« Quand j’ai annoncé à mes amis que j’avais accepté le poste de directeur général du Mont Edouard, la moitié m’a demandé où c’était tandis que l’autre connaissait à cause du backcountry. Mais quand les skieurs viennent ici, ils s’aperçoivent que la station n’a rien à envier aux autres grosses montagnes du Québec. Quand on découvre le Mont Edouard, on a tout de suite envie de revenir. »

Le nouveau patron de la station Mont Edouard, Marc-André Busque, reconnaît que le ski hors-piste est le produit d’appel de la montagne. Mais il n’entretient aucun complexe quant à l’offre de sa station, qui en met effectivement plein la vue.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

La station Mont Edouard compte quelques pistes taillées sur mesure pour les experts ; le mur de la Desjardins a une inclinaison de 52 degrés.

Mont Edouard offre le sixième dénivelé au Québec, 31 km de pistes comprenant trois homologations FIS (Fédération internationale de ski et de snowboard) au cœur d’un domaine skiable incroyablement varié.

Et la station amorce la saison avec une santé financière renouvelée à la suite d’une entente avec ses créanciers qui lui ont permis d’effacer une bonne partie de la dette d’immobilisation qu’elle traînait depuis quelques années, notamment pour doter la station d’un système d’enneigement artificiel performant qui permet d’étirer la saison à l’automne et au printemps, de façon à accueillir les entraînements de nombreuses équipes de compétition d’un peu partout en Amérique du Nord.

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Trois sections de piste de la station Mont Edouard sont homologuées pour y accueillir des compétitions de la Fédération internationale de ski et de snowboard.

Arrivés à l’ouverture de la station l’an dernier, on en profite justement pour aller fouler les pistes fraîchement damées qui servent de terrain d’entraînement, un délice aussi jouissif que la poudreuse sillonnée la veille. On dévale la Baieriveraine pour se réchauffer avant d’attaquer la Desjardins, l’une des rares pistes du Québec homologuées pour le super-géant. Large et intimidante, une partie de son mur plonge à 52 degrés d’inclinaison. Qu’à cela ne tienne, la qualité de la neige est impeccable, on est en pleine confiance.

Pour la direction de Mont Edouard, le fait de se positionner comme centre d’entraînement permet d’assurer un damage de qualité mondiale. Avec l’enneigement artificiel intensif en début de saison, la base demeure ferme pendant toute l’année, suffisamment pour ne pas ramollir quand le soleil plombe dessus, ce qui évite aussi la formation de glace. Les conditions sont rassurantes, suffisamment pour mettre les gaz à fond.

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Une nouvelle passerelle de métal permet d’accéder aux sous-bois du versant nord-est du mont Edouard.

Évidemment, le mont Edouard est bien servi par dame Nature. On s’en aperçoit quand on se dirige vers le versant nord-est, secteur accessible en franchissant la passerelle d’acier, structure de 38 m donnée par Port Saguenay qui a remplacé en 2022 le vétuste pont de bois qui permettait de traverser la vallée des Bouleaux.

Arrivés de l’autre côté, on est littéralement transportés ailleurs : sous le couvert des arbres, dans une zone de sous-bois incroyablement large. Bien que marquée comme de calibre très difficile, la Nord-Est n’est jamais très pentue, son couvert de neige est accueillant, aucune plaque de glace et aucun endroit à découvert à signaler. On y a croisé quelques familles, l’endroit est en effet une belle zone d’introduction pour les skieurs qui veulent s’initier aux sous-bois. Sans compter qu’on se sent bien loin de la station bien que l’on soit encore tout proche.

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Le versant nord-est, peu pentu, profite d’une couverture de neige accueillante et d’un achalandage réduit. C’est une belle zone d’introduction aux conditions de neige poudreuse.

Néanmoins, avec 45 % de pistes destinées aux experts et 35 % aux intermédiaires, la direction de la station du Bas-Saguenay est consciente qu’elle s’adresse aux skieurs aguerris – sa clientèle est surtout constituée de familles actives et de sportifs professionnels de 25 à 55 ans.

« On a bien sûr une offre pour les débutants, notamment avec notre télésiège B qui arrête à mi-montagne et qui permet d’accéder à des pistes au dénivelé très raisonnable, soutient Marc-André Busque. Mais on prévoit des travaux au niveau de la configuration de la montagne, ça fait partie de notre plan de restructuration. On entend donc modifier certaines pistes pour les rendre plus accessibles. Il y a déjà un plan en place, des programmes de financement sont accessibles, la roue est en mouvement. » On prévoit aussi la modernisation des infrastructures en place, la capacité d’accueil de la station figurant entre autres au nombre des préoccupations futures.

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Malgré l’abondance de la neige naturelle dans les montagnes du Bas-Saguenay, Mont Edouard s’assure d’offrir des bases solides grâce à un système d’enneigement artificiel.

Mont Edouard va aussi se permettre d’être beaucoup plus énergique dans sa mise en marché, tirant profit de ses acquis. « On a une grosse offensive marketing à venir, nous dit M. Busque. On sait que les skieurs sont prêts à faire de la route pour aller chercher de la neige. On a encore un gros défi de notoriété, surtout dans les deux grands centres urbains du Québec, pour que le mont Edouard soit considéré comme une destination de choix. Mais on sait que la montagne est une superbe vitrine pour tout le Bas-Saguenay, qui propose aussi une offre complémentaire d’activités comme le ski de fond, la raquette, le fat bike, le patin. Tu peux seulement venir faire du ski, mais il y a aussi une panoplie d’activités abordables. »

Selon la direction, 85 % des clients de l’extérieur de la région viennent en hébergement, la plupart du temps pour des séjours de deux ou trois jours. Un impact ressenti à L’Anse-Saint-Jean, où les commerçants disent être de plus en plus sensibles au fait que la région est en voie de devenir une destination de ski incontournable.

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  • 65 %
    Proportion de la clientèle de Mont Edouard provenant de l’extérieur de la région en 2022. Cette proportion était de 40 % en 2019.
    SOURCE : Station Mont Edouard
    600 cm
    Moyenne de neige reçue chaque hiver au mont Edouard
    SOURCE : Station Mont Edouard