'information fascinant qui a été mis en ligne cette semaine. Vous pouvez y voir le taux de récupération de votre ville, les quantités d'ordures ménagères produites, le lieu d'enfouissement de vos déchets, etc. Vous pouvez aussi comparer ces chiffres avec ceux de la ville voisine ou de la région, histoire de vous péter les bretelles... ou pas.

tbpmgmr.cmm.qc.ca

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