L'exorcisme est populaire au cinéma, mais Anthony Hopkins ne s'était pas encore prêté au jeu. C'est chose faite avec la sortie du drame d'horreur The Rite (v.f. Le rite) qui prend l'affiche aujourd'hui au Québec. Et ce n'est qu'un jeu, de souligner l'acteur.

À 74 ans, Anthony Hopkins parle comme un vieux sage. Avec le temps, le comédien britannique a appris à mettre les choses en perspective. Il sait que son métier a des connotations glamour. Et que ses films sont toujours annoncés en grande pompe. Mais au final, dit-il lucidement, «ils finissent tous dans la boîte à chaussures d'un multiplexe».

«Je ne me fais aucune illusion sur ma place dans le monde. Je suis très réaliste. Je ne suis qu'un acteur», relativise-t-il en marge de la rencontre de presse organisée à Los Angeles pour la sortie du film d'horreur The Rite du cinéaste d'origine suédoise Mikael Hafström.

S'il prend toujours plaisir à jouer dans des films (le prochain sera avec Dustin Hoffman), le comédien semble nettement plus enclin à parler de ses activités artistiques parallèles, à savoir la peinture et la musique.

Comme peintre, dit-il, ses ambitions sont plutôt modestes. Il se contente de peindre des animaux et des portraits. Mais sa réputation d'acteur lui donne d'emblée une certaine valeur sur le marché. L'été dernier, deux galeries hawaiiennes lui ont consacré des expositions, ce qui l'amuse et le surprend au plus haut point.

«Je ne sais pas ce que je fais, mais ça vend!» lance en riant celui qui a incarné Picasso dans Surviving Picasso en 1996.

Côté musique, la reconnaissance est un peu plus légitime. Hopkins joue du piano depuis l'âge de 6 ans. Seulement, il n'a jamais vraiment appris à lire des partitions. «C'est sans doute ma plus grande chance. Ça me permet de briser les règles... ce qui me satisfait entièrement», dit-il.

Ses compositions ont été jouées en Angleterre et en Italie l'été dernier. Il y a deux ans, l'orchestre symphonique de Dallas a même invité l'acteur à diriger une de ses pièces (Schizoid salsa) dans une soirée qui lui était consacrée. «J'avais la trouille, confie-t-il, je ne savais pas où et comment arrêter. Je dois dire que les musiciens ont été très compréhensifs.»

S'il affirme n'avoir aucune attente dans la vie («les attentes mènent à l'amertume et à la dépression»), il en a encore moins en ce qui concerne sa carrière artistique, particulièrement au cinéma. «Je ne cherche pas. Je suis simplement content qu'on veuille encore de moi», affirme sir Anthony... qui préfère encore être appelé Tony. «C'est sans doute parce que j'ai un bon agent.»