Scott Pilgrim vs. the World était une série de comic books torontoise signée Bryan Lee O'Malley avant de devenir un film réalisé par le Britannique Edgar Wright et mettant en vedette deux Canadiens: le «vétéran» Michael Cera et la nouvelle venue Ellen Chau. Rencontres, à l'occasion de la sortie du DVD et du Blu-ray.

Au début de 2004, Bryan Lee O'Malley, auteur et illustrateur de comic books, se fait proposer par Oni Press, maison d'édition où il publie, de créer une série originale. Le genre d'offre qui ne se refuse pas. La réponse ne tarde pas: «Laissez-moi jusqu'à demain, j'aurai quelque chose à vous montrer», se souvient celui qui deviendra ainsi le «père» de Scott Pilgrim, personnage vaguement inspiré de sa vie de jeune célibataire torontois, membre d'un groupe de musique et en quête d'une petite amie.

Six ans plus tard, Scott est le héros de six bandes dessinées et d'un film pétillant, coloré et jouissif, Scott Pilgrim vs. the World, signé Edgar Wright, qui sort aujourd'hui en DVD et en Blu-ray - «avec 17 heures de suppléments que nous avons produits. Ceux qui ont aimé le long métrage vont s'éclater», dit, au bout du fil, le réalisateur britannique à qui l'on doit aussi Shaun of the Dead et Hot Fuzz, de passage à Toronto.

Il faut dire que le sujet et les personnages de Scott Pilgrim sont «faits» pour la consommation à la maison: tant la bédé que le long métrage sont conçus, en fond et en forme, sur le mode du jeu vidéo. On y suit les aventures de Scott, petit ami de la très sage Knives, qui tombe amoureux de Ramona. Pour pouvoir «être avec elle», il devra vaincre ses ex. Ils sont au nombre de sept. Et ils sont diaboliques - qualificatif à ne pas prendre comme une métaphore. Sept confrontations comme autant de niveaux de difficulté.

Mais pour les raconter, un seul film. «Quand il a commencé à être question d'une adaptation, je n'avais fait que les trois premiers livres et ce n'était qu'une obscure série de comics canadienne», note Bryan Lee O'Malley. «De toute manière, aujourd'hui, pour que des livres fassent l'objet d'une franchise, il faut que ce soit Harry Potter ou The Lord of The Rings», souligne Edgar Wright qui, lui, a découvert très tôt la série et a tout de suite été intéressé par son univers bédé-vidéoesque. Style qui n'est pas étranger à celui de ses films précédents et qu'il exploite avec bonheur dans Scott Pilgrim vs. the World.

Michael Cera

Pour incarner «ce Canadien assez ordinaire», Edgar Wright a immédiatement pensé à Michael Cera. Le jeune acteur avait la tête de l'emploi. Pas l'âge. Mais la création du film a pris quelques années et, au moment du début du tournage, il l'avait.

Quant à Knives, sage petite amie qui va se révéler une tigresse, elle est incarnée par Ellen Chau. Une nouvelle venue. «Nous avons vu des actrices de partout au Canada et aux États-Unis, et elle était la meilleure», assure le réalisateur. La principale intéressée, elle, n'en revient pas de sa chance. Non seulement elle a aimé la Knives du début, «franche, vraie, pure», mais elle a adoré la Knives qui, en cours d'aventure, s'avère «entière, fonceuse» et experte en arts martiaux. «Oui, sa transformation était un défi, mais c'était excitant et j'ai appris énormément. Et puis, qui aime la facilité?» Visiblement pas elle.