Le premier est au coeur des plus populaires franchises hollywoodiennes depuis 40 ans. Le second est venu au monde à peine deux ans avant la sortie du film de Ridley Scott. Trente-cinq ans plus tard, Harrison Ford et Ryan Gosling se croisent dans Blade Runner 2049, sous la gouverne de Denis Villeneuve.

Harrison Ford, le bon moment

Il n'en avait peut-être pas vraiment conscience au moment où il l'a tourné - c'était en 1982 -, mais Harrison Ford s'est rapidement rendu compte que Blade Runner, dans lequel il campe le personnage de Rick Deckard, allait occuper une place particulière dans l'histoire du cinéma de science-fiction.

«Plusieurs cinéastes se sont ensuite inspirés de ce film, a déclaré l'acteur au cours d'une conférence de presse tenue dimanche dernier à Los Angeles. Dans sa façon d'envisager le futur, Ridley Scott a proposé un nouveau type de narration, maintes fois emprunté par la suite.»

«L'influence de ce film est immense dans notre culture et aussi dans ma vie. On n'a jamais cessé de me parler de Deckard depuis 30 ans.»

Ayant vite atteint un statut de classique, Blade Runner est pourtant l'un des rares films de cette nature n'ayant pas encore fait l'objet d'une suite. Harrison Ford estime qu'il fallait attendre le bon moment.

«Il y a eu une période de questionnement, explique-t-il. Comment faire évoluer cette histoire et quelle est la bonne manière de le faire? J'ai vu un grand potentiel dans le projet qu'on m'a présenté. Il y avait là une belle occasion de permettre au public de mieux comprendre le personnage, mais l'ensemble devait aussi me donner l'envie de m'impliquer vraiment et d'y mettre tout mon coeur.

«J'avais très hâte de travailler avec cette équipe, et ce fut un réel plaisir de collaborer avec quelqu'un comme Denis Villeneuve, un homme très imaginatif. J'espère que nous avons bien servi le film.»

Ryan Gosling, le complice

Pour l'acteur d'origine canadienne, l'occasion était trop belle. D'autant que la toute première fois où il a vu le film de Ridley Scott, alors qu'il avait une douzaine d'années, ce fut pour lui une expérience inoubliable.

«Ce genre de film t'habite et reste dans ton imagination, a fait remarquer Ryan Gosling au cours de cette même conférence de presse. Dans la culture dans laquelle j'ai grandi, l'impact de Blade Runner fut très grand. Le scénario de Blade Runner 2049 est une sorte de lettre d'amour destinée au film originel, mais il fait aussi évoluer l'histoire en une oeuvre autonome, très respectueuse de son origine. On y trouve des concepts très vastes qui, pourtant, sont à la fois intimes, émotifs et très personnels.»

En développant une réelle complicité avec Denis Villeneuve, Ryan Gosling estime que les planètes n'auraient pu être mieux alignées pour mener à bien cette entreprise.

«Quand on m'a parlé de ce projet, je me suis questionné sur son utilité. Tous mes doutes se sont dissipés à la lecture du scénario.»

«Et puis, ce film a permis la réunion d'une somme de talents exceptionnels. Le réalisateur du premier film, Ridley Scott, produit ce nouvel opus, le scénariste de Blade Runner, Hampton Fancher, a repris du service, et Harrison Ford, qui est le meilleur partenaire de jeu, est là. Nous sentions tous qu'Harrison s'investissait à fond et qu'il voulait vraiment que ce film soit le meilleur possible.

«Tu ajoutes ensuite Denis à la réalisation et Roger Deakins à la direction photo, qui font tous deux des choix esthétiques très affirmés. Plus le projet avançait, plus l'équipe de rêve s'agrandissait!»

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Blade Runner 2049 prendra l'affiche le 6 octobre.

Les frais de voyage à Los Angeles ont été payés par Warner Bros Pictures.