À 10 minutes de route au-delà du stationnement du Mont Edouard, on nous accueille dans la chaleur du petit chalet de Ski Saguenay, qui propose des sorties guidées dans un vaste secteur boisé de 80 hectares. Ici, impossible de s’aventurer dans les sentiers d’ascension de façon autonome : le guide emmène avec lui un seul groupe par jour, de deux à huit personnes.

« Avec l’engouement soudain pour le ski hors-piste, on s’est rendu compte qu’il fallait se lever tôt pour faire des traces », raconte le propriétaire Philippe Pichon, qui a acquis le terrain vendu par la fabrique de la paroisse de L’Anse-Saint-Jean au terme d’un appel d’offres inattendu. « On emmène un seul groupe par jour parce qu’on veut continuer à skier de la poudreuse le plus possible. Si on offrait ça à deux ou trois autres groupes, le terrain serait tracé très rapidement. »

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Les groupes de skieurs peuvent se changer et fixer leurs peaux dans un petit abri chauffé.

Nous arrivons sur place en début d’après-midi, et Philippe nous guide dans le secteur du Sanctuaire, le plus accessible avec un peu plus de 30 minutes d’ascension. On arrive sur une crête à partir de laquelle se dessinent sur notre droite plusieurs petits vallons remplis de neige. On semble avoir l’embarras du choix. « On pourrait se dire ‟tant pis, on descend là”, mais le fait que ce soit guidé, on contrôle un peu le territoire, où on va faire des traces, dit le sportif de 37 ans. On est donc toujours capable d’amener nos clients à une autre place que la veille. »

Avant de descendre, notre guide nous amène à un belvédère naturel d’où on aperçoit le secteur Pérignard, qui offre davantage de défi avec ses 350 m de dénivelé, mais qui nécessite une ascension de 90 minutes. « Je veux optimiser au maximum le territoire que j’ai ; il y a quatre lignes de descente dans le secteur Pérignard, et j’ai la possibilité d’en aménager une dizaine de plus », dit M. Pichon.

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Un seul groupe de skieurs par jour peut fouler les pentes de Ski Saguenay.

J’ai aussi réussi à mettre la main sur le bail d’une terre de sept hectares qui me permet de compter sur un autre sommet un peu plus loin et qui ajouterait un autre 100 m de dénivelé. En gros, le départ se trouve actuellement à 560 m d’altitude. Avec l’autre sommet, on serait à 660 m.

Philippe Pichon, guide et propriétaire de Ski Saguenay

De retour au sommet sur la crête du Sanctuaire, Philippe Pichon nous explique avoir conservé quelques bosquets d’arbres de façon à limiter les effets du vent et à conserver une couverture de neige constante. Pour le reste, l’intervention de l’équipe de Ski Saguenay se limite à rendre la descente sécuritaire en dégageant chaque année les souches, branches et autres déchets de coupe, mais le couvert forestier reste dense.

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Du sommet de la crête du secteur du Sanctuaire, le guide et propriétaire de Ski Saguenay, Philippe Pichon, contemple le secteur Pérignard, qui sera bientôt agrandi pour offrir près de 450 m de dénivelé.

Il faut une bonne base en ski alpin parce qu’il y a un bon dénivelé. Les arbres sont proches, puis il y a la poudreuse, et comme la poudreuse devient de plus en plus une denrée rare au Québec, il y a encore moins de personnes qui sont habituées à skier ça, ce qui ajoute au défi.

Philippe Pichon, propriétaire de Ski Saguenay

Ski Saguenay offre généralement ses premières descentes à la mi-janvier, quand le couvert de neige est suffisant. À terme, Philippe Pichon entend développer son site en ajoutant hébergement et vélo de montagne, mais toujours en priorisant le ski hors-piste. « Ma passion, c’est le ski, puis là, j’essaie de monter un projet pour vivre de ma passion ! »

Consultez le site de Ski Saguenay