Les histoires d'espionnage ont décidément la cote à l'écran, ces temps-ci: entre la déclinaison très sophistiquée qu'en fait d'Inception et le traitement classique et musclé présenté dans Salt, il ne manquait que la version «pour enfants». C'est la mission que remplissent les protagonistes de la suite - neuf ans plus tard - de Cats&Dogs, The Revenge of Kitty Galore réalisé par Brad Peyton.

Le ton est donné dès le départ: Kitty Galore, référence directe à Pussy Galore de Goldfinger. Nous sommes ici chez James Bond. Mais un James Bond à quatre pattes - pas parce qu'il plie l'échine mais parce que les espions qui peuplent cette histoire sont chiens et chats. Des animaux qui prennent très au sérieux, surtout les premiers, le fait qu'ils soient qualifiés de «meilleur ami de l'homme».

Sur le plateau, le Canadien Brad Peyton a donc fait ses premières armes aux commandes d'un long métrage en compagnie de bêtes. Des vraies, par la suite trafiquées par ordinateur pour donner l'impression qu'elles parlent. Des fausses bêtes, robots ou marionnettes. Et des très très fausses car entièrement virtuelles - représentées au tournage par des balles de tennis.

«Pendant cette production, j'ai travaillé avec des animaux, des robots, des animateurs, des marionnettistes, des scénaristes... et, tenez-vous bien, quelques acteurs! s'amusait le réalisateur lors d'une conférence de presse à Los Angeles. Face à de telles conditions, vous avez le choix: vous laisser écraser ou prendre avantage de la situation. J'ai pris ça comme un privilège.»

Optant pour les remaniements de scènes et de dialogues selon l'état d'esprit de ses «comédiens» et les difficultés imprévues quand venait le moment de les faire agir. «Vous assumez que ce que vous faites avec les humains, vous pouvez le faire avec les animaux - et leur entraîneur. Faux, poursuit celui qui planchera bientôt sur la suite de Journey to the Center of the Earth. Par exemple, un chien ne peut traverser une pièce en regardant à droite et à gauche. Il marche, s'arrête, regarde. Puis il recommence à marcher, s'arrête, regarde. Et puis, là où les acteurs connaissent les motivations, les intentions du personnage qu'ils incarnent, et leurs répliques, les animaux ignorent tout de ça et peuvent changer de comportement ou d'attitude d'une prise à l'autre.»

Ce n'était pas une totale surprise mais, bon, les obstacles étaient plus nombreux que prévu. D'où l'importance d'avoir sous la main des scénaristes capables de souplesse. Entrée de Ron J. Friedman et Steve Bencich. Deux habitués des bêtes... animées: ils ont signé les films d'animation Open Season, Chicken Little et Brother Bear. «Pour nous, c'était bien, pour une fois, d'avoir à faire parler quelques humains», pouffe le premier. «Mais au clavier, ajoute le deuxième, ça fait peu de différence. Vous écrivez un nom, une réplique, un nom, une réplique...»

Ces noms et ces répliques racontent Diggs, un berger allemand qui «travaille» pour la police mais, à la suite d'une accumulation d'erreurs de jugement, est éjecté des forces de l'ordre. Parallèlement à cela, Kitty Galore, mignonne chatte au long poil, est victime d'un accident qui la rend hideuse et est jetée à la rue par sa famille adoptive. Elle décide de se venger, des humains et des chiens. Pour l'arrêter, les agents de MEOWS et ceux de DOG, qui ont recruté Diggs.

«J'aime sa confiance en lui, sa bravoure et sa façon d'être bien dans sa peau», note James Marsden, qui prête sa voix au berger allemand dans la version anglaise du film. Une expérience différente, pour celui qui a fait quelques prestations vocales dans des films de pure animation, parce que le personnage qu'il incarne n'a pas été créé à partir de lui et existe, vraiment, physiquement.

Même chose pour Christina Applegate, qui «incarne» Catherine, agente sophistiquée et féline du MEOWS: «Les animateurs ajoutent ici et là mais au départ, il y a ce chat... dont je devais saisir la personnalité. Ça m'a pris plus de temps à trouver sa voix que dans le cas de Brittany», explique-t-elle en faisant référence à son personnage de Chipette dans Alvin and the Chipmunks.

Quant à Bette Midler, qui en était à une de ses premières expériences du genre et se glisse dans la peau (nue) de Kitty Galore, elle avoue que son expérience de chanteuse l'a grandement aidée: «Je suis habituée à gérer mon stress derrière un micro, ça m'a aidée à passer à travers les séances d'enregistrement», a-t-elle pouffé, elle qui est habituée à travailler avec de véritables acteurs, «ce que ne sont pas les animaux: vous regardez le produit final et vous pensez qu'ils savent ce qu'ils font mais en réalité, pfffftt!»

Et tous les intervenants présents à la conférence de presse de hocher la tête dans un bel ensemble - comme s'ils étaient bien dressés.

Cats&Dogs, The Revenge of Kitty Galore (Comme chiens et chats: la revanche de Kitty Galore) prend l'affiche le 30 juillet.

Les frais de voyage ont été payés par Warner Bros.